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Second Flore - Page 80

  • Quelques derniers pour la route

    Ma boulimie de livres touche à sa fin. Je le sais, parce que je me suis remis à acheter le journal.
    Mais quand même...

    medium_basara.2.jpgAvant Zeller, il y avait eu Svetislav Basara. Le miroir fêlé est un petit livre absurde, où les personnages perturbent le narrateur en s’immiscant dans certains chapitres. Ainsi, page 50 :
    - Il se peut que ce soit moi qui aie tort, dit mon père.
    Un innocent se serait fait piéger. Pas moi. Mon père s’est rendu compte que par sa conduite et ses déclarations passées il avait éveillé l’antipathie des lecteurs. Il voulait maintenant poser en homme large d’esprit...

    Je ne suis pas très friand de cette littérature, d’habitude. Merci à Frozen Boy d’avoir su me convaincre, et à Basara pour son humour et sa profondeur. Il aurait été injuste de parler de FZ et pas de lui.

    medium_richard-taylor.jpgAprès, il y a eu La disparition de Richard Taylor, d’Arnaud Cathrine, la fuite d’un jeune trentenaire juste après la naissance de son premier enfant, racontée par les différentes femmes qu’il aura croisées en chemin. Toutes les voix sont justes, toutes ou presque cachent quelques pépites d’écriture, c’est un beau roman à picorer. Et une pierre dans le jardin rocailleux des contempteurs de la jeune littérature française.

    Et ensuite ? De la vie, surtout. Quelques livres aussi, à lire dans le métro pour mieux apprécier la rue. Et des manuscrits - du Bertrand Guillot, par exemple. Il faudra bien que je vous en parle, un jour...

    (Mais pas tout de suite, hein. Soyons patients, et amusons-nous.) 

  • Désirs

    medium_cahier.jpgPour l'instant, il tient sur une feuille de bloc en papier recyclé, mais déjà je sais qu'il mérite un beau papier rien qu'à lui, comme le petit carnet de notes que j'avais fini par acheter avant le roman.

    Aujourd'hui j'ai ouvert le Cahier des Désirs. Il ne compte aujourd'hui que quelques petites envies - encore un peu timide, sans doute -, les grandes aspirations seront les bienvenues... 

    Je sens (j'espère) que je prendrai presque autant de plaisir à le remplir qu'à faire de ces désirs des réalités.

    (Heu... Vous désirez ?) 

  • Attention, il y a des longueurs

    medium_florian_zeller.jpgDonc, j’ai lu Florian Zeller.

    Je m’étais engagé à vous en parler, mais je ne sais pas par quel bout prendre la chose. Alors le mieux, c’est peut-être que je me lance, là, maintenant, que j’aille au bout sans trop réfléchir, écrire pour faire venir les idées au lieu de l’inverse, ne pas craindre les longueurs, digresser un peu avant de trouver les mots qui vont à l’essentiel, prendre le truc comme un exercice, en somme.
    Soit.

    Alors commençons par là : il y a longtemps, je me suis posé cette question :
    Peut-on juger objectivement un livre quand on connaît l’auteur ?
    //edit : non je ne connais pas Florian Zeller ; ceci n’est qu’un préambule.//
    Après plusieurs expériences je connais la réponse : c’est non. Bien sûr, ça n’empêche pas de faire des critiques, mais prétendre « je l’ai jugé(e) comme n’importe qui » est un leurre. On a des indulgences qu’on n’aurait pas pour d’autres... Alors forcément, l’édition (comme tout milieu) favorise régulièrement des auteurs pas meilleurs (mais pas forcément pires) que les autres, mais qui se trouvent au bon endroit, au bon moment. Il paraît que c’est le cas de Florian Z. Soit. Peut-être pas. On n’a qu’à dire qu’on s’en fout.
    Cela dit, parfois ces auteurs ont du succès. Alors les écrivains-vengeurs se déchaînent, crient au complot et/ou à la mort de la littérature, et dans les discussions de salon on embraie volontiers sur le mode ironique – et si en plus le type en question a une coiffure dans le vent et une belle gueule, on se fait plaisir lâche même sans avoir lu. Surtout sans avoir lu.
    Voilà pourquoi je m’étais engagé à lire Zeller.

