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  • Il est temps de rentrer, maintenant

    Le plaisir d’écrire ici revient, un peu – et avec lui celui d’écrire tout court (voire un peu plus long), ce qui est encore mieux. Autant dire que tous les espoirs sont permis pour, disons, 2014.

    En attendant, depuis septembre il y a plein de livres dont j’aurais aimé causer ici, et dont je n’ai pas dit un mot pour plein de mauvaises raisons :
       - parce que j’en avais déjà fait une chronique dans Standard ou ailleurs (et alors ?)
       - parce que j’avais placé mon énergie ailleurs – par exemple à battre des Indonésiens ou des Texans anonymes au poker (pauvre type)
      
    - parce que l’énergie manquait, ou l’angle d’attaque (voir plus haut)
    Bref ! Par acquit de conscience, et parce qu’il n’y a pas mieux que d’écrire pour se souvenir, rattrapons-nous vite fait.

    J’ai déjà causé ici de Maria Pourchet, de Jakuta Alikavazovic et d’Audur Olafsdottir (j’ai un faible pour les noms compliqués). Et je ne me suis pas précipité pour lire Jérôme Ferrari – c’était amusant, d’assister pour la 1e fois à une Course-aux-Prix où concourait un auteur dont j’avais vraiment aimé les précédents livres ; je lirai celui-là en son temps, au calme, loin de toute actualité. Quelques heures de plaisir qu’on se plaît à faire reculer, en quelque sorte.
    Mais parmi les livres dont on a peu entendu parler, il y avait quelques autres, tout de même, qui auraient mérité mieux :

    9782213629988-V.jpgA nous deux, Paris! de Benoît Duteurtre, par exemple. Une variation sur le thème classique de la montée à Paris du jeune provincial – un jeune musicien débarquant à la capitale en 1980, découvrant les clubs à la mode, la new wave, la cocaïne et Actuel, se laissant embarquer par une chanteuse à l’ego démesuré qui l’embauche comme larbin. Une histoire très 1980 et intemporelle à la fois, et la finesse de Duteurtre pour emballer le tout.

    titre_122.gifA propos de finesse, la vraie surprise de la rentrée, pour moi, aura été A travers les champs bleus, de Claire Keegan. C’est l’un des plaisirs qu’il peut y avoir à être chroniqueur littéraire (à temps très partiel) : jamais jusqu’ici je n’avais terminé de livre paru chez Sabine Wespieser, le titre et la 4e de couverture (entre phrases ciselées et inoubliables émotions de lecture) semblaient à l’opposé de ce qui peut m’attirer dans un roman, et pourtant dès la première nouvelle j’ai été happé. Voilà un talent anglo-saxon assez peu partagé chez nous : une écriture d’atmosphère où l’auteur ne cherche pas à décrire (une plaie française – j’y reviendrai un jour), mais utilise des verbes d’action pour faire sentir. Et donner envie, sans la moindre ficelle apparente, de tourner la page, simplement parce que dès les premières lignes, les personnages et les paysages existent. Lu, racheté, offert : mon libraire ne s’y est pas trompé, j’ai vu le livre en bonne place sur ses étagères l’autre jour. 

    En vrac, il y aurait aussi Réanimation, de Cécile Guilbert (une maladie soudaine vue par une proche ;: casse-gueule et réussi), Tartuffe au bordel d’Alain Paucard (une verve tendue contre la bêtise de l’abolition – très anar de droite, mais il faut bien reconnaître que les anars de droite sont souvent plus drôles et pas forcément moins pertinents que les militants de gauche), Le Conscrit de Martin Kohan (une nuit absurde dans le Buenos Aires de la dictature, à la recherche d’un médecin qui accepterait de répondre à une question brûlante : à partir de quel âge peut-on torturer les enfants ?). Et Gains, de Richard Powers : une fresque impressionnante sur la naissance d’une multinationale – voilà un type qui sait écrire sur l’entreprise, en évitant les postures et en travaillant, tout simplement… A se demander pourquoi l’auteur s’est cru obligé de doubler son histoire d’une "intrigue" contemporaine sans le moindre intérêt. Mais si vous acceptez de sauter des pages, il en reste 300 presque parfaites.

