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Second Flore - Page 25

  • Oh! J'ai tant aimé votre livre... (etc.)

    Ainsi donc, hier soir, sans le savoir, j’ai passé une heure et demie à un mètre et demi de Jakuta Alikavazovic.
    Maintenant que je m’en rends compte, la frustration est intense.
    Cela dit, finalement, c’est peut-être mieux comme ça.
    Car si j’avais su…

    Si j’avais su, qui sait, je me serais peut-être contenté, dans le flot des conversations de la soirée, de lui dire bravo, et merci, glissant en passant (en toute discrétion) un petit mot improvisé sur le livre avant de disparaître (avec classe, of course).
    Alors peut-être nous aurions poursuivi (Vous partez si vite ?) et nous aurions parlé de Martin Page, d’encyclopédies et de pays qui n’existent plus – Et vous venez souvent, ici ?

    … Mais plus vraisemblablement, je n’aurais pas pu m’empêcher. De lui dire combien j’avais été soufflé par le Londres-Louxor, d’abord. Qu’en rentrant de voyage, fin août, j’avais appris qu’allait sortir La blonde et le bunker, et que ça m’avait un peu consolé d’être rentré.
    images?q=tbn:ANd9GcSX3Ak11EyfPBEcdUsrlH3ahEkKItbO3zJ7DqNsdI_HIcU9azvy4ABien sûr, je craignais que ce nouveau roman ne soit pas à la hauteur des souvenirs sublimés que je gardais du précédent - et me connaissant, j’aurais eu du mal à ne pas le dire. Mais je me serais empressé d’ajouter que sur ce point j’avais été rassuré dès les premières pages. Emporté dans mon élan, d’ailleurs, je n’aurais pas vu qu’elle cherchait désespérément quelqu’un à saluer dans la foule pour pouvoir se détacher de moi, alors j’aurais continué, maladroitement.
    J’aurais été maladroit, parce qu’on l’est toujours dans ces cas-là, mais aussi parce qu’il n’est pas facile d’en parler, de ce livre. C’est à la fois un roman noir, un livre d'atmosphère, un traité d’art et un jeu de piste, dont on tourne les pages un sourire admiratif au coin des lèvres, heureux de tomber dans les pièges tendus par l’auteur, suspendu dans le temps et l'espace.

    Elle m’aurait dit merci et rien d’autre, évidemment, car il y a rarement autre chose à dire, alors nous aurions partagé un bref silence un peu gêné, et quelqu’un enfin serait venu la délivrer.

    Autant dire que finalement, oui, c’est peut-être mieux comme ça.
    Je vous salue, Jakuta.

    .
    PS – comme J. Alikavazovic est à l’évidence une femme de goût, c’est dans un endroit singulier que je l’ai croisée. Le Thé des écrivains, qui vient d’ouvrir, accueillait une présentation du Roi pâle, de David Foster Wallace. Oui oui, lui-même. Un endroit où on aime les livres au point de ne pas les classer par ordre alphabétique, il faudra y retourner.

    PPS – à propos de Wallace, si vous êtes encore là, allez donc voir cette belle interview de son traducteur, Charles Recoursé. L’homme qui aura consacré 1200 heures à la traduction du Wallace, et peut-être autant (la marque des grands) à douter de son travail. Chapeau bas, visage pâle !

  • Des cheveux et des idées

    Chez mon coiffeur à 7 euros, les amis remplacent souvent la radio. Comme au bled, on trouve toujours, sur une chaise, un type qui a l’air d’attendre son tour mais qui se contente d’écouter le temps passer en parlant de la vie et de rien dans un arabe émaillé de français.

    Hier, ils étaient trois : le patron, un jeune coiffeur que je n’avais jamais vu, et l’ami-du-jour, la cinquantaine frisée. Le débat semblait animé. Dans le flot de la discussion, j’ai reconnu quelques mots égyptiens (vestiges en péril d’un vieux stage passé au Caire). Ça parlait de français, d’anglais, de touristes et de femmes – et surtout, on avait l’air d’échanger très sérieusement des arguments.