    Ce faisant, je me suis heurté à une nouvelle question :
    Peut-on rester objectif au milieu de la polémique ?
    Réponse : difficilement. Donc, après tout ce qui s’est écrit ici-même (et un peu partout), lire objectivement Florian Zeller était devenu une vraie gageure.
    Mais comme je suis un aventurier, un vrai, une sorte de Bob Morane de l’objectivité, je n’ai pas renoncé.
    Et pour le lire dans de vraies conditions de lecteur, bien sûr, je l’ai acheté.
    (Je dis ça notamment pour mes nouveaux amis de France Culture : M. Macé Scaron, évoquant ce blog à l’antenne voici dix jours précisait entre deux louanges (merci) que "l’auteur de ce blog chronique des livres qu’il reçoit... ou va recevoir". Ben non, M’sieur. Mais vous m’avez bien fait rire, avec votre déformation du journaliste qui depuis longtemps a oublié que des livres, ça peut s’acheter, ça ne s’obtient pas uniquement gratos en demandant un service de presse. Mais brisons-là, vous allez croire que j’essaie de gagner du temps avant d’en venir à Florian Z...)

    Bref !
    J’ai acheté La fascination du pire, en édition poche. J’ai ri en voyant la couverture, mais je m’étais promis que je ne m’arrêterais pas à ça.
    Et donc...

    Si je ne m’étais pas engagé à le lire pour vous, je ne suis pas certain que j’aurais dépassé la page 30. Non pas que le livre fût mal écrit, pas du tout. Mais je m’ennuyais. Je m’étais attendu une écriture percutante, efficace, le genre de truc qui ne tient pas forcement la distance mais sait accrocher le lecteur dans les premières pages avec des formules bien senties, un peu publicitaire, en somme. Pas du tout. Au contraire : le texte était court, mais plein de longueurs.
    J’y voyais une certaine paresse dans l’écriture, comme si l’auteur écrivant au fil de la plume se substituait inopinément au narrateur pour des digressions qui ont le don de me faire sortir de l’histoire avant même d’y entrer.
    Il se passait des choses, pourtant - le narrateur par exemple hésitait à laisser un petit mot à sa compagne avant de prendre l’avion pour l’Egypte...

    Et puis, peu après que l’avion s’est posé sur l’aéroport du Caire, l’histoire a décollé, les digressions se sont faites plus rares ou plus à propos, et j’ai lu le roman assez vite – ce qui, somme toute, est un signe positif.
    Allez, disons-le : j’ai lu La fascination du pire sans déplaisir. Sans fascination non plus.
    Il m’a manqué cette petite lueur que certains livres vous allument dans l’oeil, au coin d’une belle formule ou d’une chapitre fort.
    Il m’a manqué quelques découvertes, aussi, mais sur ce point Zeller n’a pas de chance :

    • Il aurait pu me faire voyager, mais il se trouve que j’ai vécu au Caire quelques mois, et que ce qu’il a vu, je l’ai vu aussi (hormis un ou deux lieux interlopes, joliment dépeints d’ailleurs).
    • J’aurais pu m’intéresser au personnage-clé de l’histoire – un auteur moche, libidineux et revanchard – mais je me souviens trop d’Extension du domaine de la lutte pour ne pas y voir un double un peu affadi. Idem pour la thèse sous-jacente du livre, sur l’Islam et le désir : l’ai-je déjà lue chez Houellebecq (entre les lignes, peut-être) ou ailleurs, je ne sais plus, en tout cas le fameux esprit « polémique » dont parle la 4e de couverture sentait un peu le réchauffé.

    Cela dit, soyons honnête : après tout ce que j’avais entendu je m’attendais à trouver un livre prétentieux. Il ne l’est pas. Je doute que l’auteur le soit lui-même, d’ailleurs. Et après tout il écrit ce qu’il veut.

    Reste donc une question : pourquoi un tel battage ? pourquoi un tel succès ?
    Bah... Finalement tout cela dépasse sans doute l’auteur.
    A la lecture, je me suis dit que peut-être Zeller épousait suffisamment bien l’époque pour que Saint Germain et le petit monde médiatique en fassent un personnage emblématique.
    Après réflexion, je hasarderai une hypothèse : Florian Z a flirté avec l’époque (comme beaucoup), il a eu le culot de lui demander si elle voulait l’épouser et elle a dit oui. Car dans un mariage, il faut être deux. Pour le meilleur ou pour le pire.
    Et dans son cas, franchement, il n’y a pas de quoi monter sur ses grands chevaux. Après tout, l’époque est polygame.

