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  • Les sorcières ont souvent raison

    medium_solde.php.jpgLa semaine dernière, j'ai mis en note un paragraphe de Bernard Frank, sorte de prophétie des blogs en 1975.
    J'avais hésité au départ avec cet autre passage, que j'ai retrouvé ce matin :

    "Les feuilletons, pour l'écrivain, ce sont des piqûres, des injections d'amour-propre qu'il s'offre. Tranquillisants, drogues, piqûres. Encore une. Allez, encore une, dit-il, c'est la dernière, tu parles ! Il croit qu'il va pouvoir s'arrêter, du moins diminuer sa dose, mais ce n'est pas vrai L'accoutumance, le manque, qu'est-ce qu'il en fait ? Les vrais feuilletonnistes meurent à la tâche."

    J'aurais pu dédier ces lignes à tous ceux qui, un jour ou l'autre, se sont sentis prisonniers de l'insidieuse addicitivité du blog.
    Mais j'ai poursuivi ma lecture. Quelques lignes plus loin, Frank illustre son propos en évoquant Bertrand Poirot Delpech, et conclut (on est en 75) : "BPD, qui a en commun avec moi le même chiffre marqué au fer rouge sur l'omoplate gauche et à qui une sorcière a prédit, dans un film de Guitry, qu'il mourrait le même jour que moi à une heure près."  

    Bernard Frank est mort voilà dix jours. Poirot Delpech est mort hier. Je ne sais pas s'il croyait aux sorcières. Mais je ne peux m'empêcher de penser que la sorcière de Guitry n'y est pas pour rien.

  • Le pain quotidien (daily pain)

    (courte note au réveil, la gueule enfarinée)

    Pendant un an nous avons vécu d’amour et d’eau fraîche.
    Puis vint le pain blanc, puis vainc le pain noir.
    Elle était ma mie. Aujourd’hui, petit à petit, les croûtes s’effacent.

  • Where do we go from here ?

    medium_stalker.jpgVu ce week-end « Stalker », d’Andrei Tarkovski.

    La jaquette du DVD était sobre : le Stalker, c’est le passeur qui emmène les hommes dans la Zone, ce no man’s land interdit d’où beaucoup ne sont jamais revenus, et où se trouve la « Chambre » où tous nos vœux sont exaucés.

    Stalker est un film soviétique qui aurait pu avoir Pink Floyd pour bande-son. C’est un film lent envoûtant, un film à voir seul. Ou à beaucoup, ce qui revient au même. Pour laisser les questions s’installer et laisser venir les réponses. Car c’est peu de dire que les personnages progressent lentement vers cette fameuse Chambre!

    Mais dans cette lenteur se cachait un message qui m’était destiné.

    Nous croyons tous tendre vers un but, mais au fond seul le chemin compte. Un chemin qui s’invente à coup de peurs et de hardiesses, avec des petits cailloux derrière nous et de grandes espérances au loin.

    Alors bizarrement j’ai pensé à ce blog, à mes hésitations sur le but que je pouvais lui donner, et j’ai compris qu’on s’en foutait. L’important c’est le chemin. Les rencontres qu’on y fait. Et peu importe où tout cela nous mène.

    Allez, c’est reparti !

  • Bernard Frank, haut et fort, 1975

    Je n’ai pas beaucoup lu Bernard Frank. Parfois l’intelligence se picore plus qu’elle ne se dévore.

    En recherchant dans ma bibliothèque ce matin j’ai trouvé ceci, écrit vers 1975. Pas ses lignes les plus fulgurantes, mais en attendant d’ouvrir ce deuxième étage elles m’ont semblé opportunes…

    « Il m’a semblé urgent de noter dans ce livre (…) ce qui me passe et repasse par la tête. J’en demande pardon à mes lecteurs qui seront en droit de se demander si ces histoires de famille les regardent.. Je compte sur leur indulgence. Si un critique (mais sur qui compter de nos jours ?) voulait bien leur expliquer qu’il s’agit là d’un procédé à la fois fatal et inattendu et qui va tout à fait dans le sens de mon œuvre et de la modernité, j’imagine même qu’ils y prendraient un plaisir certain. Je suis moins sûr de la bonne volonté de mon livre qui, comme tous les livres, lorsqu’on dérange ses petites habitudes, prend des airs de coq effarouché. Tant pis ! C’est mon désir qui compte et non le sérieux de sa démarche. »                    (Bernard Frank, Solde)

     
    Ouverture du deuxième étage vers le 13/11. D'ici là, open bar…