    Quand le jeune coiffeur en a fini avec son client, il est sorti fumer une cigarette.
    - Ah, les jeunes, a soupiré le gérant en se tournant vers l’ami-du-jour.
    J’ai esquissé un sourire. Dans le miroir le patron m’a regardé avec un point d’interrogation.
    - J’ai reconnu quelques mots d’Egyptien, j’ai dit comme pour m’excuser.
    - Ha ! m’a dit le patron en arabe et en souriant.
    Alors il m’a raconté l’histoire :

    - Ce jeune, là, c’est un Egyptien. Il est arrivé cet été, il ne parle pas un mot de français mais il a une copine, une Française. Alors il se demande s’il vaut mieux qu’il apprenne le français, pour la copine, ou l’anglais, parce que ça sert plus. Mon ami, là, lui conseille d’apprendre l’anglais mais moi je dis non, tu es en France tu dois apprendre le français, et pas seulement pour la copine ! Le français c’est pour la vie de tous les jours, pour les clients aussi, etc, vous voyez ? Mais ce n’est pas facile de les convaincre.

    Déjà le jeune coiffeur avait fini sa cigarette, sur le boulevard un autre client s’apprêtait à entrer.
    J’ai apporté tout mon soutien au patron, j’ai payé et salué la cantonade en Egyptien, et suis sorti avec un rayon de soleil sur la tête en guise de parapluie.

    images?q=tbn:ANd9GcSUKNrE30h4DKOuI4-_q5PU53X7IAaNKWL5U-UJHPLSyN-iwM_3En voilà, un roman que j’aurais envie d’écrire, j’ai pensé en sortant. Celui de ce jeune gars – la fuite d’Egypte, l’arrivée en France, la copine trouvée sans parler la langue, le boulot trouvé chez les Algériens, puis la progression, inch’allah, l’apprentissage du Français et la vie ici. Le roman du Salon, aussi. Un roman français contemporain, un vrai.

    Mais je sais bien que ce n’était qu’une diversion. Je commence à bien connaître le phénomène : dès que je tarde à me mettre à un roman, tout plein de nouvelles idées me viennent en tête sur lesquelles je prends des notes que je finis par perdre, en général. Une forme de procrastination active, une ruse de la paresse.

      .
    Cela dit, sur ce plan, un espoir est né.
    Vendredi dernier, un pique-nique au soleil, une amie, discussion sur les projets en cours, et soudain, au moment de rentrer, une idée qui s’invite – mais tu ne crois pas que… ? Une idée limpide, tellement simple, qui pourrait devenir un début de roman, un vrai. Le soir, l’envie d’écrire qui revient timidement, et qui se transforme en quelques notes griffonnées à la terrasse de la Timbale. Puis de nouveau le vide – le temps d’infuser, sans doute.

    Et la nuit dernière, pour la première fois depuis (très) longtemps, un réveil en pleine nuit, avec une idée en tête. On tourne autour de l’idée quelques secondes, on se dit qu’il faudra s’en souvenir au matin, mais elle reste là à tourner au-dessus du lit, alors on se relève, on allume la lampe, on agrippe un crayon et la première feuille qui passe, on écrit une phrase et déjà la suivante toque à la porte, on écrit plus vite pour suivre le rythme de la pensée, mal au poignet, les idées s’enchaînent, les phrases aussi, et les feuilles. Il y avait longtemps. Merci pour cette nuit, Eugénie.

  • United colors of Top50

    Dans l'allée centrale du Franprix, pâtes et sauces, une jeune beurette, une mère de famille africaine et un blanc-bec un peu blogueur remuent les lèvres en chantonnant tout bas. Regards qui se croisent, sourire, refrain, panier qui se remplit.

    Si vous tendez l'oreille, vous entendrez en fond sonore Roch Voisine, seul sur le sable et roch-voisine-helene-roch-voisine-bmg-.jpgles yeux dans l'eau, supplier Hélène de rester ici. Il a tant besoin d'une amie. 

    L'idée d'un livre qui s'intitulerait "Porte de Clignancourt" est revenue cette semaine ; je crois qu'il faut l'évacuer au plus vite.

