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Coupez! On la garde.

coiffeur écrivain.jpgIl a beau se passer quelque chose à chaque fois que je vais chez mon coiffeur à 7 euros du bvd Ornano, ce matin je pensais vraiment qu’on ne parlerait que de météo – parce que je ne sais pas si vous avez vu aux infos, mais il fait froid et il neige.

Quand je suis entré dans le salon, le patron est venu vers moi, m’a serré la main avec plus de chaleur que d’habitude (la météo, toujours) et m’a invité à m’asseoir pour me couper les cheveux lui-même. Il m’a enveloppé de sa serviette sans (effet de) manches, puis a sorti son téléphone portable pour me montrer une vidéo. J’ai regardé distraitement, un peu gêné de cette soudaine intimité (je croyais vraiment qu’il allait me montrer une vidéo de ses enfants en vacances), puis j’ai reconnu le type à tête de plouc sur l’écran. C’était moi, dans une émission sur le métro diffusée en décembre sur Arte.

- Je suis tombé par hasard en zappant, j’ai dit Eh mais c’est mon client ! Vous êtes écrivain ?

Alors j’ai dit oui, sans le rictus gêné que je ne peux jamais réprimer quand on me demande ce-que-je-fais-dans-la-vie. C’était beau, comme si tous les œufs se rangeaient eux-mêmes dans mon panier.

On a causé un peu hasard et télévision, puis le patron a sorti sa tondeuse et nous avons recommencé à parler des choses sérieuses : parce que quand même la neige c’est rigolo, sauf quand on vient travailler en voiture (lui), quand on a des chaussures trouées (moi) ou quand elle fond.
Cette dernière remarque a fait l’unanimité dans le salon, y compris avec le client chinois qui venait d’entrer, silencieux et frigorifié.
Désormais mon coiffeur pourra dire qu’il a vraiment de tout chez lui : des Chinois, des avocats, des Indiens et même un écrivain.

Sur ce je vous laisse, mais promis, cette fois, je reviens.

Commentaires

  • Je viens de rattraper (un peu) mon retard de lecture ici (ailleurs, je n'en parle pas!). Bon j'ai noté Maria Pourchet, des livres qui font rire en pratiquant une auto dérision sans misérabilisme, c'est si rare. Merci

  • Ceci est un spam commercial pour vous rappeler l'existence des soldes... Des chaussures trouées Trouze...

  • > Zoë : de retour de Venise et un passage ici, c'est un honneur!
    Et direct tu as noté l'essentiel (de mon côté, j'irai enfin lire Chevillard)

    > Castor : bon, pas vraiment trouées (je ne voudrais pas que Zoe croie que je fais du misérabilisme)... mais c'est tout comme. Tu as raison, m'en vais acheter des après-skis en solde.

  • un coiffeur qui regarde Arte, on m'aurait donc menti, tous les coiffeurs ne sont pas frivoles?

  • C'était la pause publicitaire du Canal Football Club
    (véridique ; j'y étais aussi^)

  • hahaha, j'adore

  • [...] C'est au niveau du métro Porte de Clignancourt, que Jacques a été abattu par la police, le 2 novembre 1979.

    Valéry (patron du salon Napoléon III) aurait à l'époque déclaré à Marie-Claire que selon lui il était inutile de le boucler...

  • E il meschino calunniato,
    Avvilito, calpestato,
    Sotto il pubblico flagello,
    Per gran sorte va a crepar.

    Gioachino Rossini, Il barbiere di Siviglia – La calunnia è un venticello (Air de la Calomnie)

    rm (ridere molto)

  • Coiffure WATTARA HAIR FORCE ONE
    92 Boulevard Barbès 75018 Paris France
    (Métro Marcadet-Poissonniers)

    cela mérite bien également quelque p'tit coup de pub, non ?

  • Malheureux ! Vers chez moi, j'ai entendu accuser ceux-de-marcadet de casser les prix...

  • Ouille ! ouille ! aucune idée des tarifs pratiqués par la concurrence sectorielle, j'voulais juste rendre hommage à l'originalité du calembour. pour le coup, ça change des infini'tifs, créa'tif, puta'tif et autres trucs en 'tif... Paix aux garçons-coiffeurs de bonne volonté ^^

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