    … Et bien sûr, tout un lot de livres chiants, mal fichus, égotiques ou ne tenant pas la distance, qui ne méritent même pas qu’on les cite.

    A ce sujet, quand même, pour finir, une belle petite expérience : la lecture d’une bonne centaine de pages 111 de romans français de la Rentrée, à l’occasion d’un prix lancé pour rire avec quelques joyeux drilles. Je vous en parle une prochaine fois, peut-être, s’il reste quelqu’un de l’autre côté de l’écran en cette période de bûches.
    Allez, joyeux Noël.

  • Est-il jamais trop tard pour Avancer ?

    C’est donc l’histoire d’un premieroman sorti incognito chez Gallimard en septembre 2012. Enfin, quand je dis incognito, ce n’est pas tout à fait vrai : on me glisse dans l’oreillette qu’il s’est trouvé en septembre quelques pionniers pour en vanter les mérites, tandis que la moitié des livres sortis, paraît-il, n’auraient pas eu l’ombre d’un écho dans la presse.
    Mais vous aviez entendu parler, vous, de Maria Pourchet ?
    Pour être franc, moi, non. Mais alors pas du tout. J’ai entendu son nom fin novembre, par la bande, comme on dit, et la plus sûre des bandes puisque c’était celle de Décapage.

    Avancer, Maria pourchet, GallimardLe lendemain, je suis entré dans deux librairies : ah oui, on l’avait, m’a répondu le libraire à chaque fois, le nez dans sa base de données, mais on ne l’a pas recommandé. C’est ça aussi, être inconnu chez Gallimard : quand on achète votre livre, le libraire ne s’en rend pas compte, et hop, vous disparaissez des étalages. Mais j’avais vraiment du temps je suis opiniâtre, et j’ai fini par le trouver.
    Je l’ai commencé dans le métro, comme il se doit. Le début était un peu déroutant, mais au premier rire, page 21, ma voisine a penché la tête pour voir le titre. "Avancer", donc.

    Avancer, c’est tout ce que ne fait pas l’anti-héroïne, Victoria, qui regarde passer le monde depuis son balcon, persuadée qu’un grand destin l’attend quelque part (la Voie royale, qu’on lui avait promis avec son beau diplôme), mais qui ne fait absolument rien pour le provoquer. Il faut dire qu’elle a trouvé une bonne planque en se maquant avec un de ses anciens profs de fac, un sociologue en avance – L’un des rares à savoir que la sociologie n’existe pas, attendu que les gens mentent à l’enquêteur et sur les questionnaires, mettent les croix n’importe où.

    Sauf que bientôt, le prof en avance se retrouve avec la garde de deux jumeaux d’un premier mariage (un petit génie et une cruche absolue). Sauf que bientôt Victoria, pour payer les factures, doit travailler (aïe). On lui confie bientôt par piston une étude sur les utilisateurs de vélib’, et la voilà partie dans les rues de Paris, à se demander comment elle pourrait bidonner au mieux l’étude, élaborant des stratégies complexes pour réaliser ne serait-ce qu’un véritable entretien.

    A ce stade du résumé, je vous entends : "Ah oui, d’accord. Le thème du glandeur magnifique qu’un imprévu plonge dans la vraie vie. Je l’ai déjà lu dix fois". Mais si je vous demande un titre, un seul… hein ?

    (...)

    Eh oui, vous ne trouvez pas. Moi non plus, pour être franc. Je sais pourtant que j’en ai lu un paquet, mais aucun de mémorable. Entre ceux qui sont écrits avec les pieds parce que l’auteur a vraiment un poil dans la main, ceux qui prétendent délivrer un message (en général : le monde est pourri, l’entreprise c’est mal, la littérature c’est mieux, merci les gars) et les "générationnels" au style branché de presse magazine, ceux qui surnagent sont peu nombreux. Et souvent inégaux, à l'image du malin "Libre, seul et assoupi" de Romain Monnery, le seul dont je me rappelle la lecture (le final où le narrateur devient hôtesse au Salon de l'auto est épique). 

