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Paris, de cinq à sept

Vendredi dernier, j’ai retrouvé avec bonheur une Poucette pour notre cinq à sept annuel. Cette fois, nous n’avions pas rendez-vous à l’hôtel, mais à l’auberge de jeunesse du Canal de l’Ourcq. Après nos voyages de l’été, c’était parfait.
les%20uns%20chez%20les%20autres.jpgRéunis par le collectif Dimanche Rouge, des artistes occupaient pour un soir les chambres du troisième étage - les uns chez les autres, c’est le principe.

Comme l’an dernier, il y avait à voir et à manger. A expérimenter, aussi : des corps nus qui s’habillaient de bleu, une chambre où l’on pelait des oignons pour récolter des pipettes de larmes, une autre où nous étions amicalement invités à enfiler une pièce de vêtement dans le noir, et au ralenti.
Chambre 302, Jean-Marc Brétegnier proposait aux visiteurs de s’allonger sur un des lits du dortoir et d’inventer un rêve à partir de trois cartes tirées au hasard, avant de réinterpréter le rêve, crayon en main et malice dans l’œil. J’ai pensé aux tarots que je tirais à mes amis, il y a quelques années : c’est amusant, tout ce qu’on peut révéler sur soi en quelques phrases dès lors qu’un cadre est posé. Bien joué l’artiste.

perf1.jpgUn peu plus loin, dans la chambre aux graffitis, le dessinateur Victor Hussenot proposait de partager les murs avec les touristes de passage que nous étions. Au marqueur bleu, il dessinait personnages et situations ; à nous de remplir les cases et autres bulles, avec les feutres rouges qui circulaient dans la pièce.

Quand j’avais lu ça sur le programme, j’avais cru à une blague potache. J’imaginais déjà les toilettes d’un bar, ou une table de la Sorbonne (on y retrouve globalement les mêmes messages). Mais non. Parce que le trait de l’artiste est précis et léger à la fois, parce qu’il était là, à sourire en silence, et parce que les premières bulles avaient été remplies avec finesse (ici un bon mot, là un dessin, là encore une blague), les visiteurs jouaient le jeu avec bonne grâce. Personne ne se sentait obligé de laisser sa trace sur le mur, nous étions là, le nez en l’air, à chercher une réplique à la hauteur, certains se lançant finalement, d’autres abandonnant, et tous avec le simple plaisir d’avoir été là.

Nous sommes tous sortis de l'auberge plus beaux et plus jeunes que nous n'y étions entrés.
Il suffit de peu pour flatter les bas instincts d’un groupe d’anonymes. Il suffit de peu aussi pour en tirer le meilleur.
Ça aussi, c'est un art.

(PS - vous étiez belle et rousse, habillée de noir avec un sourire éclatant.
Où êtes-vous donc passée ?
Je vous écris bientôt)

Commentaires

  • très romantique le PS :-)

    tiens, ça t'aurait plus je pense, et puis c'est ton quartier non?

    http://lefrancaisenpartage.wordpress.com/

  • Pas loin ! Et tout à côté de là où se passe B.a.-ba. Très belle idée, en tout cas - en espérant que le public aura joué le jeu.

    (pour le PS, j'envisage de lancer un grand jeu de piste^)

  • Le PS le PS ! Cette quête de Zora la Rousse s'annonce palpitante !!!

  • ... Elle arrive !

    (pour l'instant, je savoure cet exploit d'avoir fait écrire "Le PS! le PS!" à un militant du Front de gauche cinq mois après la Présidentielle ^)

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