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Attention, il y a des longueurs

medium_florian_zeller.jpgDonc, j’ai lu Florian Zeller.

Je m’étais engagé à vous en parler, mais je ne sais pas par quel bout prendre la chose. Alors le mieux, c’est peut-être que je me lance, là, maintenant, que j’aille au bout sans trop réfléchir, écrire pour faire venir les idées au lieu de l’inverse, ne pas craindre les longueurs, digresser un peu avant de trouver les mots qui vont à l’essentiel, prendre le truc comme un exercice, en somme.
Soit.

Alors commençons par là : il y a longtemps, je me suis posé cette question :
Peut-on juger objectivement un livre quand on connaît l’auteur ?
//edit : non je ne connais pas Florian Zeller ; ceci n’est qu’un préambule.//
Après plusieurs expériences je connais la réponse : c’est non. Bien sûr, ça n’empêche pas de faire des critiques, mais prétendre « je l’ai jugé(e) comme n’importe qui » est un leurre. On a des indulgences qu’on n’aurait pas pour d’autres... Alors forcément, l’édition (comme tout milieu) favorise régulièrement des auteurs pas meilleurs (mais pas forcément pires) que les autres, mais qui se trouvent au bon endroit, au bon moment. Il paraît que c’est le cas de Florian Z. Soit. Peut-être pas. On n’a qu’à dire qu’on s’en fout.
Cela dit, parfois ces auteurs ont du succès. Alors les écrivains-vengeurs se déchaînent, crient au complot et/ou à la mort de la littérature, et dans les discussions de salon on embraie volontiers sur le mode ironique – et si en plus le type en question a une coiffure dans le vent et une belle gueule, on se fait plaisir lâche même sans avoir lu. Surtout sans avoir lu.
Voilà pourquoi je m’étais engagé à lire Zeller.

Ce faisant, je me suis heurté à une nouvelle question :
Peut-on rester objectif au milieu de la polémique ?
Réponse : difficilement. Donc, après tout ce qui s’est écrit ici-même (et un peu partout), lire objectivement Florian Zeller était devenu une vraie gageure.
Mais comme je suis un aventurier, un vrai, une sorte de Bob Morane de l’objectivité, je n’ai pas renoncé.
Et pour le lire dans de vraies conditions de lecteur, bien sûr, je l’ai acheté.
(Je dis ça notamment pour mes nouveaux amis de France Culture : M. Macé Scaron, évoquant ce blog à l’antenne voici dix jours précisait entre deux louanges (merci) que "l’auteur de ce blog chronique des livres qu’il reçoit... ou va recevoir". Ben non, M’sieur. Mais vous m’avez bien fait rire, avec votre déformation du journaliste qui depuis longtemps a oublié que des livres, ça peut s’acheter, ça ne s’obtient pas uniquement gratos en demandant un service de presse. Mais brisons-là, vous allez croire que j’essaie de gagner du temps avant d’en venir à Florian Z...)

Bref !
J’ai acheté La fascination du pire, en édition poche. J’ai ri en voyant la couverture, mais je m’étais promis que je ne m’arrêterais pas à ça.
Et donc...

Si je ne m’étais pas engagé à le lire pour vous, je ne suis pas certain que j’aurais dépassé la page 30. Non pas que le livre fût mal écrit, pas du tout. Mais je m’ennuyais. Je m’étais attendu une écriture percutante, efficace, le genre de truc qui ne tient pas forcement la distance mais sait accrocher le lecteur dans les premières pages avec des formules bien senties, un peu publicitaire, en somme. Pas du tout. Au contraire : le texte était court, mais plein de longueurs.
J’y voyais une certaine paresse dans l’écriture, comme si l’auteur écrivant au fil de la plume se substituait inopinément au narrateur pour des digressions qui ont le don de me faire sortir de l’histoire avant même d’y entrer.
Il se passait des choses, pourtant - le narrateur par exemple hésitait à laisser un petit mot à sa compagne avant de prendre l’avion pour l’Egypte...

