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  • Une certaine vision de l'Europe

    L’an dernier, je m’étais amusé à regarder (en accéléré) l’Eurovision et la victoire historique des Finlandais velus sur la soupe pop mondialisée.
    Mais au fond, le meilleur moyen de tirer de vrais enseignements sur ce non-événement, c’est encore… de ne pas regarder.
    Car avec le recul apparaissent les évidences. Pas besoin d’écouter quoi que ce soit pour savoir que les Chypriotes votent pour les Grecs, les Bosniaques pour les Serbes et Norvégiens pour les Suédoises… L’Eurovision, ce n'est pas de la chanson (ça se saurait), c'est de la géopolitique.

    Les chiffres ne mentent pas. Pas la peine d’aller chercher très loin le bilan des années Chirac ! Il tient tout entier dans le tableau des résultats de l’Eurovision.  Souvenons-nous de ces discours enflammés, qui nous parlaient d’une France qui devait "tenir tout son rang sur la scène internationale", etc. Eh bien, voilà ce que ça donne...
    La "place de la France" ? Ben... Avant-dernière, comme l’an dernier.
    Et la "diplomatie Chirac", alors ? Elle a bien fonctionné avec Andorre (dont le Président français est aussi souverain). Sinon, les seuls pays à avoir nous donné quelques miettes sont l’Albanie, l’Arménie, l’Estonie et la Lituanie. Voilà donc ce qui reste de la francophonie !

    Oui vraiment il était temps d’avoir un de changer de Président. Malheureusement, les mêmes Français qui votent à l’Eurovision par SMS sur France 3 ont élu Nick Sarkozy, qui n’a pas rapporté le moindre point de Malte (premier camouflet), et qui s’accroche à ce sempiternel discours creux sur une France forte dans une Europe forte.

    Décidément, il serait temps de changer de disque.


  • Egalité des sexes (suite)

    "Je suis l’Envoyé spécial, l’Ambassadeur officiel des Dominants
    dans le monde fascinant de la Télévision Populaire."
      (Hors jeu, p. 53)

    medium_bimbo_intello.2.jpgEndemol est passé ici, cette semaine.
    Vous ne l’avez sans doute pas aperçu, il est juste venu déposer un petit spam tout merdeux, avec des fotes d’ortograf qui tachent, pour me fourguer l’adresse d’un site promouvant le jeu « Bimbos et intellos » - ce jeu si prometteur dont je parlais ici naguère.

    Curieux, j’ai mené ma petite enquête. Et j’ai fini par tomber sur ce bout de blog, à la fois passionnante plongée dans le petit milieu de la télé (des deux côtés de l’écran) et parfait résumé de ce que peut offrir Internet 2.0 (TM).
    Bon, j’imagine que vous travaillez et que vous n’avez sans doute pas le temps de vous farcir les quelque 400 commentaires de cette note, alors je vais vous raconter un peu.
    (Asseyez-vous tranquillement, je n’ai pas le temps de faire court, hop, on y va)

    Le 20 février, Julien F. raconte sur son blog qu’Endemol l’a contacté pour le casting d’un remake français de "The beauty and the Geek" - Bimbos et Intellos, donc. Julien est tenté, il se saoulerait bien au champ avec des bombasses (sic), mais d’un autre côté il mesure les risques à participer à une telle émission. Passer pour un con ou passer chez Cauet (oui, il y a une nuance), par exemple.
    Rien ou presque ne se passe pendant deux semaines, mais le 4 mars, soudain… Un candidat du jeu, répondant au doux nom de Cellobrutos, vient poster un commentaire. Il raconte quelques dessous du casting (le bordel ambiant, surtout). Le 8 mars, un autre candidat vient mettre son grain de poivre et étale ses doutes ("après tout, j’ai une copine", c'est ballot).
    Et c'est parti.

    Petit à petit, le tranquille blog de Julien se transforme en vaste forum où se rejoignent futurs candidats (et candidates), cyberbadauds ébaubis et contempteurs de la télé-réalité. Les commentaires se comptent maintenant en dizaines, le dialogue s’installe et, magie du 2.0, l’information se précise !
    Alors que la date fatidique du tournage se rapproche, on finit (entre autres) par comprendre que :
    - l’émission dispose d’un tout petit budget (en fait Endemol concentre ses moyens sur le futur Loft Story de TF1)
    - l’animateur est bidon (l’ancien « incroyable fiancé », pour ceux qui suivent)
    - l’horaire de diffusion sera tardif (et pan pour les rêves de gloire)
    - les teasers du programme sont déjà prêts : on y présente le jeu, en gros, comme la rencontre entre des mecs coincés pas beaux et des filles assez bonnes mais très connes.

