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Second Flore - Page 31

  • Lyon-Châteauroux (carnet de route)

    Ah ! C’était un beau week-end.

    C’est une librairie modeste au premier abord, au cœur de la Guillotière, à Lyon. Une librairie toute jeune – pas même deux ans, l’âge où on apprend à marcher (je crois qu’elle marche déjà).

    Je suis arrivé en avance. Je pensais faire un tour dans le quartier mais il était désert ; le sourire de Sylvain, le libraire, a fait le reste. Il a ouvert une porte au fond de sa librairie, c’est là que ça va se passer, il y avait là une trentaine de chaises, et la table basse derrière laquelle lui et moi nous installerions. J’ai quelques habitués qui devraient venir, m’a-t-il dit, mais on m’a déjà fait le coup quelques fois à Paris, j’avoue que je craignais le pire. Plus il y a de chaises, plus le vide paraît grand. Sylvain, lui, avait l’air confiant.

    Il m’a raconté l’histoire de sa librairie, nous avons causé alphabétisation, coquilles et édition. Nous avons parlé aussi des façons d’écrire, des écrivains qu’il avait reçus, de ceux qu’il rêvait d’inviter. Nous avons évoqué les livres comme des vins : Echenoz en petit vin fruité, parfait au goût mais qui s’arrête net au palais (et vers lequel on revient volontiers, pour la soif) ; et d’autres, âpres à l’attaque mais complexes à souhait, et d’une magistrale longueur en bouche. Un exemple ? "Où j’ai laissé mon âme" de Jérôme Ferrari, que je venais de voir en bonne place dans la réserve. Sans réserve le libraire m’a illico conseillé, du même auteur, Un dieu un animal. J’ai tenu à acheter le livre ici, en souvenir – c’est une partie méconnue du plaisir de lire, la façon dont un livre est venu à nous. On y reviendra.

    Il était 19h30, Sylvain a entrouvert la porte de l'arrière-salle. Derrière ils étaient plus de trente, venus pour le thème ou sur la foi de leur libraire. Et l’échange fut long, et la soirée fut belle. On en retiendra les rencontres, évidemment, et la chair de poule que Sylvain m’a donné en lisant le chapitre sur Philomène. On n’en dira pas plus, par pudeur. Mais on n’oubliera rien.

    On aura même envie de se souvenir de la suite.
    (J’ai pris ma voiture exprès. Vous montez ?)

    Le vendredi, traversée sous le soleil de la France du Centre, de Lyon à Châteauroux. L’arrière-pays lyonnais et ses villages méconnus à flanc de collines, une pause déjeuner qui s’étire dans la langueur de Roanne, la ville où les feux rouges durent plus longtemps. Un détour imprévu par Le Crozet, village médiéval au donjon dominant la vallée. Quelques emplettes à St-Pourçain. Les berges du Cher à Saint-Amand… Une nuit à l’abbaye chez le fondateur d’un futur courant littéraire (rappelle-toi, Erwan : le mouvement d’abord, le projet ensuite).
    Puis enfin le salon de Châteauroux, colonie de vacances pour adultes avec son lot de rencontres, de part et d’autre des stands… Mais cela, le sieur Larher vous le narrera bien mieux que moi.

    J’ai presque envie de dire Vive la France, tenez.
    Et merci Lyon.

  • Times New Roman (en passant)

    978-2-84263-669-2.jpg&tx=130&ty=200Quand je disais que la période n’était pas au roman, ce n’est pas complètement vrai… Je m’en voudrais de ne pas parler de La Gueule de l’Emploi, de Vincent Wackenheim. Sept chômeurs d’un groupe d’Activation-Motivation, groupe cadres sup tendance seniors, montant une série d’arnaque avec le kebab d’en-bas comme couverture…
    Le contenu serait difficile à résumer – disons qu’il y a là du guignol, de l’humour en coin, du fin et du gras. Deux fois, dans le métro, j’ai vu un quidam pencher la tête pour tenter de voir le titre de ce livre qui me faisait sourire. L’humour Dilettante est décidément parfait les jours de pluie.
    Les autres jours aussi, sans doute, mais j’ai eu peu l’occasion d’essayer.