Et puis, peu après que l’avion s’est posé sur l’aéroport du Caire, l’histoire a décollé, les digressions se sont faites plus rares ou plus à propos, et j’ai lu le roman assez vite – ce qui, somme toute, est un signe positif.
Allez, disons-le : j’ai lu La fascination du pire sans déplaisir. Sans fascination non plus.
Il m’a manqué cette petite lueur que certains livres vous allument dans l’oeil, au coin d’une belle formule ou d’une chapitre fort.
Il m’a manqué quelques découvertes, aussi, mais sur ce point Zeller n’a pas de chance :

  • Il aurait pu me faire voyager, mais il se trouve que j’ai vécu au Caire quelques mois, et que ce qu’il a vu, je l’ai vu aussi (hormis un ou deux lieux interlopes, joliment dépeints d’ailleurs).
  • J’aurais pu m’intéresser au personnage-clé de l’histoire – un auteur moche, libidineux et revanchard – mais je me souviens trop d’Extension du domaine de la lutte pour ne pas y voir un double un peu affadi. Idem pour la thèse sous-jacente du livre, sur l’Islam et le désir : l’ai-je déjà lue chez Houellebecq (entre les lignes, peut-être) ou ailleurs, je ne sais plus, en tout cas le fameux esprit « polémique » dont parle la 4e de couverture sentait un peu le réchauffé.

Cela dit, soyons honnête : après tout ce que j’avais entendu je m’attendais à trouver un livre prétentieux. Il ne l’est pas. Je doute que l’auteur le soit lui-même, d’ailleurs. Et après tout il écrit ce qu’il veut.

Reste donc une question : pourquoi un tel battage ? pourquoi un tel succès ?
Bah... Finalement tout cela dépasse sans doute l’auteur.
A la lecture, je me suis dit que peut-être Zeller épousait suffisamment bien l’époque pour que Saint Germain et le petit monde médiatique en fassent un personnage emblématique.
Après réflexion, je hasarderai une hypothèse : Florian Z a flirté avec l’époque (comme beaucoup), il a eu le culot de lui demander si elle voulait l’épouser et elle a dit oui. Car dans un mariage, il faut être deux. Pour le meilleur ou pour le pire.
Et dans son cas, franchement, il n’y a pas de quoi monter sur ses grands chevaux. Après tout, l’époque est polygame.

Pfiou, c’était long. Finalement, je pourrais vous faire une version courte, version Brève de comptoir :
- Tiens, j’ai lu le dernier Florian Zeller.
- Ah oui ? C’est bien ?
- Pas mal.

Heu... Et tout ça pour ça ??
- Exactement.

Commentaires

  • Une nouvelle venue sur ton blog et comme par chance je tombe sur un article de Florian Z qui est de trés loin l'ecrivain pour qui j'ai le moins de respect sur cette planete 6eme arrondissement dont je fais egalement partie!
    Je ne suis pas ici pour le descendre puisque je trouve que son trait litteraire parle pour lui ...
    Mais pour te poser une question:
    Tu dis que si cela n'avait été pour tes lecteurs tu n'aurais pas depassé la page 30, soit mais si tu avais pris son premier livre tu n'aurais pas depassé la premiere strophe?
    Take care:)
    The Liu)

  • idem.
    acheté en poche.
    me suis marrée de la belle gueule du rebelle à couleurs rimbaldiennes (c'est ça l'adjectif qui va avec Rimbaud??).(et pourtant il est blond...)
    lu.
    bon ben ça c'est fait.
    dites, pdf, j'ai bu du champ ce week end et hier soir, et vous savez à qui j'ai pensé quelques micro secondes?
    bien des bises brunes

