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  • Cherchez pas

    b15beddf9574cca738729e206baa67f5.jpgTandis que peu à peu je sors d'une douce paralysie, les premiers messages arrivent. Quelques mails, des coups de fil, des sms, quelques incursions par ici... Ça fait plaisir.
    C'est étonnant comme certain(e)s savent trouver les mots. Jamais les mêmes d’ailleurs, et c’est tant mieux. Au final je note une seule constante : pour trouver les mots, le mieux est encore de ne pas les chercher.
    Merci à vous. 

  • L'art du décalage

    90d3256b1552942e95e69a88a5185b22.jpgL’autre semaine, à Copenhague, j’ai lu un livre fantastique.
    (Et non je ne parle pas des contes d’Andersen, quoiqu’ils restent exceptionnels)

    "Littérature fantastique", donc, annonçait la couverture, juste en-dessous du nom de l’auteur (Neil Gaiman), à côté d’un Superman bidon et toisant un gros bandeau rouge criant au Chef d’œuvre.
    Bref, le genre de truc que je n’aurais jamais ouvert si le hasard d’un pique nique et l’enthousiasme de la pétillante Fashion Victim ne s’en étaient mêlés.
    Et pourtant… American Gods est ce genre de livre qui vous redonne envie de lire après une période de lassitude, le genre d’histoire qui réveille, aussi, en se foutant complètement du genre dans lequel elle s’inscrit.

    Il faut dire que le propos du livre a de la gueule : une baston entre les Dieux et Héros mythologiques de l’Ancien monde, amenés en Amérique par les migrants successifs (et ce, bien avant Colomb), et les nouvelles idoles de la consommation, des médias ou de l’internet. Chacun d’entre eux étant représenté par un avatar aux pouvoirs limités et aux défauts bien humains – car ce sont les hommes qui créent les dieux, Gaiman ne l’oublie pas.
    Au milieu de tout ça, un ex-taulard enrôlé par Odin pour lui servir de chauffeur, et qui fait fil rouge dans une histoire jamais cousue de fil blanc.

    La force de ce livre, c’est de s’imposer tout de suite, et de tenir la distance sur 600 pages sans ficelles – l’intelligence du propos bien calée dans la narration. Gaiman aurait pu faire son malin, il reste au service de son histoire. Il aurait pu dénoncer la supercherie des nouvelles idoles, il préfère s'attacher aux Dieux anciens et à cette question centrale pour le héros : qu’est-ce qu’être vraiment vivant ?

    Parce que le fantastique (pan sur mon préjugé idiot) n’est pas pris ici comme un exercice de style (genre regardez comme je vous invente des trucs dingue), mais comme un prétexte pour nous parler du monde, du vrai, du nôtre, de ces choses qui ne changent pas. Un simple décalage pour mieux nous faire voir le monde comme il est – exactement comme Andersen, en fait. Voilà qui me (re)donne des idées, tiens.

    Un livre qui (r)éveille, je vous dis.
    Bon café à tous.

  • 24 août, donc

    Exclusif !
    Il se cachait un peu ces derniers jours, mais une de nos équipes est parvenue à choper l’auteur de ce blog – par traîtrise alors qu’il se réveillait d’une bonne sieste. Nous avons senti qu’il fallait un peu le secouer, le jeune auteur™ alors nous avons posé nos questions sans détours.

    Dis-donc, Guillot, tu pensais vraiment que t’allais laisser ton blog sans une note aujourd’hui ? Que t’allais te la jouer Louis XVI qui écrit « Rien » dans son journal le 14 juillet 1789 ?
    Ben… ça me disait bien, oui. Vous savez, une note, ça vient ou ça ne vient pas, on ne va pas se forcer…

    Tu ne vas quand même pas nous faire croire que ça ne te stresse pas, la sortie de ton livre ?
    J’ai essayé de vous le dire, mais vous ne me croyez pas, alors… (Un peu moins fort, la lampe dans la gueule, s’il vous plaît) Je ne vais pas me mettre à entrer dans toutes les librairies pour voir si j’y suis, non ? C’est un coup à se faire des trous dans l’estomac. Et c’est important, un estomac.

    Putain, mais tu pourrais être un peu plus enthousiaste, merde !
    L’enthousiasme, il est à l’intérieur. (Baissez cette lampe, par pitié, et je vous promets de tout dire) Vous savez, quand on bosse pendant des années sur un livre - quand on arrête de travailler pour le finir, même - on place forcément en lui d’énormes espoirs, on rêve cent fois à ce qui pourrait se passer, après. Mais ils sont fragiles, ces rêves, alors on les protège…

    D’un autre côté c’est dommage de ne pas vivre le truc à fond, non ?
    Mais je le vis à fond ! J’essaie juste d’éviter les stress inutiles. Et oui, je préfère passer deux heures au cinéma que de faire le tour de la presse littéraire – ce qui, de toute façon, ne fera avancer aucun schmilblick.