    Et sur ce me voici sur le départ pour un avant-goût de Tour de France.
    Lyonnaise, Lyonnais, si jamais, on pourrait se voir ce soir, à la Guillotière B.a.-ba aura Voie aux Chapitres.
    Et ce week-end, après quelques haltes champêtres à St Pourçain ou Issoudun, en route pour le Salon de Châteauroux.
    Parce qu’il n’y a pas que les livres qui voyagent…

    Prenez du care, comme dirait Martine, et à bientôt.

  • De l'écriture et de quelques petits riens (Décapage)

    J’ai acheté une demi-douzaine de livres au Salon l’autre jour, mais rien à faire, la période n’est pas au roman. Pas la peine de lutter ou de se forcer, cela reviendra, avec l’écriture sans doute, quand après m’être découvert d’un fil je pourrai faire ce qu’il me plaît.

    Il y a toujours un temps avant l’écriture d’un livre où il faut retrouver cet espace intérieur où l’écriture se joue entre soi et soi. (L. Mauvignier)

    Alors je lis les incontournables - Courrier International, Le Canard Enchaîné pour pleurer sur le monde et XXI pour retrouver l’espoir.
    Et puis, Décapage. Je n’ai jamais pu tenir plus de cinq pages d’une revue littéraire, et voilà presque cinq ans que Décapage ne me déçoit pas.

    DKPG_43_COVER_WEB.jpgEn cinq ans, la revue a pas mal changé, son nombre de page a gonflé, son prix aussi, mais l’esprit est resté le même : de l’intelligence sans esprit de sérieux, de l’humour en passant, du décalé sans recherche de décalage. Et parfois, quelques moments de grâce pure.
    Le texte de Dominique Noguez prenant la défense de François-Marie Banier, à lui seul, vaudrait les 12 euros de la revue. Mais il y a aussi la nouvelle de Mathieu Tavard, une lettre d’amour de Schopenauer à une étudiante qui lui préfère cet abruti qui fait le plein dans la salle d’à côté (Hegel), toutes ces petites brèves dans les coins (oui, X., il y a aussi des dessins).
    Et encore, je n’ai pas fini. Hier soir, tard, j’ai attaqué le gros morceau de la revue – 30 pages de "panoplie littéraire" sur Laurent Mauvignier. Je sais, heureux lecteur, fière lectrice : dit comme ça, ce n’est pas très sexy. Même si vous aimez Laurent Mauvignier (salut à toi, amie Des Hommes). Personnellement, d’ailleurs, je ne dirais pas ça. J’ai ouvert naguère deux livres de lui, dont Apprendre à finir, et je n’ai jamais terminé. Mais après tout, me disais-je, pourquoi pas. A la première page du dossier, j’ai lu cette phrase : « Que peut la littérature dans notre monde est l’une des seules questions qui me semblent pertinentes à l’heure actuelle. » J’ai pensé que sans trop d’efforts on pourrait en trouver un petit million, de questions plus pertinentes, et j’ai envisagé d’éteindre la lumière. Finalement ces trente pages m’ont conduit après 2h du matin. Comme quoi, hein, quand les choses sont bien faites. Et puis, c’est très étonnant de me découvrir tant de points communs – sur le choix des sujets, la place du lecteur, les pudeurs, les carnets et l’ordinateur – avec un auteur avec qui je pensais partager si peu.
    Conclusion : je retenterai un Mauvignier, quand l’heure du roman aura de nouveau sonné. Et si quelqu’un, après cette petite page de pub gratuite, s’en allait en librairie découvrir Décapage, j’en serais tout heureux. On peut rêver, après tout.