  • Tu as raison, le cas Zeller est emmerdant. Mais grosso modo, et à ce que j'ai pu lire ici et là (parce qu'on lit plus finalement SUR Florian Zeller que DU Florian Zeller, hein, bon), quelques points clefs semblent acquérir aujourd'hui une sorte d'unanimité :
    1. Le type est moins prétentieux qu'on pourrait le croire.
    2. Bon, ses cheveux d'accord, et ses couvertures avec sa tronche, d'accord, mais qui de l'oeuf ou de la poule ? En gros, je crois que ta thèse du mariage polygame, en l'occurrence, est la plus sensée à ce sujet.
    3. Ses romans sont tous quand même assez différents les uns des autres (sous-entendu, "on ne peut pas s'arrêter à l'avis qu'on a émis sur celui-ci ou celui-là", bon).
    4. En fait, il est un peu chiant, mais il écrit propre, certes, mais lisse.
    Pour mon compte, je m'étais essayé aux... je crois aux Neiges Artificielles, ou à un autre je ne sais même plus. Je m'y étais même essayé plusieurs fois, parce que j'en avais marre de ne pas aimer ce gars a priori. Oui, je sais, c'est incroyable de ne même pas pouvoir citer celui qu'on a lu, ça fait vraiment branleur, oui - bon, d'accord, je suis un branleur. Dont acte.
    Mais en tout cas, bon, ça m'a quand même vraiment ennuyé, et même pas mal agacé, comme bouquin. J'ai même essayé de l'attaquer par plusieurs entrées (je parle du roman bien entendu), mais vraiment, pas moyen.
    Alors bon, moi aussi, je me suis décidé à livrer des jugements unanimes avec moi-même :
    1. Bon, je vais arrêter de le critiquer, ça n'en vaut pas la chandelle.
    2. Bon, je vais aussi arrêter mon expérimentation là, la sauce ne prend pas, il y a quand même trop d'autres bouquins à lire pour me forcer à persister.
    C'est sans doute obtus comme réaction, mais c'est comme ça.

  • Et utiliser huit fois le terme "bon" en un seul commentaire, je dois le reconnaître aussi, si c'est pas du style, c'est... enfin bref, c'est pas du style, quoi.

  • Tu dis connaître Zeller
    Ton blog est cité sur France Culture...
    Mais qui es-tu exactement????

    (perso ça m'épate!)

  • Zeller n'est sans doute pas l'écrivain du siècle...Mais je le trouve intelligent, clairvoyant...et très touchant...avec, en plus, une belle petite gueule (ce qui ne gâte rien !!!! Allez messieurs...admettez !)
    En revanche, son dernier roman "Julien Parme", je n'ai pas vraiment accroché...

    (Et je suis d'accord...ce commentaire ne fait en rien avancer le schmilblick...!!)

    Belle journée à vous Secondflore...

  • bravo, exercice réussi !

  • "et ses couvertures avec sa tronche"

    Je pense qu'aujourd'hui un auteur a pas le choix, c'est une manie d'éditeur hype (voir le diable).

    J'ai lu *neiges artificielles* et *Les amants du n'importe quoi* et bien c'est pas mal. Exactement ce que tu en dis, quelques longueurs à passer, puis ça se lit vite, comme une course de demi-fond. C'est du au format court sûrement. Voir ce que ça donne sur 300 pages ?

    Effectivement pas de formules bien senties (peut être quelques unes quand même dans ces deux là) et son écriture fait passer les émotions en fond, l'air de rien, l'air un peu mélancolique du type qui pense avoir tout vécu à 25 ans. Comme moi, quoi. Mais Nicolas Rey le fait bien mieux sur ce registre, je trouve. Plus de phrases chocs et bien balancées, plus de sourires aussi, c'est ce qui manque à FZ. J'aime bien la littérature ou on se marre un peu, le genre triste maudit damné de la terre me laisse un peu plus froid.

    Aucune antipathie pour le mec en lui même, je le connais pas. Est ce que ça lui ferait plaisir si je le rapprochais plutôt de Marc Levy héhé.