  • La tête que je veux

    A côté de moi dans le bus, les visages ne mentent pas, c'est une mère et son ado de fils.
    Le dialogue est classique :
    - Allez, fais pas cette tête...
    - Je fais la tête que je veux!

    Mais c'est la mère qui vient de faire cette réponse.
    Salut gamin.

  • Où l’on retrouve momentanément le plaisir d’écrire une note de blog

    Oh si tu sais j’y ai pensé, à écrire ici. Et puis toujours une paresse, une excuse, un pas de temps, un tant pis, un oh et puis bon. Ensuite il y a eu l’été, un long voyage, un carnet à la main. Luxembourg – Leipzig – Cracovie – Zakopane - Eger – Budapest – Novi Sad – Belgrade – Skopje – Bitola – Athènes – Thessalonique – Ohrid – Cetinje – Kotor – Sarajevo – Ljubljana – Strasbourg – Paris, 7 500 km de routes de montagne, des paysages, des villes, des rencontres.

    Plusieurs fois j’ai pensé à envoyer une carte postale, mon stylo prenait des notes en imaginant qu’elles finiraient ici, mais je n’avais pas de clavier sous la main, et même plus de cybercafé (ils ont disparu des villes européennes plus vite encore que les cabines téléphoniques). Bien sûr je pourrais les envoyer depuis Paris, faire comme si, mais pour le réchauffé, allez savoir, je préfère le papier.

    En attendant, au milieu d’un mois à sillonner l’Europe, j’ai croisé deux aventurières. Sur un coup de tête, elles étaient parties pour Istanbul… en auto-stop. Au milieu de leur voyage, elles avaient envie de se poser ; je n’avais pas envie de rentrer. Nous avons bivouaqué sur les côtes du Monténégro – il y a pire. Sur la table, Sandra avait laissé un ordi, je m’en suis saisi. Une idée qui vient, des mots qui s’enchaînent, et hop, après 100 pages de carnet, le plaisir d’écrire un texte avec un début et une fin. Ça faisait longtemps.

    C’est là-bas que ça se passe.
    Suivez-les donc jusqu’à Istanbul, les ondes positives de ces petites Poucettes pénètrent en profondeur.

    Et à bientôt, qui sait.

  • Aventures en poucette(s)

    Dans les montagnes du Montenegro, on s'attend à trouver des vues à couper le souffle (il y en a), des chèvres en liberté (aussi)... On trouve aussi des aventurières en jupette. Aurélie et Sandra ne se connaissaient pas il y a deux mois et les voilà qui traversent l'Europe en autostop, de Nice à Istanbul. Elles se sont donné un surnom : les p'tites poucettes. Et tandis qu'elles partaient gravir une montagne elles m'avaient confié les clés de leur blog pour écrire la note du jour. Et hop. Bonne route !
     

    kotor, montenegro, poucettes… Toute la journée, j’avais traversé l’Albanie. J’avais doublé des camions, des charrettes, des Macédoniens, des vélos, des ânes, j’avais cherché mon chemin dans les embouteillages poussiéreux de Tirana, j’avais pris des auto-stoppeurs locaux qui s’appelaient Donald et ne parlaient pas un mot d’anglais. Puis j’ai passé la frontière du Montenegro, et échouant par hasard à Virpazar, je les ai vues : deux créatures sublimes qui se tournaient les pouces en buvant de l’eau plate avec leurs yeux pétillants.
    - Tu as la plus belle Clio de toute la région, tu nous emmènerais demain au Parc National ? Mais d’abord on a envie de ne rien faire, si ça te dit on peut le faire ensemble.
    Je n’ai pas eu le temps de dire oui que Sandra était déjà dans la voiture. Les Poucettes venaient d’entrer dans ma vie.

    Ensemble, nous avons vu ce que le pays peut offrir de meilleur : la vue plongeante sur la côte depuis le parc Lovcen, les treks en tongs et les routes à lacets, la Nuit blanche de Kotor (une ville entière transformée en night-club à ciel ouvert, techno Guetta et rock slave), les panoramas de Perast – le Montenegro, on trouve ça sublime ou on trouve ça beau, c’est une question de point de vue.