  • Rien d'illégal

    … Et pendant ce temps, les petites affaires continuent. Trois eurodéputés viennent de se faire prendre la main dans le sac par le Sunday Times : des journalistes se sont fait passer pour des lobbyistes, et ont obtenu sans problème (pour quelques milliers d’euros, une paille) des amendements sur-mesure.

    Bien sûr, ce ne sont pas des Français. Se gaver impunément, à l’ancienne ou en mode décomplexés, ce n’est pas par chez nous qu’on ferait ça, n’est-ce pas. Si nos patrons sont les mieux payés en Europe, c’est parce qu’ils sont les meilleurs, voilà tout.

    Bon, évidemment, ça donne envie de faire mal. Surtout quand on entend l’ex vice-premier ministre roumain (un grand homme d’Etat) assurer qu’il n’a rien fait d’illégal. Voilà donc la nouvelle défense, tellement classe, de la classe dominante prise en flagrant délit de corruption ordinaire.
    Jean-François Copé arrondit ses fins d’année dans un cabinet d’avocats d’affaire ? "Rien d’illégal".
    Eric et Florence Woerth et leurs petits arrangements entre amis des courses et de la cosmétique ? "Rien d’illégal".
    Michèle Alliot-Marie et ses vacances en Tunisie ? "Rien d’illégal". Rien d’illégal non plus à mentir effrontément sur les plateaux télé, d’ailleurs.
    De la part de types qui font et votent les lois, c’est presque beau.

    (ah tiens, autre exemple : Estrosi logeant sa fille dans un appartement payé par le ministère, ça n’avait "rien d’illégal" non plus. En revanche, si vous êtes obligé de vivre sous une tente parce que l’immobilier spécule et qu’on ne construit toujours pas de logements, maintenant, c’est illégal. Non mais.)

    Au fond, le bel esprit du foot pro règne désormais sur la politique : je te tire le maillot allègrement - si l’arbitre n’a pas sifflé, c’est qu’il n’y a pas faute. Et si l’arbitre siffle, mon entraîneur me défendra sans doute en disant que ne pas faire faute aurait été une faute professionnelle.

    Parce qu’on imagine bien qu’il ne leur arrivera pas grand’chose de grave, à ces trois eurodéputés. Pas plus qu’aux trois anciens ministres anglais qui s’étaient fait choper tout pareil en caméra cachée.
    De nos jours, on fait si facilement commerce de son carnet d’adresses – surtout quand il contient des noms très utiles de gens bien peu regardants et trop peu regardés.

    On aimerait tant qu’un Libé ou un Monde puisse faire la même chose par chez nous. On choperait un représentant du peuple vendu à l’industrie pharmaceutique, à celle des jeux ou des caméras de surveillance, on refrénerait nos envies de pendaison mais on organiserait leur ruine et on les condamnerait à des travaux d’intérêt général.
    On peut rêver.

  • Salon du l'ivre

    Dans le Libé spécial Salon du Livre, Eric Chevillard se demande pourquoi si peu d’écrivains ont un blog. Franchement, la question importe assez peu, mais si on devait retenir qu’une raison technique, ce serait celle-ci : on perd si facilement ses carnets – ou alors, on n’arrive même plus à se relire… a minima, le blog est un lieu d’expérience ET un espace de stockage. Si on y ajoute quelques jolis échanges, franchement, pourquoi se priver.
    Comme ça par exemple que je peux me souvenir de ce que je disais du Salon en 2006, du temps où Eric Chevillard lui-même n’avait pas de blog.

