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Second Flore - Page 28

  • Fashion Alert

    Après deux ans de reflux, on pensait qu’elles avaient enfin disparu. Mais les premiers froids de 2011 ont révélé leur verdict. Mardi soir, déjà, j’avais pressenti le pire. La journée d’hier l’a confirmé.
    Cette fois il n’y a plus de doute : les bottes cavalières au-dessus du jeans sont de retour.
    Et avec elle les pantalons super slim qui vont si bien à quelques-unes et qui font tant de tort à leurs copines.

    bottes2.jpg

    Est-il déjà trop tard ? Les bureaux de style ont rendu leurs conclusions il y a longtemps, Zara et H&M ont déjà commandé des tonnes de slim et de superslim, Elle et Grazia ont sans doute déjà bouclé leurs numéros spéciaux "Comment porter vos bottes cet hiver"… Mais qui sait, peut-être est-il encore temps de réagir ?
    C’est pourquoi ce matin, de ma modeste fenêtre sur rue, je voudrais lancer cet appel :

    Mesdames,
    De grâce (et je pèse ces mots), choisissez les bottes que vous voulez,
    mais laissez vos pantalons tomber élégamment dessus.
    Laissez les hommes se demander ce que vous portez aux pieds
    en regardant vos jambes.
    Ne soyez pas à la botte de quelques décideurs de mode.
    Osez le jeans qui vous va vraiment.
    Faites comme vous vous voulez.
    Occupy fashion.

    .
    Ah ! Ça va déjà mieux. Evidemment, cet appel est libre de droits. Si un blogueur / une blogueuse influent-e voulait s’en emparer, changer le texte, ajouter la photo parfaite et envahir les réseaux sociaux pour toucher les cœurs et les foules, qui sait, on pourrait pour la première fois inverser la tendance.

    Il n’est peut-être pas de fatalité.
    Et si tu veux me botter le cul, toi à qui les bottes vont si bien, tu peux aussi.

  • Nos ancêtres les kabyles

    Si je voulais montrer le cœur de Paris à un touriste de passage, je l’emmènerais peut-être métro Couronnes, entre Belleville et Ménilmontant, pour descendre ensemble la rue Jean-Pierre Timbaud.
    On y verrait des terrasses bondées de blancs très divers entre deux librairies arabes, je lui ferais sentir l’odeur de la shisha, on croiserait dans la rue des fêtards en route vers Oberkampf et des cousins palabrant devant une supérette. Un peu plus loin, les gars d’une revue branchée se réuniraient autour d’une platine vinyle en face d’un bar promettant la diffusion d’un match amical Algérie-Tunisie.
    Au coin de la rue Saint-Maur, marchant vers le nord, nous croiserions peut-être Hakim. En tout cas, on l’aurait croisé hier.

    Hakim est un de nos anciens élèves des cours d’alphabétisation. Pas le plus doué mais assurément le plus pointilleux d’entre eux – le seul qui n’osait pas lancer son stylo sur la feuille avant d’être sûr d’avoir la bonne réponse. Il se lançait rarement.
    Hakim qui parle un français encore hésitant et qui émaille ses phrases de "c’est à dire" et de "tu comprends ?" Hakim le kabyle qui est allé à l’école en Algérie jusqu’à la deuxième année, Hakim l’émigré arrivé en France il y a douze ans, désormais régularisé. Hakim le couvreur qui ne touche plus le chômage depuis un an mais qui refuse toujours les propositions de boulot mal payé – tu comprends, il y a vraiment des gens qui profitent. En attendant de retrouver la proposition qui correspondra à son expérience, il fait quelques missions d’intérim, et se demande s’il ne va pas se tourner vers la restauration. Mais la crise, tout ça – c’est-à-dire, vous voyez, cette année c’est difficile, plus encore que l’année avant, etc.
    Et ça ne s’annonce guère mieux l’année prochaine…
    « Eh oui, conclut Hakim. La France, c’est plus comme avant. »

  • Littérature-monde

    J'allais écrire quelque chose ici, si si, je te promets, mais finalement je suis sorti acheter une méthode d'espagnol.
    Bientôt le monde me paraîtra plus grand.