    Voyageuses et aventurières aguerries, Aurélie et Sandra m’ont aussi permis de découvrir ces facettes du pays qui souvent échappent aux touristes grégaires : les parkings qui se transforment en plage, les baignades improvisées devant une bouche d’égout non indiquée sur la carte, les salades de poulpe sans poulpe, tous ces plats aux noms exotiques qui se transforment invariablement en un steak 30% viande baignant dans l’huile accompagné de frites molles, un pique-nique à l’ombre d’une église au milieu des chatons errants et des abeilles voraces, les machos aux seins nus et les bimbos à talons compensés.

    Ces 48 heures de stop pause m’auront aussi permis de découvrir ce qui se cache derrière la plume alerte du blog des Poucettes. Il me faut ici dire au monde les conditions extrêmes dans lesquelles travaillent ces deux héroïnes des temps modernes : une connexion capricieuse, un clavier au e souffreteux, les photos qu’il faut sélectionner sans prévisualisation, les mâles locaux pleins de… disons de  sollicitude, qu’il faut éconduire sans trop les vexer, un soleil qui fait bouillir l’eau dans la voiture, les sms invasifs de l’opérateur local…

    Le quotidien des Poucettes, c’est aussi tout le charme et les vicissitudes de la vie à deux, avec son lot de surprises (Je t’avais prévenue que ma serviette bleue allait déteindre sur ta robe! / Non, pas la clim, ça tue les abeilles), de désaccords cinglants (Bien sûr que non, au whist on n’est pas obligé de couper / Hors de question qu’on s’installe ici, il y a trop d’abeilles) et de réconciliations désarmantes au son délicieux des Mariachattes.
    - Tu crois qu’elle est profonde, l’eau, là ?
    - Comme mon âme, poulette.
    - Ah oui, tiens, j’ai pied.

    Pendant ces 48 heures de pure aventure, nous avons aussi négocié en VO, hurlé du Goldman et de la pop serbe, pleuré sur Hardy et Reggiani, lu deux pages de L’Eloge des femmes mûres, monté des marches et descendu des bières, trinqué à la santé de Paulo Rumiz, rêvé d’un monde meilleur et d’amours simples et belles.

    Et il paraît qu’en plus de tout ça, Aurélie et Sandra parcourent l’Europe en autostop.
    Ces deux filles sont formidables.

    p'tites poucettes, caillou

    http://lesptitespoucettes.com/

  • Body-building

    Après le soleil frais de Vauvert, le retour à Paris sonnait comme une rentrée des classes, version cartable lourd et emploi du temps surchargé, et même pas les copains dans la même classe.

    aff.building.quadri150dpi-e03cbf62.pngEst-ce à cause de la solitude du freelance dans son programme alimentaire ? Est-ce parce qu’après les grands espaces j’étais prêt à retrouver l’atmosphère confinée des open-spaces ? En tout cas, quand une demoiselle théâtrale m’a proposé d’aller voir Building au théâtre Mouffetard, j’ai dit oui.

    Une comédie caustique et piquante sur le monde du travail, disait-elle. Mon premier mouvement était de fuir. Que ce soit en livre ou en film, tout ce qui touche à l’entreprise est quand même décevant neuf fois sur dix (on donnera 10/10 aux plasticiens, qui se croient souvent les plus malins quand leur pensée se limite en général à Le capitalisme c’est mal. Merci les gars).
    Sauf que là, surprise ! C’était bon. Très.
    Un début magistral où les cinq acteurs sont collés les uns aux autres dans le métro. Puis l’histoire prend, entre saynètes et fil rouge (l’ascenseur vers le 13e étage), avec changement de costumes et de décors en live pour que le rythme ne faiblisse jamais (comme dans le business, my friend) – et quelques personnages qui reviennent : la cadre en burnout, le coach gourou, l’hôtesse-en-chef et la petit jeune qui découvre… Et les pigeons qui régulièrement viennent s’écraser sur les baies vitrées du building de Consulting Conseil, l’entreprise qui conseille les conseillers. L’entreprise par la face absurde, après tout, c’est peut-être la meilleure voie pour accéder au dernier étage.
    On valide quand les acteurs jouent juste (parfois l’absurde et simplement réaliste), on rit de les voir exagérer, sans jamais dénoncer ni se moquer, en finesse – avec cette finesse suprême de savoir quand être bien lourd. Parce que la meilleure Défense, c’est l’attaque.
    Autour de nous quand la lumière s’est rallumée, les gens semblaient penser de même. Ils étaient nombreux, d'ailleurs, les gens - le théâtre Mouffetard était quasi plein. Et ça dure depuis plus d'un mois.
    Il vous reste deux semaines.