    Mais je digresse, pardon.
    Qu’a-t-il donc de plus que tous ces romans, ce "Avancer" ?
    A peu près tout.
    D’abord Maria Pourchet tient le rythme de bout en bout (c’est rare). Elle tient aussi le ton, léger et malicieux, d’une narratrice inconséquente (mais pas inconsistante) qui flotte au-dessus de sa propre histoire, avec cet infime décalage qui déforme la réalité juste ce qu’il faut pour la mettre à nu, et qui mène chacun des personnages au bout de sa logique. Qui mènera Victoria, par exemple, à monter un business avec les deux clochards du bas de la rue, au bord du grand trou d’un chantier de métro.
    Voilà qui suffirait à la sortir illico du lot des premiers romans de septembre. On pourrait invoquer Martin Page à son meilleur, ou le Pennac période Malaussène, mais l’essentiel n’est pas là.
    L’essentiel, c’est qu’on rit. Et attention : pas juste un sourire en coin au hasard d’un bon mot, non – du vrai comique de situation, tout en ironie et sans la moindre auto-complaisance. On ne rit pas grâce à l’auteur, on rit avec elle, et chacun sait qu’on se souvient mieux des rires partagés.

    … Bref !
    Deux jours plus tard, le rédac’chef de Standard me demande quel livre on pourrait bien mettre en avant pour le numéro de janvier, sachant que la rédaction commençait seulement à recevoir quelques livres de la rentrée à venir, j’ai levé le doigt au fond de la classe, et j’ai dit "Moi je sais ! On n’a qu’à parler de Maria Pourchet." Anticipant les objections (j’apprends un peu), j’ai avancé que certes le livre n’avait pas d’actu® (hou!) en janvier mais que les bons livres ne meurent pas, que bien peu d’autres en avaient parlé et qu’il serait tout à la gloire de Standard d’avoir été le premier à offrir un piédestal à Maria P., du haut duquel, etc.
    Bon, je n’ai peut-être pas exactement dit ça. En tout cas le rédac’chef, après avoir écouté poliment, m’a rétorqué que je pouvais me dispenser de la suite de la réunion et que je devrais lui copier cent fois Il est interdit de parler d’un livre de septembre au mois de janvier.

    Alors j’ai promis de me venger ici. Et je vous invite instamment à partager à cette vengeance. Lisez, riez, croissez et multipliez, satisfaits ou remboursés.

    On en reparle.

  • Sortir chez Gallimard ?

    Où l'on était parti pour parler d'un livre où le clavier nous aura échappé...

    images?q=tbn:ANd9GcQUhwelrLFjSatXUvxIScWVOpbzl_eQS87S_A6ArKBd0Bl53pj6Il faudrait faire un sondage, mais je suis prêt à parier que 80% de ceux qui mettent un roman dans une enveloppe pour un éditeur commencent par l’envoyer à Gallimard.
    On envoie mais on n’y croit pas vraiment, c’est un peu comme un rituel, allez hop, ça c’est fait, on connaît les chiffres, un sur mille, qu’ils disent, et puis parfois, le un sur mille, c’est vous.

    Parce que c’est bien vrai, que Gallimard publie des inconnus.
    Le problème, c’est qu’ils sont souvent condamnés à le rester.
    Mais n’incantons pas, et regardons la réalité en face. Mieux : imaginons.

    Admettons donc que ce soit vous, l’inconnu. Septembre, Gallimard et sa couverture chair, un bandeau peut-être (avec votre nom seulement, on se demande un peu pourquoi mais on vous dira que c’est la tradition, vous verrez, l’édition est pleine de traditions), la fierté, le tirage, la 4e de couverture (toujours un peu ratée chez Gallimard – une tradition aussi, sans doute), le service de presse…

    Ah oui, tiens, le service de presse. Si c’est votre premier roman vous serez sans doute impressionné: 300 exemplaires à envoyer partout, c'est un peu comme un tapis rouge. Un bureau, des piles de livres et café à volonté, le sourire de votre attachée de presse.
    Mais tout à votre excitation et à votre recherche désespérée d’originalité pour une dédicace à M. FigaroLittéraire qui vous revendra fissa à un libraire d’occasion, vous ne vous rendrez pas compte que dans le bureau d’à côté, une autre attachée de presse ne se contente pas d’envoyer des livres ; elle est en train d’appeler tout Paris au téléphone pour prévenir que, cette année, ce qui va marcher, c’est Truc et c’est Bidule. Et de fait, quand un mois plus tard paraissent les premiers articles "bientôt la rentrée" dans les gazettes officielles (une autre tradition), vous lirez : … et pour la rentrée, on annonce déjà un excellent Truc chez Gallimard – à suivre !
    Sauf que Truc, ce n’est pas vous. Vous ne le savez pas encore, votre livre n’est pas encore sorti et tout ou presque est déjà joué.