    Marc Levy, on s'approche du style naïf par excellence, avec de grosses maladresses de style et un extrait vaudrait 12/20 à tout casser si on le rendait en rédac' en 1ère. N'empêche que l'ensemble fonctionne bien (Et si c'était vrai) et j'ai pas (trop) honte de l'avoir lu - tous, des bouquins qui trainaient là -

    Concernant son succès qui dépassent quand même la qualité littéraire (pour FZ) on peut dire ça quand même sans trop se mouiller vu le succès, et bien je dirais que c'est comme tout dans la vie, au bureau, en amour, dans l'édition, sur la lune, faut y être au bon moment. Il y a une grosse part de chance, après le travail et l'assiduité...

  • "Florian Z a flirté avec l’époque (comme beaucoup), il a eu le culot de lui demander si elle voulait l’épouser et elle a dit oui. Car dans un mariage, il faut être deux. Pour le meilleur ou pour le pire."
    Jolie synthèse, Monsieur Secondflore...
    Bob Morane 2 - Ombre jaune 0.

  • Moi non plus je ne savais pas trop quoi en dire (je ne sais pas si tu as vu, j'en avais parlé sur mon blog). C'est vrai que le début trainait un peu et qu'après ça se laisse lire. Pour ce que tu disais au début, en fait je pense qu'on est souvent, sans le vouloir forcément, très subjectifs. J'avais regardé les critiques de FZ sur amazon.fr. Il y en avait des très dures, je pense que c'est + dû à ce qu'il représente (on s'affirme en critiquant ci ou ça) qu'au texte lui même. Après tout ça passe bien le temps

  • "et ses couvertures avec sa tronche"

    Parfaitement d'accord avec toi, Brg. Je n'ai d'ailleurs pas dit grand chose d'autre. Quand je parle de l'oeuf ou de la poule, je parle de l'auteur et de l'éditeur, donc pas de problème, on est d'accord là dessus.

  • Oh la totale mauvaise foi, critiquer les digressions quand on aime Jaenada !

  • > Liu : (bienvenue ici) j'avais commencé le premier roman, en fait. il y a longtemps. et je m'étais arrêté après 40 pages.

    > Petite Brune : que vous pensiez à moi dans les bons moments me rend tout pétillant... ;-)

    > Franswa : quand c'est bon, faut pas se priver ;)
    ... et je partage ta conclusion unanime - on va finir par sortir une synthèse définitive sur le cas FZ !

    > Vlaemsch : non, non, je ne connais pas Florian Zeller (je reconnais que ma formulation prêtait à confusion) ; quant à France Cul, c'était un hasard...
    ... Pour le "qui êtes-vous", ce n'est pas un secret... il suffit de revenir ;-))

    > Betty : le schmilblick est bien au chaud, toujours... mais c'est important de briser les unanimités, merci !
    (NB - après picorage en librairie, Julien Parme m'a en effet semblé raté. mais d'aucuns ont aimé, je ais)

    > Lidell : merci !

    > Brg : du demi-fond, oui. en petites foulées.
    En fait je me méfie pas mal des phrases choc, souvent elles cachent une faiblese générale, ou alors elles rendent le reste trop fade.
    (pas lu Rey, cela dit. Et j'ai emprunté un Marc Lévy pour une prochaine expérience. J'attendrai un peu, cela dit, j'ai déjà lu un peu de E-E Schmitt à Noel, et franchement ça m'a glissé sur les yeux...)

    > AD : L'Ombre jaune demandera-t-elle sa revanche ? suspense... ;-)

    > Pandore : ziva l'agression ! non, vraiment, il y a digression et digression - la digression dynamique, comme un clin d'oeil au lecteur, et la digression-description, où l'auteur coupe la parole au narrateur pour raconter sa vie... (je le sais, je ls ai traquées dans mon manuscrit ;-)

  • Manuscrit que j'ai d'ailleurs reçu, et pas (encore) acheté ;-) j'ai l'impression d'être un journaliste d'une radio culturelle prestigieuse, quelle sensation...

