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  • A la ligne...

    Que restera-t-il de 2006 ?
    Une liberté conquise, quelques pages réussies, un point final.
    Puis quelques belles rencontres, des points de suspension et l’avenir qui s’éclaire.
    Comme une longue parenthèse qui se serait refermée, une nouvelle ph(r)ase qui commencerait - un chapitre, j’espère.

    Enfin quelques belles bulles, 2007 en majuscules.

    Qu’elle soit belle pour vous aussi, cette année, pleine de grandes joies et de petits plaisirs, et qu’on la finisse ensemble à fêter ou enterrer nos résolutions !

    A bientôt

    Bande-son : Septmbre, en attendant...

  • Aveu de faiblesse

    Mes amis, en vérité nous sommes bien peu de choses.
    Voici à peine 48 heures, j’ironisais sur les tribulations de l’internaute perdu sur la toile à la recherche des seins d’Ariane Machin. Et pas plus tard qu’hier soir, zou, je chevauchais allègrement mon Google en quête... du nom de la présentatrice du Journal de la Culture d’Arte. medium_elise_chassaing.jpg
    Elise Chassaing, donc.
    J’étais déjà tombé sous le charme il y a quelques mois, en la découvrant par hasard. Ce qui m’avait le plus intrigué, c’était cette application de bonne élève, ces hochements de tête un peu raides, ces gestes saccadés de la main droite qu’elle stoppait nets comme si elle n’osait pas vraiment, ce sourire tout en retenue. Une grâce encore enfermée dans une chrysalide appelée apprentissage.

    Hier soir, j’ai retrouvé Elise. Le sourire était plus franc mais restait cette irrésistible retenue, cette fraction de seconde avant de se tourner vers la bonne caméra qui la distinguent des froides professionnelles pour la faire exister réellement. J’ai tenté de deviner si elle s’impliquait dans le choix des sujets ou la rédaction des lancements, j’avais envie que oui mais comment sav... Bref ! Le diagnostic est limpide : nous sommes devant une forme primaire de cristallisation. Et c’est bon.

    Hier j’ai compris en souriant que je ne vaux guère mieux que toi, internaute anonyme. (enfin, si, quand je vois les messages minables que tu laisses sur des forums "spécialisés", je me dis que vraiment, hein, mais passons...)
    Mais surtout, hier soir je me suis souvenu de cette grande vérité.
    Oui, la demoiselle est jolie. Mais c’est la culture qui rend belle.

    Nous ne nous verrons pas ce soir, chère Elise. Je serai loin et la réalité reprend vite le dessus. Mais je vous remercie pour la leçon d’humilité. Et je vous dis à bientôt !

  • Cher internaute anonyme,

    Quand j’ai ouvert ce deuxième étage, je te l’avoue, je ne pensais pas que tu viendrais ici.
    Je ne t’ai jamais fermé la porte au nez, après tout c’est open bar, mais bon, je ne fais pas vraiment table d’hôtes et je n’avais pas cherché à figurer dans les guides touristiques. D’un autre côté, tu m’as toujours un peu fasciné. A force de lire chez d’autres le compte-rendu loufoque des requêtes Google qui t’avaient amené chez eux, je me suis dit que quand je serais grand moi aussi je t’accueillerais avec le sourire (en coin). Et voilà qu’en décembre tu es venu, me dit-on, sur la petite route escarpée qui mène de Google à chez moi. Alors je suis allé voir…

    Ce que j’apprends d’abord, c’est que tu es venu nombreux. Par (petites) centaines depuis novembre. C’est émouvant.
    Souvent c’est moi que tu cherchais – peut-être d’ailleurs lis-tu ces lignes, et je te salue.
    Parfois tu m’a pris pour un oracle : à plusieurs reprises, tu as tapé "président 2007", "générations mutantes" ou encore "pronostic présidentielle" et tu es tombé ici. J’en suis flatté.
    Un jour, très sérieux, tu as entré "devoir de pardon". Je te pardonne.
    A d’autres moments, tu avais surtout besoin de légèreté, alors tu tapais "bonnasse", "lucarne à blaireaux", "nique ta mère", "demoiselle mini-short"… Une fois même tu t’es égaré avec "mamie suce", mais au fond tu n’allais jamais très loin – comparé à ce que me racontent certains bloggers qui savent mettre des mots sur leur cul, tu étais bien sage, même pas drôle en fait.
    Et puis…

