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Lettres ouvertes - Page 4

  • Cher internaute anonyme (2),

    Google m’a parlé de toi, ce matin. Et franchement, je dois dire que tu progresses.
    Bien sûr, tu es toujours fasciné par les décolletés d’Ariane Massenet, bien sûr dans tes moments d’égarement tu rêves qu’Elise Chassaing ôte ici ses vêtements...
    Mais la plupart du temps c’est moi que tu cherches (salut) – ou alors des personnes de valeur : Laura Alcoba, Antoine Bello, Joy Sorman, Kallauze, Miss Belgique ou Anna Gavalda (cherchez l’intrus). Ça fait plaisir.

    Cela dit, je dois te l’avouer, j’étais presque déçu que jamais tu ne viennes m’amuser par de truculentes requêtes – de celles qui me feraient rire ou qui m’en apprendraient sur toi.
    Jusqu’à la semaine dernière.
    Tout a commencé gentiment avec ce "fond d’écran lapin" intrigant. Puis il y a eu "porno gratuit vieilles femmes avec jeunot", ma première vraie requête classée X, d’une classe folle.
    Ensuite tu t’es repris : "Sollers pile ou face", "Distributeur à café grand public" ou "Synonymes de niquer", c’était sympathique.
    Mais surtout, Google me dit qu’hier tu as tapé dans ton petit moteur : "Caroline truc". Je voudrais m’arrêter un instant sur cette requête : tu avais donc entendu parler d’une Caroline dont tu ne te souvenais plus du nom de famille ("mais si, tu sais, Caroline truc, là, celle qui...") et tu as vraiment cru que Google allait t’aider. Que Google était un nouveau dieu (il existe bien une Church of Google...).
    Allez, je suis sympa, je ne dirai pas aux lecteurs de ce blog combien de pages tu t’es tapé avant d’atterrir ici.
    Caroline Truc.

    En tout cas tu m’as bien fait rire, reviens ici quand tu veux, j’aurai peut-être un peu plus de temps pour m’occuper de toi.
    Cette semaine, par exemple. Parce que cette semaine, c’est Salon du livre, et que mon roman a enfin trouvé son titre. Je t’en reparlerai, si tu veux.
    Allez, allons voir ailleurs si le monde y est, et à bientôt !

  • Cher Jacques,

    Ah, c’était creux mais c’était presque beau, hier soir, ces "combats de ta vie" que tu poursuivras, nos suffrages que tu ne solliciteras plus (ce n’était pas ça, le combat de ta vie ?), cette France que tu aimes autant que tu nous aimes...

    En t’écoutant hier soir j’ai pensé à mes livres d’histoire quand j’étais enfant, tu sais, tous ces rois dont on voyait qu’ils étaient restés longtemps mais dont on se demandait ce qu’ils avaient fait.
    De toi, il restera peut-être une petite ligne pour signaler la fin du service militaire, ou pour souligner la fin d’une époque de faux monarques balayés par les nouveaux directeurs marketing.
    On se souviendra peut-être de l’Irak ou de tes mensonges, on se souviendra qu’on a voté pour toi après tes 19% au 1er tour, des journalistes complaisants écriront encore un peu sur le "mystère Chirac", quelques lobbies se souviendront que tu les a bien traités, puis les historiens feront le tri et il ne restera rien.

    Et les Wampas continueront de chanter Chirac en prison mais au fond on continuera à s’en foutre un peu, tu prendras juste tes petites affaires et tes frais de bouche et tu iras tranquillement finir de dépenser notre argent un peu partout dans le monde.

    Les Wampas, tiens : tu les as peut-être vus la semaine dernière sur France 3, à l’Eurovision. Après l’année dernière, j’avais enregistré l’émission. Imagine un peu : toute une nation conviée par SMS à élire son plus fier représentant devant l’Europe, quel programme exaltant !
    Je rigole, bien sûr, l’Eurovision a toujours été un spectacle désolant, au premier degré comme au second – aussi nul, tiens, que toi il y a un an dans cette minable émission TF1 où tu avais fait gagner le Non au référendum.
    J’ai passé la cassette en accéléré, j’ai pensé à toi un petit peu mais surtout à la campagne actuelle.
    Il y avait des similitudes troublantes.
    D’abord une vraie question sur la pré-sélection, on se demandait comment certains concurrents avaient pu recueillir 500 signatures. La faiblesse des programmes, ensuite, des commentateurs encore plus mauvais que les candidats et, paraît-il, un taux d’abstention record.

    Et pourtant, au bout du compte, cette lueur d’espoir : le peuple français dans sa sagesse a voté pour le seul candidat qui avait pensé à l’Europe en s’amusant en franglais.
    Comme quoi on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.

    Allez, Jacques, ne t’épuise pas trop dans tes combats, et bonne retraite.

  • Chère Marie-George,

    Donc, tu es candidate.
    (oui, je te tutoie, après tout on a fait campagne ensemble il y a dix ans, hein, et puis je t’aurais bien dit "vous" si tu avais représenté ces "collectifs" dont tu te serais bien réclamée, mais bon, non.)