  • personnellement moi-même, ce n'est pas une question de prétention qui m'agace chez FZ, ni son côté bankable : j'aime par ailleurs un tas d'écrivain contemporains vendables très prétentieux (j'ai un faible particulier pour Olivier Adam, notamment)

    la prétention, je trouve ça même intéressant : le type qui écrit et qui n'a pas cette prétention, je trouverai ça même un peu louche.

    ce qui m'agace (mais je vais pas revenir là-dessus, je vais devenir lassant), c'est quand le flirt se transforme en proxénitisme (FZ - satyre du 6ème)

    FZ : le type qui à la fois te demande "c'est combien", et celui qui sussure : "tu montes ?"...

    non seulement ça m'exite pas, mais ça m'agace (donc)

  • J'atterris par hasard à cause d'une "tare" sans doute ;) C'est trop intello pour moi ici mais bon j'ai tout lu et j'acheterai pas Zeller même si j'aime bien sa coupe.

  • Je n'ai évidemment rien lu de Zeller et curieusement, ma femme non plus (c'est elle mon indic' en matière de littérature avec ou sans estomac), donc je ne sais pas quoi en penser (rien, en fait, comme la star ac').

    Mais je me pose cette question : pourquoi diable tenter de flirter avec l'objectivité ? C'est pas gentil de se moquer de son lectorat, msieur 2ndFlore (quand je dis "son", je pense le tien, pas celui de Z.).

  • > Pandore : j'aimerais écrire qu'ils sont prêts à se l'arracher, mais c'est encore plus fort : ils ne sont pas encore au courant... ;-)

    > Arnaud : on pourrait distingur la prétention de l'ambition, mais encore un fois cla nous entraînerait loin... "On" (mais sans doute pas FZ lui-même) a voulu nous faire passer à l'époque La fascination du pire pour un livre ambitieux ("parfaitement salutaire", écrit BHL sur la 4e de couv !!), alors que la seule réelle ambition que j'ai vue dans le livre est celle de sortir de Paris.
    (Sur le proxénétisme, je ne souscris pas - mais bon, l'oeuf et la poule, le coq et ses oeufs, l'auteur et l'éditeur...)

    > Mme B (private) : pour une (prétendue) non-intello, que d'histoires pour un mot trop vite écrit ! ;-)

    > CUI : (personnellement j'qi préféré la starac)
    heu... me moquer ? je crains d'avoir loupé une marche, là.
    (et je pressens un débat intéressant sur la notion d'objectivité... ;-)

  • Seconflore (en public j'aime bien) qui cherche trouve, je vous cherche à ma façon et j'ai sauté sur l'occasion. Je crois que que les femmes frigides n'existent pas par contre les piètres amants si ;-)

  • Ah ! EE Schmitt ça c'est le pire du pire de la daube albinmichelesque ! lui je lui en foutrais bien des claques tellement il me sort du c**, ce sagouin dideronesque nimbé de connerie... en plus il habite pas loin de chez moi... j'irais bien lui foutre une tarte un de ces jour (spécialité de certains de mes compatriotes)... c'est devenu la coqueluche du théâtre bourgeois pète cul de la capitale (bxl)... je pourrais vous en sortir tout un chapelet sur son compte, mais je suis charitable alors je vais m’abstenir...

    ...bon... (spécial dédicace to Franswa !... hé ! salut, hein ! au fait...)

    sinon, c'est vraiment triste de se sentir obligé de perdre son temps à lire des bouquins qui d'avance vont nous apparaître dans toute leur nullité (je sais de quoi je parle puisque je n'y coupe pas)... je me suis dit, moi, que j'allais aller voir du côté de Bayard et de son "Comment parler des livres que l'on a pas lu"... ça m'enlèvera peut-être une épine du pied...

  • Exercice délicat et pas complètement réussi cher Second Flore, qu'on aime ou non on ne passe pas son temps à s'excuser d'avoir un avis; moi, ça m'est tombé des mains, je trouve ça consternant stylistiquement, intelligent comme un discours de Kouchner et beau comme du Obispo. Voila, c'était juste pour dire. Et viva Zapata aussi...