    Et puis il y a Ariane. Massenet. Tu sais, celle qui dans la lucarne passait pour une intello parce qu’elle faisait tandem avec Fogiel et que le contraste était mal réglé, celle qui voici deux semaines demandait à Villepin : "et Ségolène, sur dix vous lui mettez combien ?"
    Mais suis-je bête : évidemment que tu le sais puisque tu viens la chercher ici. Je ne sais pas comment le prendre, cher internaute anonyme, mais voilà ce que m’a dit Google sur toi hier soir : dans plus d’un tiers des cas (oui, plus de cent fois !) tu es tombé ici parce que tu avais tapé sur ton petit clavier "ariane massenet décolleté" ou une variante avec faute d’ortograf. Comme tu as dû être déçu ! Et pourtant chaque jour tu reviens, tu espères une photo sans doute. Ou mieux - une vidéo que tu pourrais mater peinard une fois les enfants couchés.
    Entre nous, t'es quand même un sacré blaireau, anonyme internaute. Moi aussi, parfois, mais quand même. Enfin, j’espère que tu feras mieux en janvier. En attendant, promis, je penserai à toi chaque fois que j’entendrai parler d’exception culturelle ou de grandeur de la France, tout ça...

    D’ailleurs, bientôt je te parlerai de Marie George Buffet. Je te préviens tout de suite, je ne mettrai aucune photo à poil. Allez, amuse-toi bien devant ton ordi, et à bientôt !

  • Noël au balcon...

    Pour Noël, j’ai demandé un Président de la République : ça fait longtemps que j’en avais envie – un vrai je veux dire, avec de l’honnêteté intellectuelle et de la hauteur de vue, un européen convaincu qui serait aussi convaincant, un Président qui saurait y faire et qui donnerait envie. 

    - Désolé, nous n’avons pas ça en stock, m’a répondu la Hotte-line.
    Je m’en doutais. Je m’y prends toujours trop tard.
    - Mais bien sûr, a continué la Voix, vous pouvez prendre le modèle standard, avec ses vêtements sur-mesure, sa trousse de maquillage et quatre discours de série : Il faut rassembler, Je veux une France forte, N’ayez pas peur et Vous êtes formidables.
    Et pour me prouver la qualité de sa came, elle m’a assuré que le produit cartonnait cet hiver, et que pour un euro de plus je pouvais prendre le pack Campagne, avec un journaliste qui demande "Que vous inspire le dernier sondage ?" quand on lui appuie sur la tête.

    - Et si je commande pour mai 2007 ? j’ai tenté.
    - Ah non Monsieur, a répondu la Voix. On n’en fait plus, des comme ça, en ce moment. Ça se vend pas.
    J’ai insisté, protesté, à l’autre bout du fil je sentais la Voix très agacée, il devait y avoir des clients en attente et la Mère Noël qui poussait au chiffre.
    - T’as qu’à l’écrire toi-même, ton Président !
    Et elle a raccroché.

  • Niquons, niquons (il en restera toujours quelque chose)

    Hier soir, je rentre de ma librairie, l’humeur vagabonde, mes cadeaux de Noël dans un grand sac.
    Tournant dans la rue L. je tombe sur deux lascars, genre trentaine abîmée, le QI bas et le verbe haut.
    Le plus petit des deux exprime une vive contrariété, manifestement consécutive à une interaction malheureuse.

    « L’enculé de sa race, j’lui nique sa mère »

    Il raconte sa mésaventure et je ne comprends rien. Et plus il parle, plus il gesticule. A son ton violent on peut se dire qu’il ne vaudrait mieux pas l’avoir en face de soi, surtout si on est un enculé de sa race, mais heureusement, je marche dans la même direction, et je suis de bonne humeur. La violence ne m’atteint pas.

    « J’te jure que si j’le r’trouve, ce bâtard de fils de pute… »

    Une jeune femme change de trottoir en pressant le pas. Moi, j’aurais plutôt envie de jouer au coach – genre analyse d’opportunités, culture de l’efficacité. Je m’approcherais tranquillement, imposerait le silence par la seule force de mon calme. Et je lui demanderais de me préciser ce qu’il ferait vraiment s’il retrouvait l’autre fils de pute : lui casser la gueule ? lui retourner sa baraque, avec sa mère dedans ? lui fracasser sa voiture ? lui voler son carnet de chèques ?
    Je cherche d’autres options mais déjà l’énervé livre sa réponse, méchant comme un rappeur en promo.

