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  • La tête que je veux

    A côté de moi dans le bus, les visages ne mentent pas, c'est une mère et son ado de fils.
    Le dialogue est classique :
    - Allez, fais pas cette tête...
    - Je fais la tête que je veux!

    Mais c'est la mère qui vient de faire cette réponse.
    Salut gamin.

  • Où l’on retrouve momentanément le plaisir d’écrire une note de blog

    Oh si tu sais j’y ai pensé, à écrire ici. Et puis toujours une paresse, une excuse, un pas de temps, un tant pis, un oh et puis bon. Ensuite il y a eu l’été, un long voyage, un carnet à la main. Luxembourg – Leipzig – Cracovie – Zakopane - Eger – Budapest – Novi Sad – Belgrade – Skopje – Bitola – Athènes – Thessalonique – Ohrid – Cetinje – Kotor – Sarajevo – Ljubljana – Strasbourg – Paris, 7 500 km de routes de montagne, des paysages, des villes, des rencontres.

    Plusieurs fois j’ai pensé à envoyer une carte postale, mon stylo prenait des notes en imaginant qu’elles finiraient ici, mais je n’avais pas de clavier sous la main, et même plus de cybercafé (ils ont disparu des villes européennes plus vite encore que les cabines téléphoniques). Bien sûr je pourrais les envoyer depuis Paris, faire comme si, mais pour le réchauffé, allez savoir, je préfère le papier.

    En attendant, au milieu d’un mois à sillonner l’Europe, j’ai croisé deux aventurières. Sur un coup de tête, elles étaient parties pour Istanbul… en auto-stop. Au milieu de leur voyage, elles avaient envie de se poser ; je n’avais pas envie de rentrer. Nous avons bivouaqué sur les côtes du Monténégro – il y a pire. Sur la table, Sandra avait laissé un ordi, je m’en suis saisi. Une idée qui vient, des mots qui s’enchaînent, et hop, après 100 pages de carnet, le plaisir d’écrire un texte avec un début et une fin. Ça faisait longtemps.

    C’est là-bas que ça se passe.
    Suivez-les donc jusqu’à Istanbul, les ondes positives de ces petites Poucettes pénètrent en profondeur.

    Et à bientôt, qui sait.

  • Aventures en poucette(s)

    Dans les montagnes du Montenegro, on s'attend à trouver des vues à couper le souffle (il y en a), des chèvres en liberté (aussi)... On trouve aussi des aventurières en jupette. Aurélie et Sandra ne se connaissaient pas il y a deux mois et les voilà qui traversent l'Europe en autostop, de Nice à Istanbul. Elles se sont donné un surnom : les p'tites poucettes. Et tandis qu'elles partaient gravir une montagne elles m'avaient confié les clés de leur blog pour écrire la note du jour. Et hop. Bonne route !
     

    kotor, montenegro, poucettes… Toute la journée, j’avais traversé l’Albanie. J’avais doublé des camions, des charrettes, des Macédoniens, des vélos, des ânes, j’avais cherché mon chemin dans les embouteillages poussiéreux de Tirana, j’avais pris des auto-stoppeurs locaux qui s’appelaient Donald et ne parlaient pas un mot d’anglais. Puis j’ai passé la frontière du Montenegro, et échouant par hasard à Virpazar, je les ai vues : deux créatures sublimes qui se tournaient les pouces en buvant de l’eau plate avec leurs yeux pétillants.
    - Tu as la plus belle Clio de toute la région, tu nous emmènerais demain au Parc National ? Mais d’abord on a envie de ne rien faire, si ça te dit on peut le faire ensemble.
    Je n’ai pas eu le temps de dire oui que Sandra était déjà dans la voiture. Les Poucettes venaient d’entrer dans ma vie.

    Ensemble, nous avons vu ce que le pays peut offrir de meilleur : la vue plongeante sur la côte depuis le parc Lovcen, les treks en tongs et les routes à lacets, la Nuit blanche de Kotor (une ville entière transformée en night-club à ciel ouvert, techno Guetta et rock slave), les panoramas de Perast – le Montenegro, on trouve ça sublime ou on trouve ça beau, c’est une question de point de vue.

    Voyageuses et aventurières aguerries, Aurélie et Sandra m’ont aussi permis de découvrir ces facettes du pays qui souvent échappent aux touristes grégaires : les parkings qui se transforment en plage, les baignades improvisées devant une bouche d’égout non indiquée sur la carte, les salades de poulpe sans poulpe, tous ces plats aux noms exotiques qui se transforment invariablement en un steak 30% viande baignant dans l’huile accompagné de frites molles, un pique-nique à l’ombre d’une église au milieu des chatons errants et des abeilles voraces, les machos aux seins nus et les bimbos à talons compensés.

    Ces 48 heures de stop pause m’auront aussi permis de découvrir ce qui se cache derrière la plume alerte du blog des Poucettes. Il me faut ici dire au monde les conditions extrêmes dans lesquelles travaillent ces deux héroïnes des temps modernes : une connexion capricieuse, un clavier au e souffreteux, les photos qu’il faut sélectionner sans prévisualisation, les mâles locaux pleins de… disons de  sollicitude, qu’il faut éconduire sans trop les vexer, un soleil qui fait bouillir l’eau dans la voiture, les sms invasifs de l’opérateur local…

    Le quotidien des Poucettes, c’est aussi tout le charme et les vicissitudes de la vie à deux, avec son lot de surprises (Je t’avais prévenue que ma serviette bleue allait déteindre sur ta robe! / Non, pas la clim, ça tue les abeilles), de désaccords cinglants (Bien sûr que non, au whist on n’est pas obligé de couper / Hors de question qu’on s’installe ici, il y a trop d’abeilles) et de réconciliations désarmantes au son délicieux des Mariachattes.
    - Tu crois qu’elle est profonde, l’eau, là ?
    - Comme mon âme, poulette.
    - Ah oui, tiens, j’ai pied.

    Pendant ces 48 heures de pure aventure, nous avons aussi négocié en VO, hurlé du Goldman et de la pop serbe, pleuré sur Hardy et Reggiani, lu deux pages de L’Eloge des femmes mûres, monté des marches et descendu des bières, trinqué à la santé de Paulo Rumiz, rêvé d’un monde meilleur et d’amours simples et belles.

    Et il paraît qu’en plus de tout ça, Aurélie et Sandra parcourent l’Europe en autostop.
    Ces deux filles sont formidables.

    p'tites poucettes, caillou

    http://lesptitespoucettes.com/