Quand j’ai ouvert ce deuxième étage, je te l’avoue, je ne pensais pas que tu viendrais ici.
Je ne t’ai jamais fermé la porte au nez, après tout c’est open bar, mais bon, je ne fais pas vraiment table d’hôtes et je n’avais pas cherché à figurer dans les guides touristiques. D’un autre côté, tu m’as toujours un peu fasciné. A force de lire chez d’autres le compte-rendu loufoque des requêtes Google qui t’avaient amené chez eux, je me suis dit que quand je serais grand moi aussi je t’accueillerais avec le sourire (en coin). Et voilà qu’en décembre tu es venu, me dit-on, sur la petite route escarpée qui mène de Google à chez moi. Alors je suis allé voir…
Ce que j’apprends d’abord, c’est que tu es venu nombreux. Par (petites) centaines depuis novembre. C’est émouvant.
Souvent c’est moi que tu cherchais – peut-être d’ailleurs lis-tu ces lignes, et je te salue.
Parfois tu m’a pris pour un oracle : à plusieurs reprises, tu as tapé "président 2007", "générations mutantes" ou encore "pronostic présidentielle" et tu es tombé ici. J’en suis flatté.
Un jour, très sérieux, tu as entré "devoir de pardon". Je te pardonne.
A d’autres moments, tu avais surtout besoin de légèreté, alors tu tapais "bonnasse", "lucarne à blaireaux", "nique ta mère", "demoiselle mini-short"… Une fois même tu t’es égaré avec "mamie suce", mais au fond tu n’allais jamais très loin – comparé à ce que me racontent certains bloggers qui savent mettre des mots sur leur cul, tu étais bien sage, même pas drôle en fait.
Et puis…
Et puis il y a Ariane. Massenet. Tu sais, celle qui dans la lucarne passait pour une intello parce qu’elle faisait tandem avec Fogiel et que le contraste était mal réglé, celle qui voici deux semaines demandait à Villepin : "et Ségolène, sur dix vous lui mettez combien ?"
Mais suis-je bête : évidemment que tu le sais puisque tu viens la chercher ici. Je ne sais pas comment le prendre, cher internaute anonyme, mais voilà ce que m’a dit Google sur toi hier soir : dans plus d’un tiers des cas (oui, plus de cent fois !) tu es tombé ici parce que tu avais tapé sur ton petit clavier "ariane massenet décolleté" ou une variante avec faute d’ortograf. Comme tu as dû être déçu ! Et pourtant chaque jour tu reviens, tu espères une photo sans doute. Ou mieux - une vidéo que tu pourrais mater peinard une fois les enfants couchés.
Entre nous, t'es quand même un sacré blaireau, anonyme internaute. Moi aussi, parfois, mais quand même. Enfin, j’espère que tu feras mieux en janvier. En attendant, promis, je penserai à toi chaque fois que j’entendrai parler d’exception culturelle ou de grandeur de la France, tout ça...
D’ailleurs, bientôt je te parlerai de Marie George Buffet. Je te préviens tout de suite, je ne mettrai aucune photo à poil. Allez, amuse-toi bien devant ton ordi, et à bientôt !