    Jusqu’au dernier moment j’ai eu cet espoir absurde que tu ferais un geste historique et que tu t’effacerais pour laisser porter une voix nouvelle.
    Mais les petits calculs ont été les plus forts. Il fallait bien sauver les quelques strapontins qui restent au parti, hein ?
    J’ai lu quelques articles évoquant ta déclaration de candidature, je n’ai pas pu les finir. Un peu comme quand Hollande ou Villepin parlent à la radio, tu sais, cette impression d’impuissance, ces mots vidés de chair, ce discours qui glisse.

    Mais avant de me résoudre, je voulais te dire deux fois merci.

    Merci d’abord à la Ministre que tu fus, d’avoir montré que l’énergie des convictions pouvait encore soulever des collines. Je garde le souvenir de ta lutte antidopage.

    Merci aussi pour m’avoir convaincu lors du dernier référendum.
    Tu te souviens, comme la campagne était belle, comme on en parlait dans les cafés, comme la flamme qu’on croyait éteinte s’était vite rallumée ?
    Il était mauvais, ce texte, on avait furieusement envie de voter non. Et pas seulement pour dire merde, même si ça me démangeait. Mais mon petit doigt me commandait de voter oui. Parce qu’il fallait bien avancer un peu, même en biais.
    Et puis un jour, je t’ai entendue clamer que les peuples d’Europe allaient se lever. « Mais les Espagnols ont voté », a rétorqué la journaliste. Là, tu ne t’es pas démontée, tu as toisé la Chabot et tu lui as dit, en substance, qu’on finirait bien par déciller les yeux du peuple espagnol. Alors je t'ai bien regardée, Marie-George, je t'ai imaginée face au peuple espagnol et j’ai pris ma décision. Tu m’avais convaincu. Ce serait Oui.

    Ce jour de mai 2005, Marie-George, tu as fait gagner l’adulte réaliste que j'ai toujours tenu en bride. J’espère que dans les mois qui viennent tu sauras le provoquer un peu, ce réaliste malgré-lui, que toi ou d’autres saurez le titiller dans ses convictions pas drôles. Parce que juste derrière, l’idéaliste veille toujours. Il ne croit plus guère aux chimères, les gesticulations inutiles lui donnent des crampes, mais il n’en peut plus de rester assis. Et il sait qu’un jour viendra où il reprendra la main.

    Allez, adieu, Marie-George.
    Une autre fois, peut-être.

  • Cher internaute anonyme,

    Quand j’ai ouvert ce deuxième étage, je te l’avoue, je ne pensais pas que tu viendrais ici.
    Je ne t’ai jamais fermé la porte au nez, après tout c’est open bar, mais bon, je ne fais pas vraiment table d’hôtes et je n’avais pas cherché à figurer dans les guides touristiques. D’un autre côté, tu m’as toujours un peu fasciné. A force de lire chez d’autres le compte-rendu loufoque des requêtes Google qui t’avaient amené chez eux, je me suis dit que quand je serais grand moi aussi je t’accueillerais avec le sourire (en coin). Et voilà qu’en décembre tu es venu, me dit-on, sur la petite route escarpée qui mène de Google à chez moi. Alors je suis allé voir…

    Ce que j’apprends d’abord, c’est que tu es venu nombreux. Par (petites) centaines depuis novembre. C’est émouvant.
    Souvent c’est moi que tu cherchais – peut-être d’ailleurs lis-tu ces lignes, et je te salue.
    Parfois tu m’a pris pour un oracle : à plusieurs reprises, tu as tapé "président 2007", "générations mutantes" ou encore "pronostic présidentielle" et tu es tombé ici. J’en suis flatté.
    Un jour, très sérieux, tu as entré "devoir de pardon". Je te pardonne.
    A d’autres moments, tu avais surtout besoin de légèreté, alors tu tapais "bonnasse", "lucarne à blaireaux", "nique ta mère", "demoiselle mini-short"… Une fois même tu t’es égaré avec "mamie suce", mais au fond tu n’allais jamais très loin – comparé à ce que me racontent certains bloggers qui savent mettre des mots sur leur cul, tu étais bien sage, même pas drôle en fait.
    Et puis…

    Et puis il y a Ariane. Massenet. Tu sais, celle qui dans la lucarne passait pour une intello parce qu’elle faisait tandem avec Fogiel et que le contraste était mal réglé, celle qui voici deux semaines demandait à Villepin : "et Ségolène, sur dix vous lui mettez combien ?"
    Mais suis-je bête : évidemment que tu le sais puisque tu viens la chercher ici. Je ne sais pas comment le prendre, cher internaute anonyme, mais voilà ce que m’a dit Google sur toi hier soir : dans plus d’un tiers des cas (oui, plus de cent fois !) tu es tombé ici parce que tu avais tapé sur ton petit clavier "ariane massenet décolleté" ou une variante avec faute d’ortograf. Comme tu as dû être déçu ! Et pourtant chaque jour tu reviens, tu espères une photo sans doute. Ou mieux - une vidéo que tu pourrais mater peinard une fois les enfants couchés.
    Entre nous, t'es quand même un sacré blaireau, anonyme internaute. Moi aussi, parfois, mais quand même. Enfin, j’espère que tu feras mieux en janvier. En attendant, promis, je penserai à toi chaque fois que j’entendrai parler d’exception culturelle ou de grandeur de la France, tout ça...

    D’ailleurs, bientôt je te parlerai de Marie George Buffet. Je te préviens tout de suite, je ne mettrai aucune photo à poil. Allez, amuse-toi bien devant ton ordi, et à bientôt !