    Vous en doutez? Regardons. A chaque rentrée littéraire, Gallimard publie une douzaine de romans. Dans le lot, il y aura forcément quelques poids lourds : les incontournables (en vrac : Jauffret, Modiano, Djian, Jourde, Garcin…), les Zeller et les candidats officiels aux prixlittéraires (NDiaye, Audeguy, Sorman, Martinez…). Rien que d’y penser, vous comprenez que dans les librairies vos voisins de table risquent de vous faire un peu d’ombre. Quant aux critiques, n’en parlons pas : entre les amitiés, les affinités littéraires et le battage de l’attachée de presse du bureau d’à côté, les journaux ont déjà leur quota de Gallimard, et il leur faut aussi (reconnaissons-leur ce mérite) parler des petites maisons. Bref : peu de chances qu’on parle de vous.

    images?q=tbn:ANd9GcQEjDRxGhE5OePrV-NHXMdibCTaFszcN1Hl4b5hPi2w0G7qB3FVswEt pourtant, qu'on n'aille pas dire qu'on ne parle jamais des inconnus de Gallimard. A chaque rentrée, deux d'entre eux gagnent la tombola, et remportent un plan-média. A ma gauche : l’inconnu que Gallimard inscrit dans la Course-aux-Prix (Jenni l’an dernier, gagné, Bellanger cette année, perdu). A à ma droite, le bon client : un éditeur bien en cour flaire le coup médiatique et sort de son carnet d’adresses chapeau, une Antonia Kerr (c'est un exemple) dont un Beigbeder dira, par réflexe pavlovien, qu’elle est la nouvelle Sagan. Ou la nouvelle Lolita, pour les années paires.
    Je ne juge pas, hein. C’est le jeu.

    Mais ça n’est pas tombé sur vous. Dommage. Vous comprendrez bien assez vite que Gallimard a placé ses ressources ailleurs, que votre attachée de presse est dévouée mais que ce n’est pas elle qui décide des budgets et des priorités, vous quémanderez un café avec votre éditeur, mais il prépare déjà sa rentrée de janvier, votre fenêtre de tir est déjà passée. Désolé.
    Vous n’avez plus qu’à vous démerder tout seul. Si jamais, pour une raison ou pour une autre, vos ventes commencent à décoller, la Maison saura voler au secours de votre succès naissant. Sinon, bah, tant pis. Après tout c’est comme ça chez plein d’autres éditeurs : on lance quatre ou cinq romans sans trop les promouvoir, en se disant qu’il y en a bien un qui va marcher – sans qu’on sache jamais trop pourquoi.

    J’en ai vu passer pas mal, des auteurs comme ça, plutôt bons, tombés avec les honneurs dans les oubliettes de Gallimard. Tenez, rien que dans ma bibliothèque, qui est petite (je garde peu de livres, je les donne (ou je les prête mais c’est pareil)), je viens de retrouver Arnaud Oseredczuk (59 préludes à l’évidence) et Laurent Gautier (Notices, manuels techniques et modes d’emploi)… Vous avez déjà entendu parler d’eux ?
    Certains tiennent bon. Prenez Patrick Goujon a publié 4 romans dans la Blanche – vous avez déjà entendu parler de Patrick Goujon ? Je parie que non, et c’est bien dommage, ses livres sont excellents. Tous. Et Benjamin Berton, et Laura Alcoba...

    Je ne connais pas les chiffres de vente de ces livres, mais là encore, imaginons. Mettons 1000, 2000 ? Ce qui serait encourageant dans une petite maison (rappelons que les ventes moyennes d’un premier roman sont de l’ordre de 500 ex. On parle d’une économie quasi-associative, là) est forcément compris chez Gallimard comme un échec commercial. J’imagine qu’on doit aussi vous le faire sentir, dans les bureaux ou au téléphone, que le comptable est un peu déçu. Après ça, accrochez-vous pour écrire le deuxième.