  • Cher internaute anonyme (eh oui, encore)

    Avant-hier, tu m’as demandé des nouvelles d’Elise Chassaing. Ah, Elise ! j’allais t’en parler l’autre jour, figure-toi. Je l’ai croisée par hasard à déjeuner, le mois dernier : j’étais chez moi, elle était sur Canal. Je le sais parce qu’Ali Baddou a dit son nom, et que la caméra s’est penchée sur elle plusieurs fois quand elle souriait, mais sourire elle ne faisait que ça, pendant que Nicolas Domenach parlait politique.
    J’ai laissé le poste allumé, elle n’est pas intervenue. Une fois, elle a ri. Le lendemain, j’y suis retourné : elle était à la même place, les autres parlaient et elles souriait. Je me suis demandé si c’était devenu son métier. J’aurais peut-être dû regarder l’émission jusqu’au bout, peut-être y avait-elle une chronique, mais on ne l’avait pas annoncée avant la coupure pub.
    Alors voilà : je suis désolé, je ne peux t’en dire plus. Sinon que sourire, c’est un métier.

    Mais ce n’est pas ça que tu me demandais : tu venais t’enquérir de la grossesse d’Elise. Là, j’avoue, tu me l’a appris. Et en effet, hier j’ai déjeuné chez Canal, c’est Pauline Lefevre qui faisait des yeux doux à la caméra. Elle a parlé, aussi.
    Maintenant que j'y pense, c’est peut-être pour ça qu’elle souriait, Elise. Une façon de dire Vos chroniques de l’air du temps, si vous saviez comme… Mais je brode, et je m'éloigne.
    Merci pour l’info, donc. Et surtout ne viens pas me demander qui est le père, tu as déjà perdu assez de temps sur les forums à t’interroger sur celui de la fille de Rachida Dati alors que tu n’en sais pas plus que moi, et qu’au fond, avoue-le, tu t’en fous tout autant.

    Cela dit, si c’est Elise, la fameuser ex que tu voulais récupérer l’autre fois, alors là viens, on va boire une bière.
    Allez, salut.

  • Cher internaute anonyme (8)

    Je ne t’écris pas beaucoup, en ce moment. Pour tout t’avouer, je te lis encore moins.
    Ne va pas croire pas que je t’oublie pour autant. Un jour, j’écrirai une histoire rien que pour toi. En attendant je prends de tes nouvelles de loin en loin – faut dire que tu ne changes pas beaucoup, hein.

    Pourquoi t’écrire aujourd’hui, alors ? Parce que je me fais du souci pour toi. Si, si, vraiment. Tu m’as l’air de passer un peu trop de temps sur la toile, et laisse-moi te dire : tu files un très mauvais coton.
    Ah, pourtant tu étais heureux et léger, cet été ! Quand tu venais me voir, c’était pour parler d’amour à l’hôtel (c’était bien?), de la touriste suédoise que draguais sur la plage ("je suis traduction en suédois", c’était mignon), de modèles nus, d’un beau piercing au nombril, de Fanny Salmeron et de livres à dédicacer. Tu as écrit sur ton ordi "pdf romantique", "Hymne à la résurrection" et "Récit d’un bel orgasme" et tu es tombé ici, on était bien, non ?

    J’aurais dû me méfier fin août quand tu m’as écrit "je fais ton confié un secré", mais j’étais un peu ailleurs, pardonne-moi.
    Parce qu'ensuite, ça a été de mal en pis. D’abord la rentrée et le retour de l’esprit de sérieux : tu m’interrogeais sur la litterature et la presse, sur les divisions littéraires, sur l'idée de dieu dans l'enquête de philippe claudel (c’était une blague?), tu te demandais comment écrire l’entreprise et comment briller dans les dîners ("arthur coach en culture générale?" - oublie).
    Tu as continué à me parler d’amour, évidemment, mais lentement je t’ai vu dériver vers les pulsions les plus triviales : tu m’as demandé des plans pour faire l’amour au téléphone (c’est triste), tu t’es braqué sur des "poils au nombril femme" (ça t’excite, vraiment ?) ou un "piercing nombril couleur armée"… Puis tu as sombré dans le sordide, de "putes de luxes jupes fendues" à "blog pute flore". Heureusement qu’on ne cause pas souvent de cul, tous les deux.

    Soit (j’allais écrire "Bref", comme d’hab, mais il paraît que c’est devenu tendance).
    Je me contentais de te plaindre à distance, jusqu’à ce que la semaine dernière enfin tu tombes le masque. Ça a commencé par un tout petit mot : "Les arbres sont nus". C’était tellement plus touchant que les femmes à poil de fin septembre.
    Et puis, hautetfort m’a prévenu. Il paraît que depuis deux semaines, tu passes souvent chez moi en venant de cette page :
    http://supporter-du-psg.com/comment-reconquerir-son-ex.html

    Il fallait me le dire !
    Je ne sais pas si j’aurais pu vraiment t’aider à la reconquérir, après tout je ne connais pas ton ex, mais j’aurais pu t'écouter, ou au moins te donner quelques conseils de base. D’abord en te disant que ce n’est pas dans un livre que tu la trouveras. Ou alors dans un roman – tu devrais essayer, ça donne de l’énergie, parfois. Ensuite je t’aurais bien suggéré de te désabonner du PSG. M’enfin, hein… Tu me raconteras.

