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  • Bien au chaud sous la couverture

    38e165b15fa3cd63722dab868f0802f5.jpg« Hors jeu » sortira donc le 24 août.

    De toute façon vous serez déçu de la couverture, m’avait assuré l’éditeur avec le sourire de celui qui en a vu d’autres (des couvertures, mais surtout des auteurs).
    En fait, non. Le rouge me plaît bien, le graphisme aussi, avec la reprise de ce « O » qui vient habilement casser le nom de l’auteur.

    Pour les impatients, le Dilettante a également mis en ligne en pdf les trois premiers chapitres du roman.
    J’ai une certaine tendresse pour le premier, écrit d’un jet voici 4 ans (et souvent réécrit depuis), et pour cette matinée où j’ai senti que quelque chose était en train de naître - une pulsion où je puiser ais l’énergie pour des moments plus difficiles... les chapitres 2 et 3, par exemple. Car s’il est une certitude, sur ce livre, c’est qu’il ne respecte pas les codes du premier roman : la fin est bien meilleure que le début.

    Dans quelques jours le livre partira à l’imprimerie, j’irai peut-être le voir naître, et ensuite…

    … Et ensuite, pour tout vous avouer, je n’en sais rien.
    Dans le vaste monde, j'apprendrai sur le tas, je jouerai le jeu de la rentrée comme un petit bleu enthousiaste – si des gens veulent bien jouer avec moi, bien sûr, parce que je ne suis pas le seul petit nouveau, dans l’école.
    Et ici ? Je vous parlerai un peu du livre, parce que quand même ça fait plaisir. Mais je le ferai sans doute au gré de mes humeurs plus que d’une hypothétique "actualité", peut-être tranquillement planqué dans les commentaires où il fait bon trinquer.
    Je n’ai pas ouvert ce blog comme un espace promotionnel, je ne voudrais surtout pas déroger à cette règle. Je n’ai pas mis un Stop pub sur ma boîte aux lettres pour finir par écrire en gras « achetez mon livre ». Il y a des endroits pour ça !

    Plus que quelques mois, donc.
    Mon petit doigt et mes deux pouces me disent qu’il risque d’être très long et très court, le temps avant le mois d’août… Nous verrons bien. L’important, c’est qu’il fasse beau, non ?

  • Libération par la face Cool

    Toutes les périodes importantes de nos vies s’incarnent dans un souvenir emblématique.
    Pour certains, c’est une photo qui vieillit dans un album ou sur une commode. Souvent, c’est une anecdote qu’on réinvente jusqu’à ce qu’elle devienne mythe. Il y a aussi les chansons, les livres et les films, que nos yeux et nos oreilles redécouvrent à chaque fois.
    Enfin, il y a les tableaux. Ceux qu’on a sous les yeux chaque jour et qui vieillissent avec nous.

    L’important dans une œuvre d’art, plus encore que dans un livre, c’est ce qu’on met dedans. Quant à savoir ce qui fait le coup de cœur… Autant ne même pas chercher à expliquer.

    Fin 2006, après le Dilettante et juste avant d’arrêter de travailler, j’ai voulu choisir mon souvenir.
    Il s’appelait "Cool", et il était signé Virginie Talavera.

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    J’ai découvert le blog de Virginie Talavera il y a presque deux ans (déjà!) alors qu’elle venait de larguer les amarres pour se lancer dans une carrière purement artistique.
    Elle y exposait ses premières ébauches, sa vision de la féminité, des dessins (j’espère avoir l’occasion de vous en reparler bientôt) et de loin en loin je prenais plaisir à suivre sa démarche – celle d’une libération personnelle, l’abandon progressif des autocensures pour accéder à une expression profonde.
    Le talent était évident, la volonté était farouche. Depuis longtemps je me disais que quand je serais prêt, je lui achèterais une toile.

    Quand elle a mis en vente son Cool, j’ai su que le moment était venu.  
    f41d568c52ff4225b27475c0f80f8e65.jpgMais je n’étais pas le seul, évidemment. Et juste au moment où j’allais me lancer dans les enchères, l’artiste souveraine a décidé de découper son tableau. Du Cool naissaient six « Pieces of Peace ». J’aurais bien acheté les six, mais finalement j’aime bien l’idée, assez romanesque, que quelque part dans le monde des inconnus possèdent un autre bout de ce tableau, et que l’artiste est la seule à savoir.
    Alors des deux têtes j’ai fait un diptyque.