  • Quoique j'en pense j'aime pas trop faire de critiques négatives sur un bouquin, quand je pense au boulot derrière... Effectivement n'importe qui ayant eu son bac français (j'exagère) serait capable d'écrire une page de zeller. Quant à faire un roman, il y a un pas et 129 pages supplémentaires :d

  • Perso, j'ai beaucoup aimé son deuxième roman, Les amants du n'importe quoi.

  • Si je peux rajouter ma touche perso (en ecoutant du bach, ca n'a rien à voir mais je trouve ça chic); peut-être est il enfin temps d'envisager le "succés" non comme unique mais bien comme fondamentalement triple.
    C'est à dire qu'un succés est soit public, soit critique, soit médiatique.Et ce sont trois bulles qui communiquent et intergaissent assez peu.

    Pour la suite de la théorie, je distribue des polycop devant mollat dans deux jours, ou bien demandez le moi gentillement...
    ;)))

    yann

  • Le simple fait que vous vous sentiez obligé de revenir si longuement sur un bouquin qui à la page 30 vous ennuie dit tout. Parce qu'il faut. Si vous voulez rester crédible dans ce micro-milieu Pas plus dur que ça.

    Florian Zeller = Rien. Pas le premier, pas le dernier.

    Et je l'ai vu faire une lecture dans une Fnac (précédent bouquin)... Rayé de mes listes. Trop de vrais livres à lire, pas de temps à perdre.

  • Bon, si tu pressens un débat intéressant je suis bien obligé de m'y coller pour ne pas te décevoir.
    Donc, comment diable penses-tu nous convaincre une seconde que tu puisses produire la moindre critique que ce soit de manière objective ?
    Déjà qu'une description soit objective, c'est une gageure. Mais alors une critique. Et de toute façon, ce n'est pas ce qu'on demande à un(e) critique. Ce qui est intéressant, c'est un positionnement, un référent.
    Une critique n'est intéressante (à mon sens) que si je sais me positionner par rapport à elle. Par exemple, avec Télérama, du temps où je le lisais, c'était fastoche. Si ça encensait un film ouzbek, je savais que je pouvais généralement m'en passer. Où avec Jean-Marc Lalanne du temps du « Mensuel du cinéma » : j'avais les mêmes goûts que lui, et j'adorais ses critiques parce qu'il réussissait avec ses mots à me faire comprendre pourquoi j'aimais (ou non) tel ou tel film.
    Par contre, avec Libération, c'est le mystère. C'est tellement n'importe quoi que je ne sais pas quoi penser, je suis incapable de prévoir si je vais m'enflammer pour les mêmes choses qu'eux ou non. C'est très déconcertant.

  • > Madame B : sans doute avez-vous raison... reconnaissons toutefois qu'il existe également de mauvaises amantes - certaine par exempl qui, attendant tout de leur partenaire, n'en tirent jamais rien...

  • > tsquaron : là, pour le coup, ce n'est même pas la question d'une "figure" que le petit monde de l'édition et des médias voudrait nous imposer... c'est que la France, Monsieur, veut du Schmitt !
    Sachons en faire le constat sans amertume, et poursuivons notre route...
    (PS - Zeller, c'est venu par hasard, Schmitt c'était par curiosité, pour le reste j'ai la chance de n'avoir aucune obligation de ce côté !!)

    > Castor : vous savez comme je n'hésite jamais à laisser tomber un livre quand mes doigts renâclent à tourner la page. Mais là, je dois reconnaître que le bouquin (contrairement aux "Amants du n'importe quoi" naguère) ne m'est pas tombé des mains. Je l'oublierai vite, voilà tout.

    > Brg : tenir la distance, c'est le grand défi pour le romancier - surtout maintenant que n'importe qui peut montrer sur un blog qu'il écrit bien...