  • Eternels recommencements

    Où l'on relit quelques classiques.

    C’est l’histoire d’un peuple exterminé qui par sa détermination reconquiert sa terre, noue une alliance avec l’Empire dominant du moment, installe des garnisons pour s’implanter en territoire ennemi et peupler le territoire de ses enfants.
    C’est l’histoire d’une armé qui combat les armées des royaumes voisins, conquiert Gaza et la fortifie avant de se battre contre les soulèvements violents de la population.
    Et des trahisons, et des vengeances, et des lieux saints souillés, etc.

    Il n’y manque que l’histoire de l’échange d’un soldat "retenu en otage" contre un millier de "prisonniers politiques". Peut-être parce qu’on n’est pas en 2000 mais vers –170, et qu’à l’époque ils n’avaient pas la télé.
    Pour le reste, c’est assez ressemblant.

    « Les ennemis des Juifs voulurent envahir le pays pour le ravager et porter la main sur leur sanctuaire. Alors Simon se leva et combattit pour sa nation (…) Il équipa les hommes de l’armée nationale et pourvut à leur solde. Il fortifia les villes de Judée et Bethsour, ville frontère qui était auparavant l’arsenal ennemi : il y mit une garnison de guerriers juifs. Il fortifia Joppé sur la mer, Gazara (…) ; il y installa des guerriers juifs et y entreposa tout ce qui était nécessaire à leur entretien.
    [Simon] réussit à extirper les païens du territoire ainsi que ceux qui étaient dans la Cité de David à Jérusalem, et où ils s’étaient fait une citadelle (…) Il installa en ce lieu des soldats juifs et le fortifia pour la sécurité du pays et de la ville, et il suréleva les murailles de Jérusalem. »
    (Ancien Testament, 1er Livre des Maccabées)

  • Hey toi, là

    « Le spectacle de cette agressivité me rend triste, au-delà de l’épuisement qu’elle suscite en moi. J’ai l’impression de voir de petits êtres grignotés par une chose qu’ils ne maîtrisent pas, qui s’impose à eux sans qu’ils s’en rendent compte et rejaillit sur tout ce qu’ils approchent, détenteurs malgré eux  d’une force de faible intensité mais qui, constamment exercée, finit par user tout ce qu’ils sont, tous ceux qu’ils côtoient »

    Aymeric Patricot – Autoportrait du professeur en territoire difficile, p. 39.

    Audrey P. ne s'y était pas trompée...

  • La manche, ou presque

    Aux Puces de Montreuil, hier soir, entre autres objets qui sentaient fort la dernière chance, un type étalait une guitare à une seule corde.

    Un peu plus tard, dans le métro, je suis tombé sur une affiche pour la « tournée mondiale » de Luce, ex-gagnante de la Nouvelle Star. En bas à droite, un bandeau annonçait : « Album toujours disponible ».
    Ils auraient écrit "Si, si, on vous jure, l’album existe, allez, soyez sympas" que ça ferait le même effet.

    Et hop, encore un pubard trahi par son inconscient - attention les gars, ça devient fréquent.

  • Olivia et moi

    Depuis Jules Joffrin j’étais serein avec mon livre et mon strapontin. Elle est montée à Abbesses, s’est assise à côté de moi. Tiens, Olivia Ruiz prend le métro, je me suis dit bêtement quand il m’a semblé la reconnaître. Puis je me suis souvenu que j’avais lu dans un journal aux infos capitales (peut-être à côté d'une pub Coca Light) qu’elle se ressourçait dans son village de Montmartre.

    Ensuite, j’ai du penser Eh dis-donc, je suis assis dans le métro à côté d’Olivia Ruiz, pas trop fort pour qu’elle n’entende pas, et pas un regarde de côté, T'as vu je suis assis à côté d’elle et je fais comme si de rien n’était Je suis vraiment un type formidable. Deux à trois secondes plus tard, la tête dans mon Megalopolis, j’ai réellement fait comme si de rien n’était, d’ailleurs il n’était rien.

    Et au moment de descendre à Saint-Georges je me suis rendu compte qu’elle était déjà sortie.

    Salut.