    Hier soir, je m’étais promis de n’y faire qu’un tour, histoire de saluer quelques têtes et le stand du Dilettante. Pour son Vouvray (qui reste, de très très loin, ce qui se fait de meilleur sur un Salon du livre). Et pour la conversation des gens qu’on y croise.
    C’est très étrange, sinon, de se balader un soir d’inauguration, alors qu’on se promet de ne rester qu’une heure. Parce que c’est là, bien sûr, qu’on croise lui, puis elle, puis untel qui, bien sûr, nous donne rendez-vous au Diable Vauvert pour un pastis. On dit que non, qu’on reviendra le lendemain, mais bien sûr on finit par y aller, au Diable.
    Ah oui, au fait, ami Google qui archive tout, je voulais te confier mon Merci éternel au Diable Vauvert et aux Amis du Diable de m’avoir offert résidence voici un an (souviens-toi, il neigeait dans le Gard) pour écrire B.a.-ba. Voilà.
    - Tiens, c’est vrai, ça... Il va comment, B.a.-ba ?
    - Bah, ça va.
    - Mais encore ?
    - Je te raconterai quand on sera plus au calme. Je te ressers ?

    A 22h, j’ai fini par demander un jus de pomme. Allez savoir.

    … Et parce qu’on y prend goût, à ce Salon, j’y retournerai ce soir. En visiteur. Et en lecteur.
    Il y aura du beau monde derrière les tables : Vincent Wackenheim, Décapage (et peut-être sa courriériste Simone de Bougeoir ?), Alain Bentolila, Fanny Salmeron (je ne vous ai jamais parlé de Fanny Salmeron ? honte), Emma Becker, Jonas Khemiri, Astrid Eliard, Guillaume Jan (ah non, il ne sera pas là, mais ça me fait plaisir de dire qu’il vient de sortir un deuxième livre), Mathias Enard.
    Et toi, peut-être, qui sait.
    Sinon, c’est que tu seras au salon de Châteauroux dans deux semaines. De ça, promis, on reparlera.

  • Je vais te confier un secret, dit le renard

    9h55. Le Paris-Lyon a quitté la gare depuis une vingtaine de minutes. Silence, magazines, livres, cris de bébé, chuchotements, et juste derrière moi, quatre filles qui parlent fort.
    - Mais t’es trop schizo, toi !
    - Eh, vous savez quoi, le prof de culture gé il m’a tapé une clope, l’autre jour.
    - Ah, au fait, fallait que je te dise un truc, mais je sais plus quoi.
    Une nouvelle histoire de cigarettes et de garçons, des gloussements, puis une seconde de flottement, pendant laquelle on entend monter la voix d’une jeune mère dans notre dos.

    - … alors Bastien s’approcha timidement. "Je vais te confier un secret", lui dit le renard.
    Elle parle doucement, lentement, l’enfant ne pleure plus. Les quatre filles se taisent à leur tour, et pendant deux minutes, secrètement, tout le wagon écoute l’histoire de Bastien, de Marie, du renard et du loup.

    Elle se finit bien.

  • Mesparrow

    Une porte cochère, un interphone. Et au fond d’une belle et vaste cour comme je n’en avais jamais vue à Paris, une petite porte. La Loge.
    La première partie avait donné le ton. Seul sur scène, Patrick "The Accident" Biyik  s’amusait, et avec talent. Guitare en main, pédale aux pieds, désormais les concerts solo peuvent être symphoniques.
    Après la pause, une demoiselle que j’avais saluée par hasard en arrivant s’est installée sur scène. Elle ressemblait à Elise Costa, petit moineau au sourire malin et timide, rouge aux lèvres et aux joues. Ses gestes étaient encore un peu raides sur la première chanson, puis son pied gauche s’est vengé sur la pédale de boucles, nous n’étions là que depuis trois minutes et le concert a décollé, et la salle avec. Elle chantait en anglais – effet collatéral de sa timidité, sans doute, mais elle chantait sans imiter personne, et dans chaque chanson il se passait quelque chose – dans la mélodie, dans les textes, dans la voix ou l’énergie, souvent dans les quatre.
    Je me suis amusé à imaginer que nous avions devant nous une déjà-grande et ça collait, d’ailleurs parfois elle l’était vraiment, grande - il suffit parfois d’une mimique pour occuper une scène.
    Puis la demoiselle moineau s’est raidie à nouveau. Une nouvelle chanson, annonça-t-elle d’une toute petite voix en s’asseyant au piano.
    Une première.
    m.jpgSa main droite crispée sur l’octave, des premiers rangs on voyait ses doigts trembler entre le pouce et l’auriculaire qui s’écartelaient sur des octaves qui semblaient trop grands. Une grimace à chaque petite imperfection, elle n’était plus en concert mais en audition, dans la salle on s’échangeait des ondes de bienveillance, beaucoup comme moi ne connaissaient pas la demoiselle mais nous étions avec elle, et du piano montaient des notes qui en transporteront quelques-uns quand tout roulera pour elles. Un dernier rictus et ses mains tremblantes ont quitté le piano. Plus encore que les fois précédentes, la salle l’a applaudie, il y avait là du bravo, du merci et un peu plus que ça aussi. Un petit moment de flottement et la fin fut parfaite. Les rappels aussi. Et le reste.