    Bref ! Tout ça pour vous dire que j’avais envie de vous parler d’un roman sorti en septembre chez Gallimard. Un roman dont je n’ai entendu parler qu’il y a deux semaines – et pourtant, cette année, pour Standard, je m’étais penché sur la Rentrée plus que d’habitude. 
    Un roman frais, enthousiasmant, qui donne envie d’en lire d’autres et de se remettre à écrire.
    Un roman qui mériterait largement de passer l’hiver.

    Mais je suis déjà beaucoup trop long, là. On en cause la semaine prochaine. De toute façon, la rentrée étant officiellement déclarée fermée hormis pour les lauréats des prix, le livre n’est plus à quelques jours près.

    Allez, je sors.

  • Salut à toi,

    Salut à toi, petite merde, qui passais dans mon dos, hier après-midi, au Salon du livre jeunesse de Montreuil.

    C’était bien, ce Salon, hein ? Des livres partout, de la création, des couleurs, on aurait envie d’en acheter sur chaque stand. Sauf que ça coûte cher, forcément – c’est souvent ce qui se passe quand c’est beau.
    C’est peut-être pour ça que tu m’as piqué le sac dans lequel j’avais mis les miens, de livres. Tu sais, le grand sac rouge, au pied du stand du Diable Vauvert.
    Je dis ça, mais en fait je n’en sais rien. Peut-être que tu l’as pris par réflexe, parce qu’un sac que son propriétaire lâche des yeux, c’est fait pour être chourave. Ou alors c’était un pari, avec tes copains de classe. Ou alors tu es un peu plus pro que ça, tu pensais avoir un plan pour revendre et te faire un peu de thunes.
    Ça, je t’avoue, ça me ferait mal. Mais bon, maintenant que j’ai digéré un peu, j’ai envie de croire que c’était pour toi. Alors, imaginons.

    9782092532836.JPGDans le sac, tu trouveras Le livre qui fait aimer les livres même à ceux qui n’aiment pas lire ! Avoue que c’est ironique. Je n’avais pas l’intention de te l’offrir à toi, mais bon, qui sait, peut-être que ça t’ouvrira quelques perspectives. Et si jamais, tu n’auras qu’à t’inscrire à la bibliothèque – tu verras, c’est un endroit assez magique, où tu pourras lire gratuitement sans me donner envie de te fracasser la tête sur la rambarde de l’escalier.
    Mais je m’emporte, là. Il ne faut pas.

    84626100733850M.gifDans le sac, tu trouveras aussi C’est de l’eau, de David Foster Wallace. Je crains que ça ne te passe au-dessus, malheureusement. D’abord ce n’est pas vraiment de la littérature pour enfants (à supposer que tu en sois un) ; et puis surtout, c’est un livre qui exalte la bienveillance, l’amour de l’autre. Tu vois, rien que de penser à ce livre (tu as de la chance, le Diable est généreux et m’en a redonné un exemplaire), je me radoucis. Bref, je ne suis pas sûr que tu puisses comprendre, mais peut-être un jour, qui sait… On a le droit de croire aux miracles.

    saison.jpgMais j’imagine que tu auras d’abord regardé le plus grand des livres du sac. La saison des flèches, qu’il s’appelait. Je le sais parce que j’étais venu avec la grande Vlou, grande par le talent et la générosité, qui a tenu à me l’offrir à nouveau pour me consoler. Ce livre, tu vois, à la base je l’avais acheté pour mes neveux et nièces parce qu’il était beau, et drôle à la fois. L’histoire d’une famille qui achète sur Internet un Indien en canette. Une histoire gentiment absurde avec des dessins magnifiques.
    Qui sait, si tu l’ouvres, il t’ouvrira peut-être un peu les yeux, je suis persuadé que la beauté rend moins con.

    Si jamais ça t’arrive, écris-moi ici, ça me fera plaisir.

    En attendant, sache que (non sans dec t’as cliqué ?^ allez, salut)