    > Pulsar : là, pour le coup, il m'était tombé des mains. pas mal écrit, hein, mis au bout de trente pages je me suis rendu compte que je m'en foutais complètement

    > Yann : j'ai du mal à situer le "médiatique" par rapport aux deux autres... mais ça me fera une bonne occasion de retourner chez Mollat ! :)

    > Hellohlala : hum... rappelons juste les épisodes précédents - je m'étais engagé par jeu à faire cette "critique", je n'ai pour habitude de ne parler que des livres que j'ai beaucoup aimés.
    Oh, et puis, l'important : Il ne "faut" rien.

    > CUI : flûte alors, le débat va tourner court ! je suis d'accord sur ta vision de "l'objectivité" comme un leurre, et de l'importance du référent (Télérama et lalanne sont deux parfaits exemples !!)
    Ce que j'entendais par "objectivité", c'était essayer de faire une critique "juste" (merde, encore un mot vidé de sens par les politiques, merci Ségolène), faisant fi de mes a priori
    (NB: avant ême d'ouvrir le livre j'étais tout prêt à me faire plaisir en critiquant la vacuité du roman ; j'aurais pu le faire si j'en étais resté à la page 30 mais j'ai poursuivi. quitte à conclure sur un commentaire tiède (comme le livre)...)

  • secondflore, mais celles-la n'en tirent rien, parcequ'elles le font exprès et na !
    Bon je rigole, je crois juste qu'on est tous un jour ou l'autre le bon ou le mauvais amant de quelqu'un.

  • On va presque toucher du doigt - seulement - la théorie de la relativité.

  • J'aime bien le 'Bref' en caractère gras.
    g.
    [juste pour dire ça ? ben oui]

  • > Mme B : d'accord là-dessus... (mieux vaut tare que jamais;)
    > BRG : toujours mettre un doigt de relativité dans une théorie...
    > gaBree : c'est parce que j'avais peur d'être lourd ;)

  • secondflore, "d'accord là-dessus..." c'est bien mais par en- dessous c'est pas mal aussi ;) Bon j'arrête de vous embêtez BREF pour ne pas être trop lourde, à plus "tare".

  • C'est étrange, tout de même, cette histoire entre SndF. et Mme B. Il me tarde d'en savoir plus.

  • Faut que je vous dise : vous êtes un héros et un héros qui fait ce qu'il dit. Flore II for president.

    Et aussi, je préfère la version brève de comptoir - même si la bière n'est plus très fraîche (ça m'apprendra...).

  • Un jour Zeller il écrira un grand roman d’amour flau(rian)bérien sur ses cheveux et alors là… on fera tous moins les malins.
    (J’espère quand même que je serai décédé avant)

  • > Mme B : ... et dire que certains auraient pu me reprocher de ne pas prendre position...

    > PhJ : à vrai dire, je serais bien en peine de satisfaire ta curiosité ! ;)

    > M. Jean : patron, on en remets une ! (merci :)

    > Max : ... ou peut-être pas...
    (bienvenue ici)

  • T'avais peur d'être lourd ?
    Haha.
    g.
    [qui compatit]

  • Je n'ai lu que la version comptoir de la critique. L'autre est bien aussi ?

  • Peut etre parce que tu crois encore que les médias sont le reflet de la vie reelle...
    Ah ah ah enfant que tu es!
    Les medias ont une vie propre et leurs choix ne dépendant ni des critiques ni du public...

    Un exemple? Si on suit les medias tout le monde lit du florian zeller et personne du anna steel, encore moins du darieusecq... Par exemple.

    On peut aujourd'hui tout à fait faire un succés mediatique (passer partout comme le nouvel auteur) avec un livre descendu par les critiques et peu lu (euh?? Tiens angot par exemple...)

    Est ce plus clair?

    Amitiés et rendez vous chez mollat

    yann

  • > gaBree : oserai-je un rire gras ? ,)

    > Alan : facultative, disons...

    > Yann : ok ok, nous sommes d'accord. il s'agit bien de distinguer la "critique" du média-promo (le second essayant souvent de se faire passer pour le premier...)
    Voir un produit surpromu faire un flop commercial a toujours été l'un de mes grands plaisirs.
    (non mais !)

