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  • Le Londres-Louxor

    londres-louxor.jpgJ'ai pas mal repensé à la caverne de Platon, ces derniers temps. Aux philosophes qui se trouvent très bien dedans et y restent ; à ceux qui en sortent mais ne savent pas y revenir ; aux cyniques qui nous y enferment ; et à ceux qui regardent dehors pour nous rapporter des images et donner envie de sortir.
    C'est assez confortable, au fond, d'écrire une histoire qui se passe dans la caverne : il y a les mots tout prêts pour ça, les techniques aussi, et un marché au bout. Décrire ce qui se passe dehors, évidemment, c'est plus compliqué. Alors on le transforme en histoires, comme sur les murs de la caverne, ou on se contente de petites touches, qui parfois font mouche. Et puis parfois, il y a les deux.

    Le Londres-Louxor, ça pourrait être juste une histoire d'amour, à Paris, entre un Suisse (le pays qui n'existe pas) et une Yougoslave (le pays qui n'existe plus).
    C'est aussi l'histoire d'un lieu imaginaire, un ancien cinéma des années 20 devenu repaire interlope où se retrouvent une diaspora, une héroïne hitchcockienne, quelques paumés et une belle disparue.
    En fait c'est tout ça, et plus encore.
    Jakuta Alikavazovic ressemble un peu à la Céline Minard du Dernier Monde, pour le mélange d'imagination foisonnante et d'intelligence du détail, mais en fait elle ressemble surtout à personne d'autre.
    Ici, l'autre jour, on se demandait comment retenir son nom. Vous n'aurez qu'à me demander, je l'ai noté pour attendre le suivant.

  • La vie est un magazine féminin

    , me dit une fille vue-à-la-tv. J'ai cru qu'elle parlait au second degré. Mais en creusant, en fait, non.

    caverne.jpgJ'ai repensé à Platon et à sa caverne. J'ai eu l'impression qu'à la direction des chaînes (bureau à droite au fond de la grotte) on avait placé des cerbères à l'entrée de la caverne, pour empêcher les gens de regarder dehors. Des fois que ça leur donnerait envie de sortir.

    Heureusement, dans le hall de la caverne, il y a un kiosque. Près de la caisse, on y trouve les magazines qui commentent la vie de la grotte avec leurs clichés pris au flash et savamment retouchés (je ne parle pas seulement des photos).
    Un peu derrière, il y a les guides de voyage : ceux que vous pouvez lire avant de sortir à l'air libre.

    Parmi ceux-là, il y a toujours Standard. Ce trimestre, Standard a regardé dans la grotte. On y trouve donc un dossier People, mais sans vedettes inside. Avec une double page sur Voltaire, parce que quand le rédac'chef m'a demandé si je m'y connaissais en people, c'est le seul nom qui me soit venu, et qu'il a dit banco. Hors dossier, ce numéro d'avril se découvre d'un fil et voyage de Téhéran à Hollywood et de Manille à Paris-rive-droite, avec toujours autant de choses à lire.
    Découvrir, par des chemins de traverse, les fleurs en bouton et les immortelles à redécouvrir, dit l'édito. Une belle profession de foi.

    A propos de fleurs, il y a aussi celles qu'on enferme dans des bocaux en commandant aux gens de s'extasier. Pour ça, il y a le dernier numéro de la revue Décapage, qui a commandé à quelques écrivains quelques pages sur Ce chef d'œuvre que je n'arrive pas à aimer.
    Iegor Gran s'y décomplexe de ne pas réussir à lire Ulysse. Joyce, "miroir aux alouettes pour attirer les pédants, les escrocs intellectuels et les étudiants en logorrhée". Merci M. Gran.
    Un peu plus loin, Xabi Molia démonte Le rivage des syrtes, et c'est bon.

    J'aurais pu boucler la boucle en allant voir Huit fois debout, du même Molia, mais devant moi les deux dernières places venaient d'être vendues. Du coup on a été s'allonger au bord de la Seine - ce genre de plaisir dont les magazines féminins parlent si peu. C'est ballot.

  • Voir Belleville et mourir

    Je n'étais pas trop là, ces derniers jours, j'étais en voyage. J'ai dilapidé une fortune à Manaus, Brésil, en 1912 (Milton Hatoum, Orphelins de l'Eldorado), j'ai lutté vainement contre le racisme à Durban, Afrique du Sud, en 2001 (Jeanne Favret Saada, Jeux d'ombres sur la scène de l'ONU (je vous en causerai)), je suis arrivé clandestinement à Paris, Mali, en 1990 (ça c'était pour Truc n°3, on en recause aussi). Et maintenant, je m'apprête à prendre le Londres-Louxor dont on m'a dit tant de bien.

    Entre temps, sur ma vieille télé, j'ai pu enfin regarder Belleville Story, d'Arnaud Malherbe. Je l'avais connu avec un excellent court-métrage, Dans leur peau. Cette fois, il passait au long, et sans sucre.
    J'avais raté la diffusion du film sur Arte, mais une cassette VHS m'attendait à mon retour de voyage. J'ai continué à voyager, d'ailleurs : jamais très loin de la station Belleville, mais j'y ai rencontré des prostituées d'Europe de l'Est, un Indien en taxiphone, des Africains en foyer, des Chinois en dortoir, d'autres en costard, arme au poing, et au milieu un p'tit gars du coin qui se démène bien sur un rythme haletant.
    Après le dernier plan sur les toits de Paris, France, j'ai laissé ma vieille télé se reposer un peu. Quand je l'ai retrouvée, hier, elle était morte. De sa belle mort. Avec, à jamais coincée à l'intérieur, la cassette de Belleville Story. Le rythme du film l'aura tué.

    Ou alors, elle venait d'apprendre qu'Alexandre Bompard serait nommé à la présidence de France Télévisions.

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    "[Le Londres-Louxor] se trouve non loin des Grands-Boulevards [...] dans un passage que peu connaissent mais où beaucoup se soulagent."
    (J. Alikavazovic, Le Londres-Louxor, p.1). Ca commence bien.

  • Chère Rachida,

    Je te rassure, je me fous pas mal des rumeurs, d'ailleurs je suis sûr que c'est même pas vrai que c'est toi qui l'a dit que Machine elle sort avec Machin, alors c'est dégueu que les copains de Nico ils disent que c'est toi.
    Tu verrais, Porte de Cignancourt, j'en ai vu se taper pour moins que ça.

    Je m'étais quand même pas mal amusé, la semaine dernière, d'apprendre qu'on te sucrait la voiture de fonction et les chauffeurs que Brice te prêtait.

    Et puis surtout, je me suis posé une question toute bête : qu'est-ce que tu foutais avec une voiture de fonction ??

    Mais sinon, continue, hein. Et tiens bon. La France et l'Europe ont trop besoin de toi.

  • Pour les titres,

    en général, je suis nul. Pour une fois, là, je crois que j'en tiens un.

    L'homme qui oubliait toujours quelque chose.

    Reste à trouver l'histoire.
    Au pire, j'en ferai une autobio.