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  • Carte postale de Tallinn (2)

    De la fenêtre de l'auberge on entend les mouettes du port et on contemple la façade défoncée d'une ancienne usine. En se décalant un peu, on aperçoit un tout nouveau Palais du design à l'architecture osée. A côté d'un café de métalleux, une petite cabane en bois avec sa mini-éolienne assure des animations écolo, deux types éclusent une bière sous un haut parleur qui diffuse timidement une soupe populaire.
    Sortant des ruines, le seul cinéma du nord de la ville, au nom prometteur de chefs d'œuvre méconnus : Coca Cola Plaza (l'Estonien est cinéphile). A sa droite, un casino annonce par un picto à l'entrée que les pistolets sont interdits. Continuer vers le parc. Se diriger vers l'arbre, là-bas au fond, sur lequel a été placardé une affiche. Surprise : hormis son en-tête Vabadus, l'affiche est vierge.

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    Renseignement pris, Vabadus signifie Liberté. (Mälu Taastu, en revanche...) Qui a mis ces affiches un peu partout dans la ville ? On ne sait pas.
    L'idée pourrait être reprise.
    Et la liberté, là, c'est de prendre le bus pour Riga.

  • Carte postale de Tallinn (1)

    tallinn.jpgA en croire ce qu'on m'avait dit à Helsinki, Tallinn, c'était Carcassonne et Tijuana dans une même ville. Carcassonne pour la ville médiévale enfermant les touristes dans ses remparts. Tijuana pour la débauche des Finlandais venus en voisins se bourrer la gueule à peu de frais.
    Et c'est vrai qu'on les avait vus, ces Finlandais débarquant du ferry par familles entières avec des caisses entières de bière et de vodka, fins saouls le plus souvent, jusqu'à ces ados souffrant encore de la cuite de la veille au point d'en boire du soda. "Tu verras, c'est pire de l'autre côté", m'avait dit J.
    Elle se trompait.
    Le Finlandais ne vient pas se bourrer la gueule à Tallinn, il prend juste le bateau (2h) pour acheter de l'alcool détaxé.
    Et une fois arrivé en ville...
    D'abord il a fallu franchir le rempart, par des ruelles en angle droit, comme si Tallinn n'avait pas tellement envie qu'on y entre. Puis, une fois sur le pavé de la vieille ville... Personne. Une ville fantôme. Le long des rues principales, de longues terrasses dressées, sans le moindre client. Je me dirige vers St Olaf, ce clocher qu'on voit de très loin. Les Estoniens se cachent, les touristes aussi. J'en croise quelques-uns, seuls ou par deux, plan en main, regards en point d'interrogation. Comme si nous étions les participants d'un jeu de piste dans une ville abandonnée.
    Je monte un peu vers la ville haute, un type pisse dans un parc mais il est seul. Je recroise les mêmes touristes. Je redescends. Soudain, un virage, de la musique - It's a shame. C'est le DM bar (je te jure). Deux clients. Un peu plus loin le bruit s'intensifie, un jeune couple débarque avec un sac McDo. On approche de l'hôtel de ville, la vie reprend peu à peu. Une place, des rues, des terrasses remplies... et un Pédalipub où tu montes à huit pour pédaler en te faisant servir des pintes. Nous sommes à l'Est, nous sommes au Nord, maintenant c'est sûr.
    Mais une rue plus bas tout s'évanouit.
    Samedi soir, Tallinn est une toute petite ville.

    ***

    Dimanche matin, 9 heures. Les remparts sont plus accueillants sous le soleil. La ville semble la même mais elle s'est déguisée - l'offre et la demande, et le touriste demande du médiéval. Tallinn ressemble toujours à un jeu de piste, mais maintenant la ville s'agite dans tous les sens. C'est l'épreuve par équipes. Des Anglais, des Russes, des Allemands, des Italiens.
    A gauche un stand de tir à l'arc propose de revêtir un chasuble pour optimiser l'expérience client. A droite un couple en costume invite à entrer dans un mignon petit musée de la torture.
    Je reste dans la rue, à regarder le jeu.

    Ce sont les Allemands qui ont gagné.