    Pfiou, c’était long. Finalement, je pourrais vous faire une version courte, version Brève de comptoir :
    - Tiens, j’ai lu le dernier Florian Zeller.
    - Ah oui ? C’est bien ?
    - Pas mal.

    Heu... Et tout ça pour ça ??
    - Exactement.

  • Confidentiel

    20 heures, boulevard des Batignolles. Ils sont quatre, dans le vent, assis au pied d’un distributeur automatique.
    "Et comment on dit, chez vous ?
    - Dober dan.
    - Dober dan, alors."
    Des rires timides, puis du mauvais anglais, un peu de français, comme des étudiants en vacances sauf qu’ils ne sont que deux étudiants, avec leur thermos de café (comment dit-on avec ou sans sucre en croate ?) et des sourires qui appellent le sourire, "Hvala" dit l’un des deux sans-abris, avec un peu de bonheur dans l’oeil.
    Les deux étudiants s’attardent, moi aussi un peu, la scène me réchauffe.

    Ensuite je reprends la route, mais déjà je suis un peu différent, en éveil, j’entends la vie en marchant, j'enregistre au passage.
    "Ma grand’mère m’a traitée de traînée !"
    "Tu crois qu’il va revenir, Sébastien ?"
    "Non, je préfère pas, ça me ferait un changement en plus."
    "Mais si, maman, je t’en ai déjà parlé, souviens-toi... ... Maman ? Allo ?"
    "La norme, en fait, tu vois, c’est que les gens font mal leur boulot."

    Puis c’est le café, et c’est à moi qu’on parle.
    Je me sens coincée, putain. J’ai envie de faire des choses, là, et pas envie d’attendre. Tu suis?

    J'acquiesce, puis un silence et un visage qui apparaît dans mon champ de vision, je repense à cette phrase entendue plus tôt dans la journée, "Tu y crois, toi, au hasard ?", et l’instant d’après je suis debout et c’est moi qui parle.
    - D... ??
    - Oui.
    Et le coeur qui se met à battre un peu plus fort qu’il ne devrait.

    Tout ne fait que commencer.

    Bande-son : Thunder road / Comme elle vient 

  • Bello, salaud !

    medium_bello_falsificateurs.2.gifHeureusement qu’on m’avait prévenu. Parce que si j’étais tombé de façon inopinée sur ce "à suivre..." en bas de la page 501, j’aurais peut-être refermé le livre avec un soupçon d’énervement. Alors que là je soupçonne juste Bello (ou Gallimard) de jouer sciemment avec mes nerfs, et jouer, j’adore ça. Donc je serai patient. En attendant, Les Falsificateurs ont tenu leurs promesses.

    Il y a longtemps qu’hormis Houellebecq je n’avais pas lu de livre français aussi ambitieux – je parle de l’ambition du livre, bien sûr, pas de celle de l’auteur (on confond si vite...)
    Quelques mauvaises langues diront que le livre ne fait pas avancer la littérature, qu’il est trop proche du scénario, trop efficace pour être honnête.
    Je les plains.
    Car Les Falsificateurs sont bien plus qu’une histoire rondement menée, et même si quelques ficelles sont parfois visibles la technique scénaristique n’est finalement là que pour nous accompagner sur 500 pages, pour mieux servir un propos assez malin sur la société de l’information mondialisée. Et aussi pour faire tenir ensemble une cinquantaine de petites histoires - à lire notamment, l’invention de la chienne Laika par le Consortium de Falsification du Réel et son adoption par Khrouchtchev, ou la théorie sur l’ADN de l’entreprise et l’indice de compatibilité génétique en cas de fusions-acquisitions...

    La force de Bello, c’est aussi de nous proposer non pas une vision du monde mais un point de vue. Sur la mondialisation, par exemple, il ne tombe ni dans l’épate à la James Bond, ni dans la condamnation bien-pensante critique convenue, il nous propose le panorama d’un monde tel qu’il est. Ensuite, c’est à nous de voir.

    A suivre, donc. Au fond je suis content que ce ne soit pas fini, ces 500 pages sont déjà un beau morceau, et j’aurais été frustré d’une fin bâclée. Et je prends les paris : le prochain tome devrait fare la part belle à Google et aux entrepises de numérisation des archives... Et on saura, enfin, quelle est la raison d’être de ce fameux Consortium de Falsification. Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien et faisons semblant d’etre patients.
    (Salaud!)