    « …J’lui nique sa mère mais grave ! »

    Alors je comprends : il ne fera rien. Rien du tout. L’autre enculé de sa race peut dormir tranquille, sa mère aussi.
    J’en ai connu des quintaux, des grandes gueules comme ça sur les terrains de foot des petites divisions d’Ile-de-France.
    Nique ta mère, c’est le vocabulaire de l’impuissance.
    Etonnant que j’aie mis si longtemps à comprendre ça.

    Ensuite je me suis dit que si je racontais cette histoire il faudrait une chute. Mais bon, le pauvre type vole déjà tellement bas… 

  • Belfast (and Furiously)

    medium_eureka_street.jpgJ’ai passé le week-end en Irlande du Nord.
    Dans mon canapé, dans mon bain, dans le métro, j’étais à Belfast.
    Jusqu’ici j’avais toujours détesté les commentaires convenus du style « le roman d’une ville » (vieux truc compassé d'auteur féru de style de littérateur onaniste). Mais là…

    Il  y a des personnages, du souffle, de l’humour, l’Histoire, la vie, la mort, de la sagesse et des pains dans la gueule, la vie quoi, de l'amour entre deux bières et un graffiti, quelques morceaux de bravoure et l’intelligence toujours, de la première à la dernière ligne.

    Bref ! D'autres vous feront de belles critiques de ce livre, je me contenterai de vous proposer un choix :
    - soit prendre un billet pour Belfast, humer la ville et prendre votre temps pour y lire « Eureka Street », de R. McLiam Wilson
    - soit foncer chez votre libraire pour voyager tout de suite.

    Et maintenant, mignonne, allons donc voir si les hérissons sont élégants…

  • Sans merci (ni pardon)

    Pour faire suite aux commentaires des notes précédentes, la courte anecdote de la semaine... Bon week-end!
     
    Dans la paisible queue du supermarché, j'ai fait tomber une pièce de monnaie.
    Devant moi, une quadragénaire un peu sèche mais très chic se baisse - gêné je voudrais génuflexer à mon tour, mais il est trop tard, elle est déjà presque au sol et je n'ai pas très envie de jouer à la pub Axe avec une voisine à tête de co-propriétaire.
    Elle ramasse la pièce... et tranquillement se plonge dans son sac à la recherche de son porte-monnaie. Je laisse passer quelques longs centièmes de seconde avant de réagir, Excusez-moi madame, mais en fait c'est moi qui... Alors elle me regarde, toutre pimpante, et dit "Ah pardon ça alors, comme ça m'arrive tout le temps... " Et elle me rend ma pièce comme si je venais de faire la manche.
    Parfois je me dis que les Mutants sont parmi nous.

  • Laissons la porte ouverte au débat

    Donc, il y a débat sur le pas de la porte.

    Et un débat, ça s'alimente.
    Donc, ce matin, j'ai pris mon cyber-cabas, ma souris et ma liste de mots-clés et je suis allé voir M. Google pour qu'il me donne quelques indications plus précises.
    Et le résultat des courses...

    1. Une stat sur la civilité
    Selon une étude Moser/Corroyer de 2002, 54% des individus tiennent la porte à la personne qui les suit à l'entrée d'un magasin.
    A noter la répartition par sexe : 64 % pour les hommes, 49% pour les femmes.

    2. Une stat internationale sur la politesse
    Non, ce n'est pas une blague, mais une étude "Reader's Digest" de 2006.
    Sur trois critères (en gros : tenir la porte / dire merci à la dame / ramasser les documents du Monsieur), les New-Yorkais seraient les plus polis, devant les habitants de Zurich, Toronto et Berlin. Les Parisiens arrivent au 19e rang, juste devant les Montréalais.
    Et les plus jeunes sont les plus courtois, dit l'étude.

    3. Une appréciation toute subjective
    Apparemment, la rébellion qui sourdait dans les coms de la note précédente semble avoir des racines profondes. Je croyais à quelques mouvements d'humeur mais non, c'est bien d'un vaste ras-le-bol qu'il s'agit contre "ces connards qui nous tiennent la porte et nous obligent à sprinter sur 50 mètres". Des petits plaisantins proposent même un logiciel "pour s'entraîner à tabasser les gens qui nous tiennent la porte".

    Diantre !

    Pendant ce temps-là, l'Amicale des indécrottables optimistes continue vaille que vaille de recruter.
    Malgré les pressions.
    Il y a une heure, arrêté au carrefour pour laisser passer une fourgonnette, je me suis fait chier sur la tête par un pigeon.
    Aucun homme ne m'avait jamais fait ça.