    Mouais… Et comment as-tu passé cette dernière nuit avant la sortie ? L’attachée de presse du Dilettante (Claire, on t’embrasse) t’avait promis une nuit blanche…
    C’est drôle, mais avant de lire le mail de Claire je n’avais pas envisagé une seconde que je pourrais passer une nuit blanche.
    Finalement, j’ai passé la soirée en compagnie d’une grande demoiselle, avec qui nous avons parlé (surtout) d’autre chose. Et nous avons fait durer un peu, parce que, c'est vrai, je n'avais pas sommeil – vous savez ce que c’est : si on commence à se demander si on va réussir à dormir, on est foutu.
    Finalement je me suis endormi en douceur, en comptant comme autant de moutons toutes les fois où durant la soirée j’avais eu envie de la prendre dans mes bras sans l'oser. Bon, le réveil a été un peu dur mais avec une bonne sieste, si vous me payez un café…
    Et puis merde, vous avez raison : je vais avoir besoin de bras accueillants, ces prochains temps.

  • Evidence du blues

    [... où l'on commencera donc par la bande-son]

    ... Et donc avant-hier, dans cette voiture.
    Il m’avait déjà parlé de ce morceau, sans le passer. Puis une chanson des Byrds s'est terminée en fade et il est arrivé. J’ai reconnu la voix, bien sûr – l’intensité, aussi, qui est la grâce du blues et qui se sent jusque dans les silences.
    « C’est celui-là ? » j’ai demandé. Il a dit Oui, sans cesser de regarder la route mais en souriant. Et nous n’avons plus rien dit pendant 5 minutes 30.

    C’est très rare, un morceau qui vous scotche aussi fort et tout de suite. Moins d’une fois par an je crois – je me demande si la dernière fois ce n’était pas « Invitation to the blues » de Tom Waits, et c’était avant 2000.

    Donc avant-hier, vers 16h10, j’ai découvert « Blind Willie McTell » de Dylan.
    Voilà.

    La "chronique" complète sur Strictement Confidentiel
    Un grand merci à KMS pour la bande-son.
     

  • Voyager pour écrire, écrire pour raconter

    Pouvoirs de vacances, #11
    (la découverte par laquelle tout a commencé)

    Parce qu'on y prend goût, finalement, aux vacances...

    Ma résolution, pour les mois à venir, sera de sortir de Paris aussi souvent que possible - à force d'auto-coups de pied au cul si nécessaire.
    Et de voir la vie par son côté le plus séduisant - celui du jeu, de la découverte.
    Pour cela, je pourrai suivre l'exemple de King Negrito : celui qui m'a donné envie en montrant que bloguer pouvait être une ouverture vers les autres plus qu'une fermeture sur soi, celui dont l'énergie ne cesse de m'étonner. Celui aussi qui était là ce soir de 2004, au Flore... (enfin, devant le Flore) 

    Je vous laisse voyager avec lui, et je reviens ! 

  • La promesse de l'accoudoir

    (Pouvoirs de vacances, #10)

    Le meilleur moment dans l’amour, disait Clemenceau, c’est quand on monte l’escalier.
    En réalité il a tort, parce qu’avant l’escalier il y a ces moments sous le porche qui sont bien meilleurs
    (et bien d’autres moments après, bien sûr).
    Et bien avant le porche, même, Clemenceau aurait pu goûter tous ces petits moments de rapprochement qui font le sel d'une aventure. Au cinéma autour de l’accoudoir, par exemple, comme l'écrit Ollivier Pourriol.

    (Quelqu'un veut aller au ciné avec moi ?)

    PS - Ollivier Pourriol est l'auteur de Mephisto Valse et du Peintre au couteau – et animateur ces deux dernières saisons de l’excellent Ciné Philo au MK2 Bibliothèque. Ou comment expliquer Spinoza avec des images des 4-Fantastiques, par exemple. S’il reprend à la rentrée, je vous en recauserai.

  • Agitation permanente

    (Pouvoirs de vacances, #9)

    Elle a désactivé les commentaires et ça n’étonnera personne. Quand le blog est une soupape, il reste entre soi et soi, j’imagine.

    Entre les lignes de cette agitation permanente on retrouve un peu de l’esprit des Zombies de BE Ellis – mais pour une fois il ne s’agit pas d’une mauvaise imitation. Juste une voix anonyme et singulière, que je lis avec plaisir comme on trouverait beau le portrait de Dorian Gray.

  • Chair à canon

    (Pouvoirs de vacances, #7)

    Chez L’Oréal comme chez Procter, ils embauchent des canons, me disait un ami dominant.
    Pour en faire quoi ?
    De la chair à canon capitaliste, comme le décrit si joliment 39-40 (aka Anna K) dans un autoportrait de la femme moderne en machine à consommer.

    (Allez, dans votre "Passerelle" de l'été, un sujet de dissertation : Guerre économique et plaisirs de la chair. Vous soignerez particulièrement l'introduction, bien sûr).