14/11 - Musée d’art contemporain
Moins de deux jours à Montréal et je suis encore un peu français. Quand j’entre dans le Musée, j’ai encore en tête la dernière blague du Palais de Tokyo. En tête aussi ce détachement bien de chez nous, qui confond esprit critique et envie de critiquer.
Mais autour de moi s’échangent des ondes positives – ces ondes étrangères qu’on ne saurait définir mais qu’on perçoit, fort et qui nous libèrent des préjugés étriqués. Il me faudra quelques minutes pour comprendre, et pourtant c’est simple : les gens ici sont venus pour être émerveillés. Les blasers sont au vestiaire, on se balade dans le musée avec l’envie d’aimer. Et (magique) on aime.
Ma première carte postale sera donc signée Vik Muniz – un portrait tout en spaghettis et sauce tomate. Bon appétit.
18/11 - Université McGill
Depuis quelques jours j’ai l’impression que Montréal est une ville américaine qui parlerait français.
Mais un soir par hasard nous voilà au milieu d’un petit groupe gouailleur au fond d’une librairie, des verres en plastique me racontent les derniers épisodes des Guignols et des yeux magnifiques me parlent de Pierre Michon.
Le lendemain, ma balade sur le Mont Royal se finit dans une cafeteria de McGill. Dans la foisonnante presse étudiante, je lis les débats sur la grève étudiante en cours. Et j’apprends "qu’historiquement les étudiants francophones sont bien plus enclins à la grève que les anglophones."
Il y a donc pas que la langue qui soit française ici.
22/11 –UQAM
Le dernier bus s’arrête devant l’université du Québec à Montréal. Au dernier étage d’un bâtiment, toutes les vitres portent une lettre – le bus s’éloigne vers l’aéroport, je peux lire : Ici nous résistons contre l’abandon du futur.
Je ne connais pas le détail de leurs revendications. Mais c’est joli.