    A partir du 20 mars le forum devient un véritable feuilleton. Une candidate étale ses doutes, et de tous côtés des commentateurs anonymes viennent jouer au Milou blanc (nivapacédésalos !) ou au Milou rouge (vazicékool) – on se demande d'ailleurs si parmi ces derniers ne se cacheraient pas des chiens d’Endemol chargés de ramener les brebis vers la prod.
    Finalement, la candidate renoncera - et un autre avec elle. En lisant, j’imaginais avec délectation les cheveux blancs des juniors d’Endemol balancés sur cette émission de troisième division, obligés de trouver en catastrophe des candidats et de confisquer le passeport des premiers pigeons (véridique) pour décourager les fuites. 

    Tout se calme fin mars, le temps du tournage de l’émission. Mais mi-avril, à leur retour, tout repart !
    Malheureusement, on le sait bien, les moments de grâce ne se retrouvent jamais, et la suite est décevante. Les langues se délient mais elles ont en bois - on apprend surtout que les candidats ont vécu "une merveilleuse aventure", etc.
    (cela dit, je les crois volontiers : deux semaines de colo en Tunisie avec des moniteurs résolus à arranger des plans cul avec des nanas bien gaulées, franchement, s’il n’y avait pas les caméras on s’en voudrait de refuser.)
    Puis quelques squatteurs viennent balancer des vannes douteuses, et le forum part en couille malgré la bonne volonté de Julien qui fait son stage de modérateur. Après 400 commentaires, tout se tasse, la vie reprend son cours.

    Entre temps, toutefois, on aura glané quelques infos. Que les candidats devront payer 20 000 euros s’ils révèlent le nom du vainqueur avant la diffusion du dernier épisode, par exemple. Ou qu’une couverture d’Entrevue, pour une petite minette qui rêve de gloire avec sa bouche en cœur et ses seins en poire, se négocie entre 2000 et 4000 €. 

    Fin du voyage, donc. Au fond le web 2.0, c’est comme dans la vie : vous allez dans une soirée chez un type sympa que vous ne connaissez pas, vous commencez à discuter avec vos voisins, la sauce prend bien, ça rigole, ça remet une tournée, la discussion s’emballe et d’autres gens viennent attirés par les rires… jusqu’à ce que deux ou trois relous un peu bourrés viennent casser l’ambiance. Mais entre temps quand même, on s’est bien amusé.

    (Et dire qu’avec ça on n’a toujours pas parlé de mon projet, Working girls & Chippendales.
    On va bien rire, cet été.)

    **************

    PS : au passage on apprend aussi que, lors du casting, les candidat(e)s ont passé une épreuve de culture G (G comme « générale », petit pervers, va).
    Parmi les questions, j’ai retenu celles-ci (je jure que je n’invente rien) :
    - Comment est morte Marie-Antoinette ?
    - Citez-moi les 7 continents
    - François Bayrou est-il de droite ou de gauche ?
    Franchement, à La Cible, il n’y avait pas de questions aussi compliquées.

     

  • Après l'amour

    medium_jeunesse_chinoise.jpgPour la beauté des scènes muettes quand nous sommes trop bavards.
    Pour le petit frisson de Tien An Men.
    Pour la force des scènes d’amour, et surtout…
    Pour ces plans magnifiques sur deux corps après l’amour.

    Une jeunesse chinoise  ne passe plus que dans quelques salles mais sans doute pour longtemps encore, celle d’hier était pleine, jusqu’au bout du générique en mandarin.
    Derrière nous, j’ai entendu une voix. Si les Chinois sont les futurs maîtres du monde, disait-elle, c’est beau de savoir qu’ils peuvent faire un film comme ça.
    D’ailleurs, il paraît qu’ils l’ont interdit.

  • Dépouillement

    medium_depouillement.jpgH+20 seulement, et hop, déjà les médias réécrivent déjà l’histoire en fonction du vainqueur.
    Alors vite avant quon ne tire la chasse d'eau des bilans vite faits deux petites réflexions, comme ça, parce que je ne l'ai pas lu ailleurs.

    1. La bonne nouvelle avec le score du Pen, ce n’était pas la fin des idées du FN. C’était la fin de l’anti-lepénisme, cette bonne conscience au goût de gloubiboulga qui a servi d’unique pensée à tout une génération de gauche aujourd’hui bien emmerdée.
    2. L’entre-deux-tours aura montré à quel point l’anti-sarkozysme est aussi contre-productif que l’anti-lepénisme (comme jadis l’anti-mitterrandisme, souvenons-nous, quand on disait que la France avait la droite la plus bête du monde).
    Bilan : on ne gagne jamais sur l’anti-truquisme, voilà la leçon. Ceci posé, maintenant on peut recommencer (enfin).

    *********

    Hier soir, pas envie d’entendre les discours, pas envie de voir des chiffres sur des écrans et des motos filmant un président. Le seule solution, c’était le dépouillement.

    Autour de la table, quatre citoyens lambda. Entre nous, deux cents bulletins, une règle du jeu et une même déception. Et l’envie, absurde mais forte, de compter un maximum de bulletins Royal tandis que la France en mouvement faisait déjà la fête à la Concorde avec Bigard et Mireille Mathieu.
    A quatre autour de la table, nous avons goûté ce cérémonial simple comme nous avions eu plaisir à faire la queue avant d’entendre « a voté ».
    Ce qui m’aura le plus frappé, c’est la facilité avec laquelle nous aurions pu tricher, ajouter quelques petits traits de plus dans la deuxième colonne. Dérisoire, bien sûr, mais ça aurait fait du bien. Eh bien non. Evidemment. Les petites gens sont des gens sérieux, nous avons honnêtement compté et recompté, signé les enveloppes et les bulletins nuls aux inscriptions rageuses.