    Depuis quelques jours, voilà enfin la toile encadrée, et accrochée. Mais l’histoire n’est pas finie. Il reste à trouver le mur qui saura mettre le tableau en valeur – le tableau, et tout ce qui va avec : le souvenir de la belle période qui aura précédé la sortie du roman ; et la volonté d’aller plus loin.
    Virginie, merci.

  • Asthmes

    da932d754737539d0c74c2be92a6ea6e.jpgIl y a les livres qui nous racontent une histoire et nous emmènent loin du quotidien. Et il y a ceux qui nous emmènent loin à l’intérieur, là où ça résonne.
    C’est une question de voix, je crois.

    "Chaque fois cependant elle y croyait un peu plus, s’imaginant que chaque homme rendait le suivant meilleur, mais finalement aucun homme ne lui en avait vraiment rappelé un autre, et il fallait toujours tout recommencer. Elle savait qu’un jour cela lui coûterait de n’avoir pas su attendre et espérer la transformation du feu en quelque chose de plus précieux, mais elle savait aussi que le feu se fait rare. Le mépriser, c’est toujours oublier que tout est compté, implacablement et minutieusement compté. Elle poursuivait donc, attentive aux hommes de côté, toujours là, tellement présents, des ombrages prometteurs."

    Ce n’est pas une voix qui nous appelle, elle n'use d'aucun procédé pour venir nous chercher mais quand dès la première page elle fait écho on sait qu’on va la suivre, d’une traite ou par petites touches. Alors on demande au monde de se taire pour pouvoir mieux écouter.
    Dans « Asthmes », Sophie Maurer prête sa voix à dix personnages – de la petite fille battue à l’octogénaire crépusculaire en passant par l’immigré de retour au village. « Dix personnages en quête de souffle », dit la quatrième de couverture, et c’est juste. Ce qui les relie, c’est le flux d’une matinée et toujours cette voix qui fait qu’on lit lentement, en prenant le temps d’aller chercher entre les lignes – le temps d’un souvenir, d’une ré-flexion, le temps parfois de se dire que tiens, on aurait aimé savoir dire ça comme ça.

    "Il descendit et reposa le mégaphone. Il n’avait plus de voix et c’était un jour sans houle. Rien ne se passerait. C’était comme ça au bout de trop d’actions, quand la fatigue coupait les jambes et que chacun ne venait plus que pour fumer debout dans la rue et avoir de la compagnie. C’était comme ça aussi quand on n’y croyait pas, qu’à quarante près un monde peut vaciller. Depuis longtemps il avait acquis le sens de la foule et ce matin, rien n’annonçait la contagion qui parfois transforme dix en cent et fait courir un vrai risque. Les hommes autour de lui semblaient simplement las et déroutés, mais il ne leur en voulait pas. Lui-même, il lui avait fallu du temps pour comprendre que la force de l’adversaire et le nombre ne sont rien, et que seule compte la distance entre l’ordre des choses et sa contre-proposition."

    Il y aurait eu d’autres extraits (voir ici, par exemple), mais à chacun sa résonance…

    Sophie Maurer parle doucement, mais elle parle fort.

  • La modernité…

    6d4a0f20831d73b2caa22729dd2ad778.jpg... est un concept à chier.

    Depuis une semaine, nos médias courtisans s’émerveillent de la « nouvelle modernité » de la présidence Sarkozy. Hum. Je ne voudrais pas faire mon râleur à deux sous, encore moins jouer à l'antisarkozyste primaire (le meilleur allié de la droite avec Ségolène R.), mais tout de même…

    1. Sur la politique. Le "dépoussiérage (réel) de la vie républicaine n’est jamais qu’un début de rattrapage (enfin) sur ce qui se fait partout ailleurs en Europe. Faut pas pousser.

    2. Sur l’image. Il me semble qu’au temps de Versailles déjà les courtisans pouvaient voir le roi faire caca au réveil ; alors un jogging après rasage, franchement… La seule modernité, c’est que les courtisans désormais ont des caméras reliées au bon peuple par de puissants tuyaux. C'est sûr que c'est un peu neuf, une présidence à la coule, mais de là à en faire tant de papiers...

    Parce que surtout, pendant que tout le monde s'ébaubit des images officielles, il n'y a plus personne pour regarder derrière. 

    (PS - Petit message pour toi, présentateur poussif sur Rance Inter à 7h ce matin : quand tu as prononcé les mots "le président Nicolas Sarkozy" en détachant soigneusement les syllabes, tu avais un sourire narquois au lèvres (tellement moderne, le deuxième degré) ou un début d’érection ? En tout cas, tu me dois une heure de sommeil.)