    (NB – pour les impatients, ou les fauchés : j’ai repéré deux exemplaires d’Eloge de la pièce manquante, de Bello, chez Gibert, à Strasbourg-Saint-Denis, à l’extérieur et pour 2 euros. Moins ambitieux que Les Falsificateurs mais plus désinvolte et plus drôle, je vous le conseille... A ce prix-là, c’est satisfait ou remboursé !)

    Ah, au fait, ça n'a rien à voir, hein, mais j’ai fini de lire Florian Zeller. La fascination du pire. Je vous raconte bientôt.

  • Le lien social... ne fait pas exprès

    Ce matin j’étais de bonne humeur, je marchais le nez en l’air en trouvant la ville jolie malgré le gris.
    Sur le chemin du retour, un objet est tombé non loin de moi, sur la chaussée près du trottoir.
    - Monsieur, vous avez fait tomber votre briquet, j’ai dit en souriant
    L’homme a eu l’air surpris, puis m’a remercié en ramassant son feu.
    Ce n’est que quelques mètres plus loin que j’ai compris qu’il avait simplement balancé par terre un briquet hors d’usage.

  • Décapage dans ma boîte aux lettres

    (Avertissement public sensible : ceci est une page de pub aussi éhontée que méritée. Profitez-en, c’est rare et ça le restera)

    medium_decpage_30.jpgSous la lettre d’Alice il y avait une autre surprise – ou plutôt un pli que j’attendais depuis longtemps : le numéro 30 de Décapage.
    J’aurais pu vous en parler illico, mais je ne voulais pas faire ma Daniela Lumbroso ("courez-y, ça a l’air génial!"), alors j’ai attendu de l’avoir lu. Et comme toujours, je n’ai pas été déçu : quelques découvertes (ce mois-ci, Alexandre Gouzou), quelques sourires en coin, quelques idées à mettre de côté et l’envie de faire un peu de prosélytisme sans élitisme.

    Décapage, donc, c’est cette revue dont lss auteurs n’oublient pas qu’ils s’adressent à des lecteurs. Et quand parfois ils oublient on leur pardonne, parce que c’est court et que faire court - surtout pour une revue - c’est un signe de politesse.
    Décapage, c’est aussi la seul revue que je connaisse dont l’abonnement coûte plus cher que le prix au numéro, mais c’est parce que le prix (3€) est ridiculement bas.

    Message codé - Avec ce N° 30, Décapage prouve que le cap de la trentaine n’est difficile que pour ceux qui lisent trop les magazines. D’ailleurs on aimerait bien qu’ils cèdent un peu aux modes. Avec un numéro hors-série, par exemple, qui reprendrait le meilleur des 30 premières parutions. (je dis ça parce qu’il paraît qu’un tel numéro circule sous le manteau, et que les manteaux, c’est la saison.)

    Bref ! Je ne peux que vous encourager à vous abonner à Décapage...
    Ou alors, pour faire d’une pierre deux coups, vous pouvez vous procurer le N°30 à la librairie du Dilettante, rue Racine.

    Allez, jingle. Bonnes lectures, et bonne semaine.

    PS – Je n’ai pas encore trouvé ce que je ferai des 20 euros d’Alice.
    J’en donnerai peut-être une partie à Neuf Télécom, qui vient de me facturer 1,07 euros un appel téléphonique (à un numéro inconnu) d’une durée de... 0 seconde. Ça décape.

  • Evénement dans ma boîte aux lettres (1/2)

    Le matin, quand je n’arrive pas à écrire, je vais chercher des idées dans la boîte aux lettres.
    Souvent je n’y trouve rien, mais le voyage suffit à brasser un peu les idées stagnantes.
    Et quelques fois, comme aujourd’hui, l’inattendu m’attend dans la boîte...