    Résultat : Royal, 139 / Sarkozy, 56 / nuls, 5.
    Il semblerait que la reconquête commence par mon quartier.
    Je vais y faire un tour, je vous raconterai.

  • Humanité

    medium_darfour.2.jpg"Darfour", de Stéphanie Rivoal, vient de sortir au Cherche Midi.
    Stéphanie Rivoal, c’est une amie, donc je ne vais pas vous en parler avec des superlatifs – vous les trouverez entre les lignes.
    Soyons factuels, donc. En 2005, après 10 ans de banque d’affaires, Stéphanie s’est portée volontaire pour Action contre la Faim. On lui a proposé d’être chef de mission, elle a flippé, elle a dit oui. On lui a dit le Darfour, elle a flippé, elle est partie – à El Fasher, Nord-Darfour, camp de déplacés de 70 000 personnes.

    Là-bas elle a écrit - sur ce qu’elle faisait, sur ce qu’elle voyait. A distance elle nous faisait vivre les enfants malades, les autres qui sourient, l’administration de l’ONG, les négociations avec un chef rebelle qui sort son cahier David Beckham, l’eau qui manque, les distributions de nourriture et le "headcount" des bénéficiaires. On se sentait tout petits en lisant, mais ça nous donnait des forces. Elle prenait des photos, aussi, mais on ne les a vues qu’à son retour. 

    Rentrée à Paris, l’été dernier, elle avait déjà l’idée d’en faire un livre. Je l’ai aidée, un peu – ça m’a surtout permis de voir les photos, et de relire les textes. Souvent dans un livre de photos les textes ne sont que prétexte, là ils sont forts.
    Voilà. Je ne vous en dis pas plus, parce que c’est une amie et parce que son livre parle pour elle.
    (Si vous voulez, une interview complète de l'auteur, là.)
    Ça me fera plaisir si vous m’en donnez des nouvelles.

    (Et puis vous verrez, depuis le Darfour Sarkozy paraît tout petit)

  • Sale affiche mâle

    medium_hitcher.jpgNul doute que c'est une pure daube.
    Nul doute aussi que les quelques entertainés désoeuvrés qui iront le voir ne seront pas dupes.
    Mais quand même. Mai 2007, c'est (aussi) le mois où sur les murs de France il aura été écrit en gros :
    "Ne prenez JAMAIS d'auto-stoppeur".

    Il paraît que dimanche, on a le choix entre deux projets de société. 

  • Cher internaute anonyme (3)

    D’abord, je tiens à te féliciter. Tu es un peu obsédé, certes, mais fidèle. Et surtout, tu fais des progrès. Ariane Massenet et ses décolletés commencent à te lasser, je le vois bien. Ton goût s’affine. De plus en plus souvent tu viens ici pour trouver Elise Chassaing. Comme je te comprends ! Encore un effort, toutefois : cesse donc de la chercher nue, tu seras toujours déçu.
    Je veux te remercier, aussi : quand tu tapes Eliminations directes, tu me fais plaisir (la prochaine fois, tu taperas "Hors jeu" et je t’offrirai un livre, promis). Et quand tu cherches ici le taux de participation ce midi, le 22 avril, je suis flatté.

    La plupart du temps, bien sûr, c’est moi que tu cherches, hésitant un peu entre le nom de ce blog et mon vrai nom. Mais ce que j’ai fini par comprendre, cher internaute anonyme, avouons-le, c’est qu’en ce moment... tu te cherches un peu. Allez, ne le nie pas : quand tu tapes sur google (plusieurs fois) « un internaute », ne me dis pas que ce n’est pas toi que tu espères secrètement voir surgir de l’écran.
    Et il y a d’autres signes. Quand tu te mets à chercher des vulves paradoxales, par exemple (toujours mieux que blog vulves). Ou des sexes, toujours au pluriel. Un jour tu voudrais des bimbos, le lendemain des intellos, le lundi tu voudrais voir Eric Zemmour en coiffeur et le mardi tu réclames « quelque chose de soporifique » (tu n’as pas trouvé, j’espère)…

    Et puis, je voulais te dire...
    Je lis clair en toi, cher internaute anonyme. Depuis une semaine par exemple, tu as envie de niquer. Je comprends bien. Mais, entre nous, ce n’est pas en tapant « niquer » sur Google que tu vas y arriver. Je te le garantis.
    Allez, éteignons ces ordis, et allons en terrasse. Aujourd’hui c’est défilé. Bonne journée !

    Message perso : à toi, jeune farceur anonyme qui m’envoie des messages par requêtes google interposées, oui, tu m’as bien fait rire…