  • Strictement confidentiel

    e5c01432cee307e4b0375cf04e052729.jpgC’est une bande sympathique où les discussions peuvent s’éterniser sans jamais retomber.
    Et c’est toujours un plaisir particulier que de rejoindre une bande sympathique. Comme un bout de vie supplémentaire.

    Cette bande, c’est Strictement Confidentiel.

    Je les avais invités chez moi, un soir. et quand ils sont repartis, j’étais chez eux. Une des invitations les plus simples et les plus chaleureuses qui m’aient été faites : ils ne m’ont pas dit « tu seras notre bassiste », mais « viens faire un bœuf quand tu veux ».
    Et parce que qui propose un bœuf fait éclore un œuf, ma prochaine note, c’est là-bas que vous la trouverez. On y cause de littérature mondialisée, avec Murakami (mondial parce qu’universel) et McInerney (mondial parce qu’américain).
    D’ailleurs, elle est déjà là-bas.

    A bientôt.

  • Excusez-moi, je parlais tout seul

    … et j’ai essayé d’écrire un texte ici mais finalement non.
    La littérature de premier jet, c’est bien, à condition de viser la corbeille.

    Il n’avait rien de méchant, ce texte, il aurait très bien pu passer, certains l’auraient aimé peut-être mais ça m’aurait gêné.
    Alors j'ai cessé de faire l'autruche et je suis sorti voir le monde que j’avais un peu délaissé ces derniers temps. Il ne m’a fallu que quelques pas pour comprendre que le problème ne venait pas du texte.
    Je me sentais faux, voilà tout.

    Alors un concert, un petit foot, une nuit, un coup de fil… Il suffisait de secouer un peu tout ça et de laisser reposer pour tout remettre en place. Savoir que parfois il ne sert à rien de se forcer.
    Etre à la fois paresseux et impatient, ce n’est pas si facile.

    Après tout, et s’il me plaisait, à moi, que mai ne soit qu’une transition ?

  • Entre les lignes

    "Pas un jour sans une ligne", clament les littérateurs et les auteurs mondains. 

    Que vont-ils devenir ?
    Car des laboratoires espagnols, m’apprend Courrier international, testent actuellement un traitement de type vaccin contre la dépendance à la cocaïne.

    Un médicament anti-tabac serait aussi à l'étude, sur le même modèle. Des traitements, nous dit le journal, qui « bloquent dans le cerveau les sensations de plaisir que provoquent la nicotine et la cocaïne, comme de véritables vaccins antidépendance. »
    Ça ressemble à une bonne nouvelle. En fait, ça fait frémir.

  • Epreuves

    medium_corrections_auteur.jpgC’est une nouvelle épreuve que le seigneur le Dilettante m’envoie.
    Mieux que ça, même : un jeu d’épreuves. Les dernières, à relire.

    Un jeu ? Peut-être. Mais il n'y a pas plus sérieux que le jeu. Alors j’en ai porté, des corrections, dérisoires pour la plupart mais qui sur le moment semblaient essentielles – sans doute une illusion pour une dernière fois me sentir propriétaire d’un texte qui petit à petit ne m’appartient plus vraiment.

    Des corrections, donc, et des souvenirs. Se souvenir de l’endroit où a été écrit tel chapitre, du temps gaspillé sur celui-ci et du moment où celui-là, a jailli d’un trait. Se rappeler des petits bouts de vie réelle distillés un peu partout en comprenant que la seule vraie part autobiographique du roman restera invisible, que derrière le fil rouge inventé ce roman se cache l’histoire d’une libération, et que celle-là n’est pas finie.

    Des corrections, et des questions. Gagner trois pages, une dernière fois, pour alléger le tout. Se demander comment les gens liront tel ou tel passage (alors qu’au fond, la vraie question est de savoir s’il se trouvera des gens pour le lire), s’énerver encore sur un début écrit il y a trop longtemps et retrouver le sourire après 50 pages, retomber amoureux de cette héroïne entièrement inventée qui ne perdra jamais son charme. Se dire que, quand même..

    288 pages, format 140x205
    Sortie août 2007

    - Vous voudriez voir la couverture, hein ?
    - Ben… oui.
    Il a hésité, puis son œil s’est allumé.
    - Non, vous n’êtes pas prêt.

    La semaine prochaine, donc. Lentement, tout s’accélère.