    Donc, j’ai tourné la clé dans la serrure, j’ai vu le volume, inhabituel, et j’ai plongé la main.
    Des montagnes de pubs, bien sûr (j’aimerais le prendre en flagrant délit, le petit con analphabète qui s’évertue à mettre ses daubes dans ma boîte malgré le magnifique autocollant que j’ai apposé à son intention, jele choperai juste pour vous raconter son regard quand je lui ferai la remarque)...
    ... Mais ce matin je n’ai pas eu le temps de râler, parce que sous le catalogue Conforama, il y avait une lettre.
    Une lettre d’Alice.
    Après six mois de silence.
    Oui, mes amis, vous qui avez suivi depuis le début, vous ne rêvez pas, Alice m’a écrit aujourd’hui.
    Au début j’ai craint qu’il ne s’agisse d’une simple carte de voeux, mais non. La lettre était personnalisée. Rien qu’à déchirer l’enveloppe je pouvais sentir le parfum de ses regrets. Et j’ai beau être un homme Neuf, désormais, je reste un garçon sensible...
    Je ne m’attendais pas à de grandes phrases, Alice n’a jamais été très à l’aise à l’écrit. Mais qui aurait pu croire que...

    Dès la première ligne, elle me dit qu’elle a beaucoup réfléchi à ce que nous avons vécu, nous deux.
    Que mes arguments l’ont touchée. Qu’elle reconnaît qu’elle a peut-être eu tort.
    Que d’émotion, mes amis ! J’ai senti une vague de tendresse m’emporter malgré moi, j’étais presque prêt à pardonner, d’ailleurs ne m’écrivait-elle pas dès la deuxième lign qu’elle voulait réparer ses erreurs ?
    Mais las... Je lisais avec le coeur, elle n’écrivait qu’avec le portefeuille. Derrière le papier recyclé je devinais que c’est encore son avocat qui tenait la plume.
    Voilà, c'est dit : Alice me propose de l’argent pour enterrer notre histoire. Quelle triste fin.

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    Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter...

    Et dire que cette sale (hop! pas d'insulte) me propose de rester en contact... (Le 10 33, bien sûr, elle se garderait bien de me donner son portable.) Cette fois, c’est bien fini. Nous avons refait notre vie, tous les deux, au fond ça vaut sans doute mieux comme ça.

    Allez, Sincères salutations, Alice. Et hou-hou.

  • Le monde à hauteur de petite fille

    medium_alcoba.gif« Pour la trappe dans le plafond, je ne dirai rien promis. Papa et maman gardent des journaux et des armes là-dedans, mais je ne dois rien dire. »

    Manèges, de Laura Alcoba, est l’histoire d’une cellule de résistants à la dictature argentine dans les années 70. "Une petite histoire argentine", dit le sous-titre - L'Histoire vue à hauteur d'une petite fille de sept ans.
    On entre dans le livre par petits bouts, quelques petites scènes, on aimerait avoir plus d'éléments pour comprendre mais non - et c'est normal, après tout : les petites filles ont beau comprendre beaucoup trop de choses, si elles comprenaient tout ça se saurait. D'ailleurs on en voit largement assez pour imaginer, et l’imagination bien guidée est parfois plus terrible qu’une description.
    Manèges
    , c’est l’imprimerie clandestine, les faux papiers, les engueulades des adultes quand on est allée à l’école avec son blouson avec son vrai nom dessus, c’est un livre où un chapitre peut commencer par « la première fois que mes parents sont allés en prison ».
    Je ne pensais pas qu’on pouvait raconter des souvenirs avec un tel art de l’ellipse – bravo à l'auteur, donc, à l'éditeur aussi sans doute. 

    J’ai avalé le livre d’une traite, avec des yeux de petite fille, et j’ai pensé à la Paloma surdouée de L’Elegance du hérisson.
    Pour prendre la voix d’un enfant, j’ai pensé, il faut juste se mettre à la bonne hauteur. C’est une question de voix, pas une question de style. Ni de vocabulaire.
    Par curiosité, je suis allé feuilleter le "Julien Parme" de Florian Zeller en librairie. Ben il peut lire Laura Arcoba avant d’aller se rhabiller.

    Cela dit, en parlant de Zeller... Reconnaissons qu’il tient une place importante dans le monde littéraire contemporain, en nourrissant (bien malgré lui, sans doute) tout un tas de vaines conversations. Exemple :
    - Ouais, quand même l’édition aujourd’hui c’est piston et compagnie, les auteurs belles gueules prennent toutes les places
    - Ah bon, par exemple ?
    - Ben je sais pas, moi, Florian Zeller par exemple
    - Et qui d’autre ?
    - Ben, ch’sais pas, plein quoi, tu vois...

    Hier, en entendant ce dialogue pour la mille trois-centième fois, j’ai décidé qu'il était temps d’aller plus loin dans l’investigation. Pour vous, bientôt, je vais lire du Florian Zeller. Dans le texte. Je vous raconterai.