    C’était une belle soirée.
    La demoiselle s’appelle Mesparrow. Elle est ici.

  • Dédicace (ou projet)

    "Tiens, m’a dit le grand Franswa P. Lis ça, tu me diras ce que tu en penses".
    9782916940489_1_v.jpg"Ça", c’était un petit livre de Mathias Enard, chez Inculte. L’alcool et la nostalgie, un texte d’abord écrit pour une fiction radiophonique, écrite dans le transsibérien…
    Hum.
    De l’auteur, d’instinct, je me méfiais : de quelques tentatives, j’avais gardé l’image, trop classique, d’un écrivain doué qui se regarde écrire. Exactement le genre d’auteur qui écrit un texte sur l’alcool et la nostalgie. Mais je n’avais jamais regardé de très près. Et puis, je m’étais promis de lire un jour Parle leur de batailles, de rois et d’éléphants, ne serait-ce qu’en hommage à la plus belle couverture que j’aie vue depuis des années.

    L’alcool et la nostalgie : rien que pour le titre, j’accordais à Enard un crédit-pages de 3, maximum.
    Il lui en a fallu moins pour me faire monter dans le train avec lui, et faire naître des images de Russie. Dans les pages suivantes, j’ai reconnu le peu de russe en moi et suis allé avec lui jusqu’à Novosibirsk, terminus. Le tout en une soirée.
    De ce livre, finalement, le seul raté est dans le titre.
    Avec quelques belles images à travers les vitres du train. En voilà une, presque au hasard, avec une dédicace particulière pour M. Erwan Larher.
    Salut.

    « Finalement les villes ne nous mangent pas. Elles ne nous avalent pas dans leurs entrailles, comme Jonas, ne nous font pas disparaître dans la pénombre d’interminables réseaux souterrains, elles nous transforment, ce sont elles qui nous habitent et pas l’inverse ; elles modifient notre démarche, rythment notre pas, altèrent notre élocution, nos habitudes les plus intimes. On ne doit pouvoir être vraiment soi qu’à la campagne, parmi les vaches, ou dans la cellule d’un monastère, voire dans le compartiment d’un train entre deux gares… »

    Et le train continue.

  • Hiérarchies

    Ligne 7, place Monge, 20h30.
    Le métro s'apprête à repartir, sur le quai un homme s'approche lentement. La cinquantaine, les cheveux gris bien peignés, il a tout du cadre sup. Hormis son oeil, vitreux. Et cette hésitation quand il avance une jambe en touchant la rame.
    Arrive alors un jeune type aux longs cheveux sales, casquette sur le nez, canette à la main.
    - Toi, tu te mets de ce côté, dit-il au type aux cheveux gris en lui montrant les sièges sur le quai.
    L'autre baisse la tête, recule.
    - Voilà, c'est bien.