  • Oui avec le pardoxe amusant que même si tu fais un bide, une fois que tu as eu un succés media, tu reste "connu".
    Chose qu'un succés public ou critique ne te permet pas pas toujours paradoxalement.Ainsi je suis sûr qu'on se retourne dans la rue sur zeller, pas sur darieuseq (alors qu'on etudiera dans trente ans les livres de l'une et pas de l'autre...).

    Bref pour finir tout ça je repete donc mon axiome que le mot de "succés" est triple.
    Zeller a un succés mediatique, un echec critique et une demi réussite public.
    Mais on se retourne quand même sur lui dans la rue et pour tout le monde il est "un jeune auteur de roman"...

    Dans la même veine quand on parle des aspirauteur qui courrent aprés le "succés", c'est bien le succés médiatique dont on parle. Et finalement ils n'ont pas tort puisque celui ci se fiche des regles clasiques de la littérature (en général avoir une belle geule et bien passer en télé suffit).

    CQFD?

    yann

  • Bien vu (triplement).
    Pas si sûr cependant que tant d'aspirauteurs aspirent au succès médiatique en tant que tel (on escompte qu'il conduira au succès public, et puis en fait...).
    Cela dit, sans médias (ou pub) ni critiques, le succès public peut toujours courir (dans les cartons de retour), non?

  • bah non de moins en moins: regarde lorie par exemple, ron, hubert felix thiefaine, herve villard, franck michael, les romans arlequins, les romans de steel etc etc etc...

    tous ces gens sont niés par la critiques, méprisé par les médias (dans une certaine mesure) et font des cartons public.

    Plus recemment, et plus douloureusement pour moi, sebasto avec "fais la poule" connait un grand succés public (numero 2 des ventes) sans succés critique ni mediatique...

    D'ailleurs on pourrait même dire que globalement grand succés public = mepris de la critique et interet en demi teinte des médias.

    amicalement

    yann

  • et tant que j'y pense...
    Weber, Jacq et Gallo sont trois poids lourds de l'édition.
    Tu les a déjà vu chez fogiel? Dans les soirées? T'as déjà lu une critique de leurs livres chez telerama, libé, les inrocks???

    amitiés

    yann

  • Tu oublies la dimension "publicité" ! Pour la plupart de ceux que tu cites, il y a eu un succès médiatico-public (Lorie n'a f$pas été fabriquée par les médias, mais quel matraquage une ois que le grand capital a embrayé !) que la publicité se charge de poursuivre.
    Cela dit, il est vrai (et heureusement) que le bouche-à-oreilles peut faire in fine un succès public...
    (euh... "Sebasto" ??)

  • je suis d'accord. bien que loris (il faut le savoir ) a connu un début de succés public sans passer par les médias de masse.
    Une fois que ce succés a été embryaé effectivement les mass médias ont ratrapé le coup, mais voila elle a eu un succés public avant de connaitre un succés mediatique ou critique.

    Pour sebasto, il faut lire mon blog ... (ah ah tu parles a un autre auteur, le teasing ca me connait ;)))) )

    Amicalement

    yann

  • Je viens de voir Sebasto !!
    J'avions remarqué, déjà, j'avais même ri, mais je n'imaginais pas qu'il était en haut des charts...
    Mais pourquoi pas, hein ?

  • Oui ben oh ca va , tout le monde n'a pas la chance d'avoir ... avec un numéro 1 au top 50 et touc! Bandes de jalouses!!!

    ;))) (ca va quelqu'un y croit?)

    Sinon pour info depuis que je l'ai annoncé publiquement, que j'ai fait mon coming out sebasto, déjà deux amis m'ont que eux aussi, un soir ... on rencontré sebasto...
    en fait c'est un garçon trés actif ;))))

    bon ok alllez j'arrette de faire ma salope!!

    amitiés intellectuelles et viriles!

    yann

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