Il y a des lieux où l’on pensait qu’on n’aurait jamais le droit d’entrer, et puis soudain…
Et donc l’autre jour, avec mon petit cartable et mon panier avec tous mes œufs dedans, j’ai pris le RER et suis retourné au collège pour causer Dramaturgie avec des élèves de 5eet de 4e, qui écrivent des nouvelles et une pièce de théâtre sous la houlette enthousiaste et de leur professeur de français - le genre de prof qui restera dans la mémoire de ses élèves (M. Benhamou, Mme Meary, soyez ici salués).
Matinée passionnante dont je pourrais causer des heures, mais dont je voudrais d'abord retenir ici pour le graver un petit moment de rien du tout.
C’était juste avant la sonnerie, la cour, les élèves en rang et l’entrée dans le CDI, avant la discussion tout à la fois exténuante et énergisante avec des ados malins et attentifs.
Juste avant ça, donc, il y a eu l'accueil de Mme B., une discussion rapide sur l’organisation de la matinée, un café pour se réchauffer. Puis, sans que je m’en rende compte, elle a ouvert une lourde porte vierge de toute inscription, l’a refermée derrière elle et soudain j’y étais.
Je suis entré dans la Salle des Profs d'un collège de banlieue.
J’ai pris vingt-cinq ans en une seconde.
C’était bon, en fait.