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  • Cher internaute anonyme (8)

    Je ne t’écris pas beaucoup, en ce moment. Pour tout t’avouer, je te lis encore moins.
    Ne va pas croire pas que je t’oublie pour autant. Un jour, j’écrirai une histoire rien que pour toi. En attendant je prends de tes nouvelles de loin en loin – faut dire que tu ne changes pas beaucoup, hein.

    Pourquoi t’écrire aujourd’hui, alors ? Parce que je me fais du souci pour toi. Si, si, vraiment. Tu m’as l’air de passer un peu trop de temps sur la toile, et laisse-moi te dire : tu files un très mauvais coton.
    Ah, pourtant tu étais heureux et léger, cet été ! Quand tu venais me voir, c’était pour parler d’amour à l’hôtel (c’était bien?), de la touriste suédoise que draguais sur la plage ("je suis traduction en suédois", c’était mignon), de modèles nus, d’un beau piercing au nombril, de Fanny Salmeron et de livres à dédicacer. Tu as écrit sur ton ordi "pdf romantique", "Hymne à la résurrection" et "Récit d’un bel orgasme" et tu es tombé ici, on était bien, non ?

    J’aurais dû me méfier fin août quand tu m’as écrit "je fais ton confié un secré", mais j’étais un peu ailleurs, pardonne-moi.
    Parce qu'ensuite, ça a été de mal en pis. D’abord la rentrée et le retour de l’esprit de sérieux : tu m’interrogeais sur la litterature et la presse, sur les divisions littéraires, sur l'idée de dieu dans l'enquête de philippe claudel (c’était une blague?), tu te demandais comment écrire l’entreprise et comment briller dans les dîners ("arthur coach en culture générale?" - oublie).
    Tu as continué à me parler d’amour, évidemment, mais lentement je t’ai vu dériver vers les pulsions les plus triviales : tu m’as demandé des plans pour faire l’amour au téléphone (c’est triste), tu t’es braqué sur des "poils au nombril femme" (ça t’excite, vraiment ?) ou un "piercing nombril couleur armée"… Puis tu as sombré dans le sordide, de "putes de luxes jupes fendues" à "blog pute flore". Heureusement qu’on ne cause pas souvent de cul, tous les deux.

    Soit (j’allais écrire "Bref", comme d’hab, mais il paraît que c’est devenu tendance).
    Je me contentais de te plaindre à distance, jusqu’à ce que la semaine dernière enfin tu tombes le masque. Ça a commencé par un tout petit mot : "Les arbres sont nus". C’était tellement plus touchant que les femmes à poil de fin septembre.
    Et puis, hautetfort m’a prévenu. Il paraît que depuis deux semaines, tu passes souvent chez moi en venant de cette page :
    http://supporter-du-psg.com/comment-reconquerir-son-ex.html

    Il fallait me le dire !
    Je ne sais pas si j’aurais pu vraiment t’aider à la reconquérir, après tout je ne connais pas ton ex, mais j’aurais pu t'écouter, ou au moins te donner quelques conseils de base. D’abord en te disant que ce n’est pas dans un livre que tu la trouveras. Ou alors dans un roman – tu devrais essayer, ça donne de l’énergie, parfois. Ensuite je t’aurais bien suggéré de te désabonner du PSG. M’enfin, hein… Tu me raconteras.

  • Eternels recommencements

    Où l'on relit quelques classiques.

    C’est l’histoire d’un peuple exterminé qui par sa détermination reconquiert sa terre, noue une alliance avec l’Empire dominant du moment, installe des garnisons pour s’implanter en territoire ennemi et peupler le territoire de ses enfants.
    C’est l’histoire d’une armé qui combat les armées des royaumes voisins, conquiert Gaza et la fortifie avant de se battre contre les soulèvements violents de la population.
    Et des trahisons, et des vengeances, et des lieux saints souillés, etc.

    Il n’y manque que l’histoire de l’échange d’un soldat "retenu en otage" contre un millier de "prisonniers politiques". Peut-être parce qu’on n’est pas en 2000 mais vers –170, et qu’à l’époque ils n’avaient pas la télé.
    Pour le reste, c’est assez ressemblant.

    « Les ennemis des Juifs voulurent envahir le pays pour le ravager et porter la main sur leur sanctuaire. Alors Simon se leva et combattit pour sa nation (…) Il équipa les hommes de l’armée nationale et pourvut à leur solde. Il fortifia les villes de Judée et Bethsour, ville frontère qui était auparavant l’arsenal ennemi : il y mit une garnison de guerriers juifs. Il fortifia Joppé sur la mer, Gazara (…) ; il y installa des guerriers juifs et y entreposa tout ce qui était nécessaire à leur entretien.
    [Simon] réussit à extirper les païens du territoire ainsi que ceux qui étaient dans la Cité de David à Jérusalem, et où ils s’étaient fait une citadelle (…) Il installa en ce lieu des soldats juifs et le fortifia pour la sécurité du pays et de la ville, et il suréleva les murailles de Jérusalem. »
    (Ancien Testament, 1er Livre des Maccabées)

  • Hey toi, là

    « Le spectacle de cette agressivité me rend triste, au-delà de l’épuisement qu’elle suscite en moi. J’ai l’impression de voir de petits êtres grignotés par une chose qu’ils ne maîtrisent pas, qui s’impose à eux sans qu’ils s’en rendent compte et rejaillit sur tout ce qu’ils approchent, détenteurs malgré eux  d’une force de faible intensité mais qui, constamment exercée, finit par user tout ce qu’ils sont, tous ceux qu’ils côtoient »

    Aymeric Patricot – Autoportrait du professeur en territoire difficile, p. 39.

    Audrey P. ne s'y était pas trompée...