Deux fois hier on m’a regardé avec un œil pétillant - Ah, tu lis Fante ?
Eh oui. Enfin.
On me l’avait conseillé plusieurs fois, ce livre. Mais allez savoir pourquoi, je m’en étais fait l’idée d’un livre ennuyeux. La photo de la couverture, sans doute, belle mais tellement statique, enfermée dans les seventies – un livre à pattes d’eph, en somme, un livre diesel aussi dans lequel on mettrait du temps à s’installer.
Evidemment, c’était très con.
La semaine dernière, donc, je l’ai retrouvé sur une étagère de bibliothèque, j’ai revu le pétillant dans les yeux de son propriétaire, et j’ai fini par l’ouvrir. Presque à reculons. Et pourtant. Il suffisait de tourner cette couverture et de lire la première page pour avoir envie de lire la deuxième, puis le chapitre, puis…
Fante a un don étonnant pour nous embarquer sans nous prendre par la main, juste une histoire qu’on suit pas à pas, et de la profondeur sans y toucher.
Quelle histoire, demandez-vous ? Mais on s’en fout, de l’histoire… L’important c’est qu’il y en ait une, ensuite il suffit de monter dedans.
Et pour vous éviter comme à moi une trop longue attente, je vous propose un mode d'emploi :
Prenez la voiture de la couverture. Faites le plein. Laissez la fille à la station, vous la retrouverez plus tard. Mettez le contact, appréciez le ronronnement du moteur, prenez une petite route avec de grands virages et roulez lentement. Admirez le paysage. Pensez à autre chose. Des souvenirs, par exemple. Ou des projets – mais des grands, alors. Laissez-vous aller. Commencez à sourire. Retournez au point de départ.
Vous venez de lire Fante.
Bienvenue au club.