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  • Je n'ai jamais raté

    un train. Je suis monté dans des wagons en marche, j'ai couru dans pas mal de gares, mais jamais un train n'est parti sans moi.

    Je n'ai jamais raté un avion non plus. J'ai couru dans plusieurs aérogares, j'ai compté les secondes dans pas mal de RER, j'ai une fois passé le comptoir de sécurité dans le couloir réservé aux hôtesses en étant arrivé après le check-in. Jamais ma bonne étoile ne m'a fait défaut.
    Je me suis plusieurs fois demandé ce que ça ferait, d'ailleurs, le jour où à force de tenter le destin (je suis un aventurier) je raterais vraiment l'avion. J'imaginais une scène en crescendo, un stress montant, des minutes de plus en plus rapides, la lueur pâlissante de la bonne étoile jusqu'au bout, et un final terrible, au comble de l'énervement, où je reverrais dans un dernier souffle tous les malheureux hasards qui auraient contribué à l'échec, jusqu'à finalement prendre acte que.
    Jamais je n'aurais imaginé passer une si belle matinée, à bronzer dans les parcs d'Helsinki, me demandant mollement comment passer le temps d'ici le vol de 15h - avant de m'apercevoir au moment de partir, sereinement et inhabituellement en avance, que l'avion était à 13h.

    Un jour de plus à Helsinki, à tout prendre, ce n'était pas si grave. Il faisait beau, il y avait encore des choses à voir, des gens aussi - et puis on se dit toujours qu'un jour bonus, comme ça, même surtout s'il faut repayer un billet d'avion, ce sera un jour spécial.
    Sauf que. La voluptueuse J., qui à elle seule aurait justifié l'aventure (on aurait appelé ça un acte manqué, pas un avion raté), n'était pas en ville. J'ai appelé l'auberge que je venais de quitter - ils n'avaient plus de lit pour la nuit, l'auberge d'à côté était complète elle aussi. Mon sac a commencé à peser plus lourd. Alors il s'est mis à pleuvoir.
    La journée aurait pu être très spéciale - ce genre de situation où tout va mal et qui prennent de la valeur comme souvenir. Là non plus je n'ai pas eu beaucoup de chance. J'aurais pu la provoquer, cela dit. Non. J'attendais le destin, il devait dormir (ou alors il avait loupé son avion). J'ai fini par trouver un dortoir de 12 gars dans les vestiaires du vieux stade olympique, l'Ateneum était un beau musée, un barman a mis des glaçons dans mon cidre, quelques blagues et puis au lit. Par sms, SAS m'a courtoisement informé que ma légère distraction me coûterait 270 euros.
    Finalement, je n'ai pas rapporté de tableau ou de gravure d'Helsinki. J'ai conservé mon billet d'avion de 13h et je l'ai encadré. Quand je l'accrocherai, ce sera l'une des plus belles pièces de ma collection. Pas sûr qu'elle prenne de la valeur.

     

  • Carte postale d'Helsinki (1)

    helsinki-big.jpgPendant des siècles, la Suède et la Russie se sont disputé la Finlande.
    Aujourd'hui, ce serait plutôt Clearchannel et JCDecaux.
    Et c'est très pénible, quand on se déplace un peu au hasard avec un plan approximatif, de voir que deux arrêts de bus sur trois s'appellent JCDecaux.

    (Sinon ça va, merci)

    Bon, promis, j'en ai de (beaucoup) plus belles, de cartes postales, mais vous savez ce que c'est - la poste est toujours un peu plus lente, au mois d'août.

    En bonus parce que je suis sympa, cette installation de Jani Leinonen (tout est en fil électrique) ou ce Darth Vador d'Anssi Kasitonni (admirer le pas martial du "plus gros casque du village"). A Helsinki, l'air est frais, l'art aussi. Salut.