  • Bons baisers de Paris, France

    i-love-lille.jpgDepuis ma première bouffée de CO2 lundi sur le périph’, j’essaie de positiver en dressant la liste de toutes les bonnes raisons de revenir à Paris.

    1. Toi, toi, toi là bas (oui, toi), et bien sûr vous, vous, et vous – et toi que je ne connais pas encore
    2. Le bonheur simple d’une vie sans moustiques
    3. Pas besoin de faire 5 km à vélo pour aller chercher une baguette (quoique, c’était bien)
    4. … Non vraiment, sinon, je ne vois pas (mais si tu as une suggestion, vraiment, je suis preneur)

    5. Ah ! Si, tiens. Quand Ibrahim Maalouf joue, une seule fois, un Concerto (trompette orientale, choeur et orchestre) composé exprès pour un festival, c’est à St Denis. Et c’était bon, oui.
    En attendant le 24 au Parc Floral de Vincennes.

    Il y avait des caméras donc il devrait y avoir une vidéo bientôt, mais comme nous le disions avec des mamies énergiques dans le métro du retour, la musique classique c’est comme le rock, c’est en live que ça se vit…

    [insère ici la coda de ton choix]

  • Vauvert, Vauvert

    1006656-Provence-Alpes-C%C3%B4te_dAzur_la_Camargue.jpgLes vignes sont en fleurs, les abricotiers commencent à donner, dans les prés les juments veillent sur leurs poulains et les taureaux broutent paisiblement. Dans les marais les oiseaux chantent, le soir tombé les grenouilles se reproduisent bruyamment et les moustiques viennent toquer à la fenêtre. Que c'est bon.

    Pendant ce temps, au bourg, Gilbert Collard fait campagne au café. Marine a fait près de 40% au 1er tour, il est en terrain favorable. Il ne s’embarrasse même pas de réunions publiques et laisse les autres distribuer les tracts.

    240px-Razet_Face_Face.JPGDans les arènes, la course camarguaise est bon enfant, le taureau est la vraie vedette du spectacle. Après une heure presque bon enfant, l’un des taureaux rattrape un coureur en milieu de piste et le blesse. Tension dans les gradins, interruption d’une demi-heure, la buvette fait le plein. « C’est le règlement: tant que l’ambulance n’est pas revenue, on ne continue pas », m’explique mon voisin.

    Quelques jours plus tard, halte chez un viticulteur. Attaque franche et finale fruitée, plus complexe qu’il n’y paraît. Et un goût prononcé pour la politique.
    « Je vais vous dire pourquoi Sarkozy a été battu. Il avait promis la sécurité, mais pas la sécurité sur les routes, hein ! » Bonne blague, on trinque. « … Nous tout ce qu’on veut, c’est que les gris y viennent pas trop nous emmerder. »
    Et pourtant il en emploie, des gris. « Le problème, il est simple : les Français ne veulent plus travailler. » Bon, l’autre problème, c’est boivent de moins en moins, aussi. Pas simple.

    Pas si simple non plus, la politique locale. L’autre jour, par exemple, notre viticulteur a refusé de serrer la main de Collard.
    (parce qu’il est avocat)

    Au milieu de tout ça, allez savoir, j’ai choisi d’écrire des histoires d’oiseaux, de princesses et de fées. Et je ne suis pas pressé de revenir.
    Mais il faudra bien. Vous me raconterez, la capitale, tout ça.